Lorsque l'actrice italienne Edwige Fenech tourne Perché
quelle strane gocce di sangue sul corpo di Jennifer
(que l'on pourrait traduire chez nous sous le titre Pourquoi
ces étranges gouttes de sang sur le corps de Jennifer? et
non sous celui que l'on connait et qui n'a ni de près ni de loin de
rapport avec la sorcellerie, Les
Rendez-Vous de Satan), elle n'en
est pas à son premier coup d'essai en matière de giallo puisque un
an auparavant elle tournait Lo strano
vizio della Signora Wardh auprès
de l'un des plus célèbres réalisateurs du genre, Sergio Martino,
et avec lequel elle tournera à nouveau trois ans plus tard Nude
Per l'Assassino. Se servant de la
superbe plastique de l'actrice afin d'honorer un quota de nudité
assez précis, le cinéaste Giuliano Carnimeo plonge son interprète
dans un récit qui ne dénote pas avec la plupart des gialli.
L'intrigue
est on ne peut plus claire: deux jolies femmes, une brune prénommée
Jennifer (Edwige Fenech) et une blonde, Marylin (Paola Quattrini),
sont conviées à s'installer dans un appartement devenu vacant
depuis que son ancienne locataire, une strip-teaseuse couleur ébène
y a été retrouvée morte noyée dans sa baignoire. Pas un suicide,
mais un meurtre perpétré par un individu qui déjà a fait une
victime en la personne d'une prostituée.
Bientôt,
c'est un homme qui meurt, tué d'un coup de couteau dans le ventre.
La victime n'est autre qu'un ancien compagnon de Jennifer qui la
harcèle depuis qu'elle a quitté le cercle d'amis auquel elle
appartenait. Andrea Barto (George Hilton), l'architecte qui a proposé
à Jennifer et son amie de venir s'installer dans l'appartement
commence à être dans le viseur de la police et finit même par
devenir le principal suspect de la vague de meurtres qui ensanglante
la ville...
Comme
bon nombre de cinéastes italients des années soixante-dix,
quatre-vingt, Giuliano Carnimeo entretient l’ambiguïté chez certains
de ses personnages afin de tromper le spectateur sur l'éventuelle
identité de son tueur. Un meurtrier planqué derrière une tenue
intégralement noire. De la tête aux pieds, jusqu'au visage
recouvert d'une cagoule noire, rien ne peut en effet laisser présager
de l'identité de celui qui tue et tue encore et ce, de manières
différentes, tout en privilégiant tout de même le couteau, arme
généralement utilisée dans ce genre de productions.
Perché
quelle strane gocce di sangue sul corpo di Jennifer
est donc un giallo typique, qui fournit les éléments habituels à
un scénario et une mise en scène certes, relativement bien
exploités tout en demeurant, au regard de bon nombre de gialli, tout
à fait dispensables. Mêlant policier, thriller, meurtres sanglant
et érotisme discret, l'auteur emploie l'actrice Edwige fenech a des
fins parfois mercantiles puisque les scènes de nudités n'apportent
pas grand chose à l'intrigue et demeurent relativement sobre en
comparaison d'autres pellicules beaucoup plus explicites.
Au
sujet de l’ambiguïté qui plane au dessus de la tête de certains
personnages, on appréciera tout de même la vieille femme acariâtre
et bigote vivant dans l'appartement jouxtant celui des deux nouvelles
locataires ou bien la jeune lesbienne vivant au dessus en compagnie
de son curieux père. Des personnages qui forcément sèmeront le
doute jusqu'à ce que la vérité éclate. Le tueur est-il l'un
d'entre eux? Ou bien faut-il cherchez ailleurs? Tous les espoirs mis
dans le film de Giuliano Carnimeo fondent presque malheureusement
tous comme neige au soleil. Après une scène d'ouverture
particulièrement convaincante, Perché
quelle strane gocce di sangue sul corpo di Jennifer le
niveau de qualité est sensiblement revu à la baisse. Reste que l'on
suit les aventures de Jennifer et Andrea sans sourciller et avec
l'immense plaisir de retrouver les superbes accords du célèbre
compositeur italien Bruno Nicolai...
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