C'est avec une certaine
appréhension que je me lançais juste après la projection de
Kingsman: The Secret Service de Matthew Vaughn, dans
celle de Kingsman : Le Cercle d'or,
la suite réalisée deux ans plus tard en 2017. Une appréhension
liée à la disparition des personnages de Harry Hart et Richmond
Valentine tout deux respectivement interprétés par Colin Firth et
Samuel L. Jackson. Si j'apprenais assez rapidement que le premier
allait heureusement refaire surface tandis que le second faisait
définitivement partie de passé (en dehors de quelques flash-back
issus d'images tirées du premier film), la présence de Taron
Egerton s'avérait rassurante (l'acteur refusera cependant
d'apparaître dans le troisième volet des aventures de Eggsy prévu
pour l'année 2022, The King's Man : Première
Mission).
Par contre, le reste du casting pourrait faire pencher la balance du
mauvais côté en prenant des allures de foire d'empoigne où chacun
aurait le réflexe de tirer la couverture à lui : Julianne
Moore, Halle Berry, Elton John (!!!), Jeff Bridge, Emily Watson et
j'en passe... auraient pu ruiner tout l'intérêt de cette séquelle
en se donnant du coude... Alors, que vaut Kingsman
: Le Cercle d'or
comparé au brillantissime premier volet ?
Tout
d'abord, que l'on se rassure : Matthew Vaughn est toujours aux
commandes de cette suite tandis qu'il s'est une fois de plus chargé
d'écrire le scénario auprès de la fidèle écrivaine, animatrice
de télévision et scénariste britannique Jane Goldman qui a
travaillé auprès du réalisateur sur à peu près tous ses films.
On retrouve également à l'écran, le charismatique Mark Strong qui
interprétait déjà le personnage de Merlin et Sophie Cookson qui
elle, campait une Roxanne plutôt discrète. Désormais, le cinéaste
transporte son équipe jusqu'aux États-Unis où les personnages vont
faire connaissance avec leurs homologues américains connus sous le
nom de Statesmen
mais également en Italie et au Cambodge. Pour pallier à l'absence
du milliardaire mégalomane divinement incarné par Samuel L. Jackson
dans Kingsman: The Secret Service,
Matthew Vaughn engage Julianne Moore pour interpréter le personnage
de Poppy Adams, chef du plus grand réseau de drogue au monde.
Un grand coup de balai dans le
film d'espionnage ''à la Papa''.
Kingsman : Le
Cercle d'or
parvient-il a maintenir cet essentiel rajeunissement d'un genre qui
faisait tout ou partie de l'intérêt du premier long-métrage de la
franchise ? Sans aucun doute, oui, et ce, même si l'effet de
surprise est désormais atténué. Car en réalité, on peut
désormais se demander où se situe l'intérêt de cette séquelle
qui ne fait que prolonger la thématique de l'épisode précédent
sans apporter une plus-value assez forte pour faire oublier Kingsman:
The Secret Service.
Question scénario, on ne peut pas dire que Matthew Vaughn et Jane
Goldman se soient foulés puisqu'ils ne font que reproduire celui du
premier long-métrage en l'augmentant de toute une série de
séquences à effets-spéciaux malheureusement pas toujours
convaincantes. Ce qui manque tout d'abord dans cette séquelle, c'est
le charme britannique de Colin Forth qui, ''revenu d'entre les
morts'' a perdu de sa superbe, surtout que durant une bonne partie
des deux heures et vingt et une minutes que dure Kingsman
: Le Cercle d'or,
l'action se situe sur le territoire américain. On assiste donc ici à
une version 2.0 moins subtile dans laquelle le flegme britannique et
les parapluies ont laissé place aux winchesters et aux lassos.
Mais
attention, Kingsman : Le Cercle d'or
n'est pas le film médiocre que pourraient le laisser prétendre les
quelques phrases ci-dessus. Non content de s'offrir un casting
presque flambant neuf et d'excellente facture, Matthew Vaughn
réactualise son œuvre précédente et y intègre de nouvelles
séquences de combats magistralement orchestrées. Bien que la durée
de ce second opus soit presque égale à celle du premier, il arrive
que l'on s'y ennuie à quelques occasions. Moins rythmé mais
diablement mis en scène, les scènes de bravoures sont bluffantes.
Qu'il s'agisse de celle à bord du téléphérique ou de
l'incroyable séquence du siège situé au Cambodge, le spectateur en
a pour son argent. Quant à l'humour, qui est indissociable du
phénomène Kingsman,
il demeure présent pour notre plus grand bonheur. Au final, si
Kingsman : Le Cercle d'or
n'innove jamais vraiment en comparaison de l'épisode précédent
(même si les technologies employées par les protagonistes et les
antagonistes ont fait un bond de géant en l'espace de deux ans), il
demeure ce qui se fait de mieux dans le domaine de l'espionnage et
renouvelle perpétuellement le genre. C'est avec fébrilité qu'il
faudra donc patienter trois ans encore avant de pouvoir découvrir
les troisièmes aventures des Kingsmen en espérant tout de même
cette fois-ci que l'action s'appuiera davantage vers un certain
esprit britannique comme ce fut le cas lors du premier volet...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire