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samedi 19 octobre 2019

Eli de Ciarán Foy (2019) - ★★★★★★☆☆☆☆



Eli commence comme une version de l'Amérique profonde de Dans la Brume de Daniel Roby, puis se poursuit comme à peu près n'importe quel film de fantôme japonais ou espagnol avant de finir comme un ersatz de L'Exorciste et sa plâtrée de succédanés. Un mélange des genres qui ne manque ni de charme, mais malheureusement aussi, ni d'incohérences. Et dans le genre, justement, le réalisateur irlandais Ciarán Foy ainsi que les scénaristes David Chirchirillo, Ian B. Goldberg et Richard Naing s'y sont mis à plusieurs pour nous pondre quelques révélations proprement invraisemblables. Mais avant de revenir sur ces erreurs de script plutôt vilaines, parlons d'abord du sujet. Le jeune Eli, qui donne son (pré)nom au titre du dernier long-métrage de l'irlandais, auteur de deux autres films et de plusieurs courts-métrages, est un tout jeune adolescent qui souffre depuis quelques années d'une très faible défense immunitaire qui l'empêche de vivre comme n'importe quel garçon de son âge. Sacrifiant tout ce qu'ils possèdent, ses parents Rose et Paul l'emmènent dans un institut dont la directrice et médecin Isabella Horn leur a certifié pouvoir guérir leur enfant du mal qui l'empêche de respirer l'air ambiant sous peine d'être victime de symptômes respiratoire et épidermiques très graves. Très rapidement, et alors que le traitement a déjà commencé, Eli reçoit la visite de la jeune Haley. Une habitante du village voisin. Mais aussi et surtout celle de fantômes qui inquiètent l'adolescent mais que ses parents et le docteur Horn mettent sur le compte du stress et du traitement lourd qu'il est contraint de supporter. Pourtant, en investiguant dans les murs de l'édifice, Eli va s'apercevoir que ce qu'il prenait pour un danger est peut-être l'avertissement d'un phénomène beaucoup plus important et lié au traitement que lui fait subir le docteur Horn...

On l'aura compris, Eli se situe donc dans l'une de ces grandes demeures de style gothique qui fleurissent dans ce genre de production. Ici, l'édifice est de surcroît nimbé d'une brume permanente qui renforce l'impression d'isolement. Un peu à la manière de Silent Hill, toutes proportions gardées. L'une des bonnes choses que le cinéastes et les spécialistes en matière d'effets-spéciaux ont plutôt bien mené se situe lors des différentes apparitions fantomatiques qui vont de l'apparition subite d'un ectoplasme au beau milieu d'un couloir, jusqu'au ''transport'' du héros par des entités visibles uniquement à travers les reflets que produisent fenêtres, miroirs et sols lustrés. Malgré son jeune âge, l'acteur Charlie Shotwell parvient assez confortablement à faire passer l'angoisse de son personnage. Quant à ses parents, on a droit à une Kelly Reilly douce et très attachée à son enfant tandis que Max Martini incarne lui, un père froid et quelque peu distant. Quant au docteur Isabella Horn, c'est l'actrice Lili Taylor que l'on a pu notamment découvrir en 1995 dans le dérangeant The Addiction d'Abel Ferrara qui l'interprète.

Contre toute attente, les événements vont prendre une tournure inattendue et qui s'extraie du tout venant en matière de fantômes au cinéma. Si la conclusion menant à la solution pourra paraître quelque peu grotesque (du moins, l'ai-je ressentie ainsi), elle n'est cependant rien en comparaison de l'ignominie de certains échanges verbaux qui laissent supposer que les scénaristes n'ont par relu attentivement leur script. À titre d'exemple le plus flagrant, on peut citer la séquence durant laquelle la mère de famille s'inquiète des propos qu'ont échangé son époux et le docteur Horn et sa réaction face à la réponse de celui-ci. Une séquence anodine qui devient tout bonnement incohérente lorsque l'on apprend que finalement, la mère elle-même était au courant des réelles intentions de son couple et de celui du docteur Horn. On appréciera tout de même les jeux d'ombres et de reflets, l'impeccable interprétation, le joli cadre austère, ainsi que la mise en scène même si elle s'avère des plus classique...

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