Le survival
est un genre cinématographique qui connut son heure de gloire dans
les années soixante-dix avec des classiques tels que La
Colline a des Yeux et
Massacre à la Tronçonneuse et
s'est même permis une incartade dans divers courants comme la
science-fiction ou le film catastrophe. Au début des années
quatre-vingt, et flirtant sur un certain succès dans le domaine de
la survie en territoire hostile, le réalisateur britannique John
Boorman offrit lui même aux personnages de Délivrance
un voyage au cœur d'une contrée sauvage dominée par une forêt
danse, un fleuve tumultueux et des autochtones dégénérés. D'un
budget ne dépassant pas les deux millions de dollars américain, le
film rapporta lors de sa sortie en salle dans la deuxième moitié de
l'année 1972 un succès important puisqu'il rapporta presque
cinquante millions de dollars, soit à peu près vingt-cinq fois la
mise de départ. Neuf ans plus tard, ce fut au tour d'un autre
cinéaste reconnu d'imaginer le calvaire de neuf membres de la garde
nationale perdus dans les marécages de la Louisiane, sur les terres
de chasseurs Cajuns dérangés par leur présence. Walter Hill
réalisait là, sans doute l'un des meilleurs longs-métrages du
genre avec Southern Comfort.
La même année, le réalisateur Jeff Lieberman, auteur notamment du
Rayon Bleu
et de La Nuit des Vers Géants
allait apporter sa pierre à l'édifice avec Just
Before Dawn
qui fut traduit chez nous sous le titre Survivance,
une traduction certainement voulue en rapport avec l’œuvre de John
Boorman.
Le
genre survival
étant relativement encombré, certains s'y sont cassés les dents
(les infâmes The Blood Stalkers de
Robert W. Morgan en 1976 et Savage Water
de Paul Kiener 1979 demeurant sans doute les pires exemples), Just
Before Dawn
s'en sort avec les honneurs. Pourtant, au regard des classiques du
genre, le film de Jeff Lieberman est très loin d'être parfait. Le
récit nous conte les aventures de cinq amis décidés à passer le
week-end au sommet d'une montagne, près d'un site dont l'un d'eux a
hérité. Ils croisent en chemin Ty, un homme ayant apparemment perdu
la tête et affirmant être poursuivi par le Diable. Les cinq amis
Jonathan, Warren, Constance, Daniel et Merry Cat Logan faisant peu de
cas des propos tenus par l'ivrogne, ils décident de le laisser sur le bas-côté du
chemin et de reprendre la route à bord de leur camping-car afin de
se rendre aux abords d'une cascade où il s'arrêteront pour la nuit.
Mais alors qu'ils sont restés indifférents aux avertissements du
garde
forestier Roy McLean qu'ils ont croisé plus tôt en chemin, le week-end de Warren et de
ses amis va se transformer en cauchemar car dans la région
sévissent deux frères jumeaux qui tuent systématiquement tous ceux
qui osent pénétrer leur territoire...
Just
Before Dawn
est donc un survival
plutôt convaincant. Et même s'il a tendance à mettre un temps fou
à démarrer, lui donnant ainsi parfois des airs de slasher,
il s'avère relativement angoissant. D'autant plus que Jeff Lieberman
sait s'y prendre lorsqu'il s'agit de créer un climat oppressant. La
densité végétale des lieux étant pour beaucoup dans cette
impression de malaise permanente également accentuée par la
partition musicale de Brad Fiedel, auteur de plus d'une centaine de
compositions pour le grand écran et la télévision, on ne sait
jamais vraiment d'où viendra le danger. Ce qui peut en revanche
pâtir au long-métrage demeure dans la succession d'invraisemblances
qui émaillent le récit. Averti à de nombreuses occasions, le
groupe conserve cependant la volonté de passer le week-end dans la
région. Et même lorsque les morts commencent à s'abattre parmi
eux, plutôt que de choisir la solution du retrait vers le
camping-car, que trouvent-il de mieux à faire ? Un feu de camp,
sans qu'aucune protection ne vienne leur assurer leur survie. Parmi
les interprètes, on retrouve dans les rôle des ''héros'',
l'actrice Deborah Benson, laquelle joua surtout pour le petit écran.
Mais si Just
Before Dawn bénéficie
d'une certaine popularité, c'est sans doute grâce à la présences
des acteurs Gregg Henry, que l'on vit notamment dans la plupart des
films de Brian de Palma (Body
Double,
L'Esprit
de Caïn,
Femme
Fatale
ou encore Snake
Eyes)
et de George Kennedy qui fut présent dans la série de films
Airport
dans le rôle de Joe Patroni, dans le film catastrophe Tremblement
de terre
ou encore dans Creepshow
2
et dans la série des
Y a-t-il un flic...
Quant à John Hunsaker, dont la carrière d'acteurs semble s'est
arrêtée après seulement huit long-métrage, il incarne le double
rôle des frères jumeaux. Just
Before Dawn
est au final une production relativement convenable...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire