Si Men in Black
est avant tout inspiré des comics du même nom créés par l'auteur
de bande dessinée Lowell Cunningham, il l'est également par ces
drôles d'individus faisant partie du folklore américains
généralement liés aux thèses conspirationnistes consistant à
empêcher le commun des mortels à prendre connaissance des
informations liées aux extraterrestres. Plutôt que de réaliser une
œuvre sérieuse et rigoureuse sur le sujet, les producteurs Walter
F. Parkes et Laurie MacDonald décident de confier leur projet
d'adaptation au cinéaste Barry Sonnenfeld qui jusque là n'a
réalisé que quatre long-métrages parmi lesquels le dyptique La
Famille Adams
en 1991 et Les valeur de la Famille Adams
deux ans plus tard. Le réalisateur, producteur et acteur offre au
mythe des hommes en noir une vision humoristique parfaitement
accomplie constituée par l'impeccable binome formé par Tommy Lee
Jones (JFK
et Natural Born Killers d'Oliver
Stone, No Country for Old Men de
Joel et Ethan Coen, In the Electric Mist de
Bertrand Tavernier) et Will Smith (Independence
Day de
Roland Emmerich, I Am Legend
de Francis Lawrence, Concussion
de Peter Landesman). Deux acteurs qui interprètent apparemment deux
personnages aux caractères fort différents, entre l'expérience du
premier et la fougue du second, mais qui se complètent parfaitement.
Pour
ce premier volet de la trilogie dont tous les épisodes furent signés
par Barry Sonnenfeld (oublions très vite le dernier et désastreux
Men in Black : International),
le cinéaste signe une œuvre mêlant science-fiction, action et
humour. Un long-métrage qui dès les premiers instants ne cache pas
sa volonté de mélanger les genres pour offrir une expérience
éminemment divertissante où les effets-spéciaux de Rick Baker,
Peter Chesney et Len Wiseman et les effets visuels de John Andrew
Berton Jr. et Eric Brevig demeurent en grande partie remarquables
même plus de vingt ans après (à part l'horrible incrustation des
deux héros lors du crash du vaisseau dans la dernière partie du
film). La touche féminine, même si elle demeure encore discrète,
est assurée par l'actrice Linda Fiorentino que l'on a pu jusque là
notamment découvrir dans le délirant After
Hours
de Martin Scorsese en 1985 ou Jade
de William Friedkin dix ans plus tard. Une interprète qui pourtant
ne participera pas à la suite des aventures des agents K et J
puisqu'après avoir signifié son intégration à l'organisation
dirigée par l'agent Z (excellent Rip Torn) à la fin du premier Men
in Black,
Linda Fiorentino ne fera pas partie du casting de la suite réalisée
cinq ans plus tard.
Autre
interprète à avoir accepté de jouer dans ce premier long-métrage
de la saga, Vincent d'Onofrio, l'excellent Leonard Lawrence du Full
Metal Jacket
de Stanley Kubrick, l'inoubliable Sam Deed de Happy
Accident
de Brad Anderson, et à la télévision, l'un des personnages
principaux de la série policière
New York, section criminelle.
Il incarne dans le film de Barry Sonnenfeld le méchant
extraterrestre qui (littéralement) dans la peau d'un bouseux de la
campagne américaine, cherche à mettre la main pour la détruire, toute une galaxie
enfermée dans le médaillon que porte au cou le chat d'un
représentant de l'espèce arquilienne installé sur Terre. Pour
cette première aventure, les deux héros vont donc devoir apprendre
à se connaître afin de profiter des capacités de chacun et de tout
mettre en œuvre pour que le projet d'Edgar-Bug ne puisse être
accompli. Entre le budget de production et celui de la publicité
entourant la promotion du film, Men
in Black
a bénéficié de l'importante somme de cent quinze millions de
dollars. Une somme colossale qui permet notamment aux concepteurs
d'effets-spéciaux et autres effets visuels de concrétiser à
l'image un univers dans lequel les extraterrestres font partie
intégrante du paysage américain. D'ailleurs, le cinéaste traite
dès le début ces derniers comme des immigrés plus ou moins
illégaux. Si leur présence est pour l'instant moins importante que
lors des prochains épisodes, ce premier Men
in Black
est tout de même l'occasion de voir les agent K et J se frotter à
quelques spécimens particulièrement ''sympathiques'' dont un
immense cafard, un vendeur de Rolex et d'armes qui a la faculté de
se régénérer à la moindre blessure, ou encore un chien doué de
la parole.
Men
in Black
est surtout l'occasion pour le duo formé par Tommy Lee Jones et Will
Smith de cabotiner. L'action y est enlevée, l'humour présent lors
de chaque séquence, les effets-spéciaux remarquables, donc, et
l'aventure palpitante. Pour cette première incartade dans l'univers des men in black, Barry
Sonnenfeld tape dans le mille. Une première séquelle sortira cinq
ans plus tard sous le titre Men
in Black II
en 2002 ainsi qu'un troisième volet en 2012 sous le titre MIB³...
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