Jonestown est devenue
Johnsontown et Jim Jones, le révérend James Johnson, et pourtant,
Guyana, la Secte de l'Enfer est bel et bien inspiré de
la tragédie qui toucha neuf-cent vingt trois hommes, femmes et
enfants le 18 novembre 1978. Le gourou de la secte, le révérend Jim
Jones, fut contraint au massacre de ses fidèles et au suicide après
avoir reçu la visite à Jonestown du représentant démocrate de
Californie, Leo Ryan ainsi que de quatre journalistes. Mais alors que
les cinq hommes étaient sur le point de reprendre l'avion afin de
quitter la Guyane, ils furent assassinés par des hommes armés
appartenant à la secte de Jim Jones. Cet acte ayant de très lourdes
conséquences sur l'avenir de Jonestown et de ses habitants, le
révérend-gourou organisa le suicide de ses membres le soir-même.
Plus de neuf-cent d'entre eux moururent de l'absorption de cyanure de
potassium. Jim Jones, lui, fut abattu par balle sur sa propre
demande.
Guyana, la Secte de l'Enfer évoque
les derniers temps de la secte nommée le Temple
du Peuple
et fondée par Jim Jones en 1953. le réalisateur mexicain René
Cardona Jr. se
penche en effet sur l'histoire de ce très charismatique individu qui
défraya la chronique dans le courant des années soixante-dix avant
de donner une fin tragique aux événements entourant ce que certains
comparaient à un véritable camp de concentration dans lequel
avaient lieu, tortures, punitions, enfermements, brimades, et autres
''joyeusetés'' du même acabit. Incarné à l'écran par l'acteur
américain Stuart Withman qui joua notamment aux côtés de Vincente
Minnelli, Richard Fleischer, Michael Curtiz ou encore J. Lee
Thompson et par trois fois avec le cinéaste mexicain qui dès
l'année suivante lui offrit le rôle principal de La
Rage de Tuer.
René
Cardona Jr. respecte presque scrupuleusement le fait-divers à
l'origine de cette histoire absolument stupéfiante qui décrit un
Jim Jones paranoïaque, pervers, manipulateur et si charismatique que
des centaines d'hommes et de femmes lui firent suffisamment confiance pour le suivre jusqu'en Guyane. Mais ce paradis qu'il leur
promit s'est peu à peu mué en un enfer d'où il était souvent vain
de vouloir s'enfuir. Guyana,
la Secte de l'Enfer témoigne
du sort que le gourou accordait à celles et ceux qui tentaient de
prendre la poudre d'escampette : Coups de fouets, enfermements.
Jim Jones y érigeant ses propres tables de loi, toute forme de
sexualité étant accomplie en dehors des préceptes érigés par ce
fou de dieu y était également punie de façon particulièrement sévère.
Plusieurs
long-métrages et documentaires ont abordé ce fait-divers, certains
s'attachant à mélanger les deux approches pour un résultat très
satisfaisant, à l'image du très réussi Jim
Jones, la Folie Meurtrière d'un Gourou
réalisé en 2006 par Catherine Berthillier et Tim Wolochatiuk.
Guyana, la Secte de
l'Enfer
est un bon complément puisqu'il aborde certains points mis de côté
par le duo de réalisateurs tout en laissant lui-même de côtés
certains aspects du fait-divers. On découvre un Jim Jones punitif,
l'oppression dont sont victimes les membres de la secte et la lente
assimilation dont il font l'objet grâce aux drogues qu'ils ingèrent
à leur insu au moment des repas sont également évoquées. On
apprend également que Jim Jones entretenait des rapports privilégiés
avec le gouvernement russe, préparant ainsi un hypothétique exode
en cas de force majeure... Stuart Whitman est évidemment au cœur
de ce récit décortiquant avec plus ou moins de précision (il faut
bien laisser de côtés certains aspects pour se concentrer sur les
fondamentaux du fait-divers) l'événement. Face à lui, l'acteur
Gene Barry incarne un représentant Lee O'Brien convaincant. Il faut
savoir également que Guyana,
la Secte de l'Enfer
a connu des coupes parfois drastiques puisque de la version originale
de 115 minutes diffusée au Mexique, le film est passé à une version écourtée de 90
minutes lors de sa sortie aux États-Unis. En France, il ne semble
pas avoir connu les honneurs d'une sortie au cinéma et a dû
patienter jusqu'à son premier passage à la télévision dans une
version fort heureusement doublée en français...
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