Contrairement à ce que
laisse supposer le titre du long-métrage du cinéaste italien de
Mario Landi, Giallo a Venezia n'est pas véritablement
un giallo. Car si le mystère qui entoure l'identité du tueur des
deux premières victimes perdure jusqu'à la fin, celle de l'assassin
des autres victimes ne nous est en rien dissimulée. Porter le nom
d'un genre que l'on est censé représenter et proposer sans doute
l'un des plus mauvais du genre, fallait oser. En effet, Giallo
a Venezia,
et ce malgré des avis en général plutôt positifs si l'on
considère le niveau qualitatif de l’œuvre de Mario Landi, est
une bande horrifico-érotique d'une nullité sans nom.
Le
scénario quasi inexistant sert de prétexte à une succession de
flash-back érotiques d'une ennui mortel et ce, malgré la présence
de la jolie Leonora Fani qui passe son temps les fesses et la
poitrine à l'air et de Mariangela Giordano, cette belle brune dont
le personnage finira sa vie dans des conditions particulièrement
atroces. L'une des spécificités de Giallo a
Venezia
est de proposer des meurtres particulièrement sordides. Entre une
prostituée mourant sous les coups de couteau que l'assassin lui
inflige au niveau du vagin et la victime découpée en morceau puis
rangée dans son propre réfrigérateur, jusqu'au témoin un peu trop
curieux décédant après avoir agonisé durant de longues minutes,
arrosé d'essence et brûlé vif, Giallo a
Venezia propose
en effet des meurtres généralement violent. Mais ce qui fait le
principal attrait, et d'ailleurs le seul, du long-métrage est
contrecarré par des scènes d'une platitude extrême.
Rarement
l'on se sera ennuyé autant devant un giallo. C'est triste à dire
mais les passages érotiques ne parviennent jamais véritablement à
émoustiller l'appétit sexuel des spectateurs venus se nourrir de
scènes cochonnes. Celles-ci demeurent d'ailleurs souvent
dérangeantes, car mettant en scène un couple dont seul l'homme
désire mettre du piment dans les expériences sexuelles qu'il
partage avec sa compagne. Du piment qu'elle a un peu de mal à avalé.
Une succession d'actes pervers dont le but ultime n'est que de
satisfaire le personnage de Fabio, au détriment du bonheur de Flavia
qui elle, aime son compagnon au point d'accomplir tous ses désirs.
Afin
de bien comprendre à quel point Giallo a Venezia
est
ennuyeux, il suffit de voir l'une des premières scènes érotiques
du film, et qui se prolonge durant douze longues minutes. Autant de
temps ou Fabio demeure dans le salon et Flavia se caresse seule dans
leur chambre. La scène évoque ces longs-métrages érotiques qui
parfois passent le dimanche soir sur certaines chaînes de télévision
et qui, même s'ils proposent des scènes de sexe relativement
sobres, conserve l'art de réchauffer l'atmosphère. Ici, on n'attend
qu'une seul chose : que cela s'arrête.
Film
réputé malsain pour ses actes de violence outrée, Giallo
a Venezia est
surtout davantage dérangeant pour être interprété par ce qui
demeure sans doute l'un des plus mauvais acteurs de l'histoire du
giallo. Le mannequin Jeff Blynn incarne de manière si ridicule et
irréaliste le rôle de l'inspecteur chargé de l'enquête que
chacune de ses apparitions décrédibilise un Giallo
a Venezia au
demeurant insipide. On connaît les italiens pour leur capacité à
argumenter à l'aide de grands gestes leurs discours, mais là, le
pseudo-acteur Jeff Blynn, dont les origines sont américaines, semble
singer l'une des caractéristiques italiennes. Giallo
a Venezia est
donc, malgré sa réputation d'oeuvre malsaine et sulfureuse, une
véritable déception...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire