Curieux film que cet
Ordinateur des Pompes Funèbres
avec un Jean-Louis Trintignant étonnant, atypique, passant d'une
femme à l'autre. D'une épouse qu'il est bien décidé à éliminer,
à une secrétaire-maîtresse un peu cruche, en passant par la femme
dont un collègue aimerait bien se débarrasser. La vie d'un petit
informaticien sans envergure qui à l'aide de son petit ordinateur
portable de marque Hewlett-Packard modèle HP65 va entrer les
coordonnées personnelles de sa femme (l'actrice italienne, Lea
Massari qui l'année précédente fut la première victime du tueur
fou de Peur sur la Ville
de Henri Verneuil, avec Jean-Paul Belmondo), afin de trouver le moyen
idéal de la tuer. Non seulement Gloria est insupportable, mais sa
mort permettra à Fred de passer beaucoup plus de temps avec
Charlotte, sa secrétaire (la sublime Mireille Darc). Invité par
l'un de ses collègues (Bernard Fresson, dans le rôle de Delouette)
à venir faire la connaissance de son épouse, Fred tombe sous le
charme de Louise. Mais alors qu'il avait fait la promesse à
Delouette de l'en débarrasser, c'est ce dernier qui va finalement
faire les frais de l'invention de Fred. Décédé d'une crise
cardiaque alors que l'informaticien l'avait confié aux bons soins de
Charlotte, maintenant que Delouette n'est plus, Fred peut enfin
retrouver Louise. Mais alors, que faire de Charlotte ? Les deux
femmes connaissant la relation qu'elles entretiennent mutuellement
avec Fred, elles s'accordent pour se le partager. Mais la routine
s'installe...
Vous êtes perdus? Rassurez-vous, c'est pourtant simple à comprendre. Le
casting de ce long-métrage signé Gérard Pirès auquel on doit
notamment Fantasia chez les Ploucs
en 1971, L'Entourloupe
en 1980, Taxi
en 1998 ou encore Double Zéro
en 2004 (le lecteur constatera d'ailleurs la lente dégradation d'une
filmographie glissant vers une pente dangereusement glissante..) est
lui-même très étonnant. Outre Jean-Louis Trintignant, Lea Massari,
Mireille Darc et Bernadette Lafont, on retrouve parmi les interprètes
plus ou moins impliqués, Claude Piéplu (qui incarne le supérieur
de Fred), Bernard Fresson (dans le rôle de Delouette), mais aussi
quelques figurants, telle la regrettée Anémone qui nous a quitté
récemment, ou encore Michel Blanc ainsi que Coluche.
Même
si l'outil que met le réalisateur entre les mains de son héros (la
calculatrice programmable à cartes magnétiques HP65, un modèle
authentique) se révèle un détail pratiquement insignifiant de nos
jours, à l'époque, il permet au long-métrage de revêtir un aspect
visionnaire puisque de nos jours, les ordinateurs ont pris une place
conséquentes dans la vie de tous les jours. Sauf qu'en la matière,
et derrière ses allures de comédie pas toujours drôle
malheureusement, L'Ordinateur des Pompes Funèbres
prend des allures de dystopie vaguement cynique qui accuse son âge.
Pas vraiment réputé pour son art de la mise en scène, Gérard
Pirès adaptait là le roman Probability
Factor
de l'écrivain américain Walter Kempley qui sortit chez nous dans la
collection Série
noire
de l'éditeur Gallimard en 1973 sous le même titre que le
long-métrage du cinéaste français. Au final, le spectateur se
retrouve devant un drôle d'objet filmique pourtant parfaitement
identifiable. A ranger aux côtés d'un autre O.F.N.I sorti la même année en France: Le Graphique de Boscop de Sotha et Georges Dumoulin...
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