Avant de fouler le sable
chaud de La Plage Sanglante, j'ai pensé qu'il serait
intéressant d'y parvenir à bord d'un bateau de croisière. Et même
deux, pourquoi pas. Deux gros nanars qui m'avaient laissé des
aigreurs d'estomac qui ont mis des jours à se dissiper lorsque j'eus
la très mauvaise idée de consacrer trois heures à les visionner.
Deux représentants d'un comique franchouillard pitoyable que je
croyais définitivement révolu. Le premier d'entre eux, c'est La
Croisière de Pascale Pouzaloux dont il s'agissait en 2010 du
troisième long-métrage. Un casting sympathique formé notamment par
Charlotte De Turckheim, Antoine Duléry, Line Renaud, Marilou Berry
ou encore Jean Benguigui et Armelle pour un résultat... navrant !
Le principal soucis de
cette Croisière apparemment très inspirée par la
célèbre série créée par le producteur américain Aaron
Spelling, La Croisière s'amuse, c'est qu'elle n'amuse
justement pas du tout. On s'y ennuie même terriblement. Les
personnages sont stéréotypés au possible et aucun ne parvient à
tirer son épingle du jeu. Lorsque l'on connaît le talent de chacun,
on ne peut alors reprocher leur interprétation catastrophique qu'à
la réalisatrice Pascale Pouzaloux qui n'utilise aucune de leurs
possibilités et en fait des pantins sans âme et sans talent.
Dès les premières
minutes on sait que l'expérience sera rude. La Croisière
semble dater de plusieurs décennies alors même qu'elle n'a pas dix
ans au compteur. Même la série dont elle semble s'inspirer a
conservé plus de fraîcheur que cette œuvre grabataire où les bons
mots n'ont apparemment pas leur place. Les gags tentent de
s'enchaîner à une vitesse aussi vertigineuse que celle des
classiques du type des Bronzés mais sans jamais y
parvenir. C'est lourd, très lourd, et surtout peu crédible. En
cela, on n'en voudra pas à Marilou Berry de jouer les hystériques
montées sur de hauts talons-aiguilles, à Nora Arnezeder de tenter
de séduire (et d'y parvenir !) l’aumônier du navire, à
Antoine Duléry de se planquer derrière robes et perruque, ou à
Charlotte De Turkheim de finalement tomber amoureuse de celui-ci à
force de ne plus mettre la main sur Pierrick son époux qui,
apparemment, a disparu. Le jeu de Jean Benguigui est passéiste,
celui d'Armelle, inexistant, et quant à Stéphane Debac, cet ersatz
protéiforme de l'acteur américain Bruce Willis, le voir déambuler
dans de longues coursives avec ses hommes est effarant et grotesque.
Navrant, oui, La
Croisière l'est. Le genre de long-métrage qui vous
ruinerait une carrière d'acteur. C'est finalement Line Renaud qui
s'en sort le mieux... et encore. Elle demeure finalement la moins
exubérante de tous en demeurant telle qu'on la connaît. En singeant
leur personnage respectif, les autres interprètes on faillit à
leurs qualités d'actrices et acteurs. L’œuvre de Pascale
Pouzaloux est une comédie bas de gamme et pourrait finalement nous
pousser à revoir notre jugement sur quelques-uns des plus gros
nanars français du genre tant celui-ci atteint le fond. Le seul
véritable intérêt demeure dans son pouvoir d'endormissement. En
effet, il m'aura fallut presque une dizaine de projection pour mettre
bout à bout tous les passages (je n'allais tout de même pas à
chaque fois relancer le film au début) et assister à l'intégralité
du film...
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