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mardi 30 avril 2019

La Croisière de Pascale Pouzaloux (2010) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



Avant de fouler le sable chaud de La Plage Sanglante, j'ai pensé qu'il serait intéressant d'y parvenir à bord d'un bateau de croisière. Et même deux, pourquoi pas. Deux gros nanars qui m'avaient laissé des aigreurs d'estomac qui ont mis des jours à se dissiper lorsque j'eus la très mauvaise idée de consacrer trois heures à les visionner. Deux représentants d'un comique franchouillard pitoyable que je croyais définitivement révolu. Le premier d'entre eux, c'est La Croisière de Pascale Pouzaloux dont il s'agissait en 2010 du troisième long-métrage. Un casting sympathique formé notamment par Charlotte De Turckheim, Antoine Duléry, Line Renaud, Marilou Berry ou encore Jean Benguigui et Armelle pour un résultat... navrant !
Le principal soucis de cette Croisière apparemment très inspirée par la célèbre série créée par le producteur américain Aaron Spelling, La Croisière s'amuse, c'est qu'elle n'amuse justement pas du tout. On s'y ennuie même terriblement. Les personnages sont stéréotypés au possible et aucun ne parvient à tirer son épingle du jeu. Lorsque l'on connaît le talent de chacun, on ne peut alors reprocher leur interprétation catastrophique qu'à la réalisatrice Pascale Pouzaloux qui n'utilise aucune de leurs possibilités et en fait des pantins sans âme et sans talent.

Dès les premières minutes on sait que l'expérience sera rude. La Croisière semble dater de plusieurs décennies alors même qu'elle n'a pas dix ans au compteur. Même la série dont elle semble s'inspirer a conservé plus de fraîcheur que cette œuvre grabataire où les bons mots n'ont apparemment pas leur place. Les gags tentent de s'enchaîner à une vitesse aussi vertigineuse que celle des classiques du type des Bronzés mais sans jamais y parvenir. C'est lourd, très lourd, et surtout peu crédible. En cela, on n'en voudra pas à Marilou Berry de jouer les hystériques montées sur de hauts talons-aiguilles, à Nora Arnezeder de tenter de séduire (et d'y parvenir !) l’aumônier du navire, à Antoine Duléry de se planquer derrière robes et perruque, ou à Charlotte De Turkheim de finalement tomber amoureuse de celui-ci à force de ne plus mettre la main sur Pierrick son époux qui, apparemment, a disparu. Le jeu de Jean Benguigui est passéiste, celui d'Armelle, inexistant, et quant à Stéphane Debac, cet ersatz protéiforme de l'acteur américain Bruce Willis, le voir déambuler dans de longues coursives avec ses hommes est effarant et grotesque.

Navrant, oui, La Croisière l'est. Le genre de long-métrage qui vous ruinerait une carrière d'acteur. C'est finalement Line Renaud qui s'en sort le mieux... et encore. Elle demeure finalement la moins exubérante de tous en demeurant telle qu'on la connaît. En singeant leur personnage respectif, les autres interprètes on faillit à leurs qualités d'actrices et acteurs. L’œuvre de Pascale Pouzaloux est une comédie bas de gamme et pourrait finalement nous pousser à revoir notre jugement sur quelques-uns des plus gros nanars français du genre tant celui-ci atteint le fond. Le seul véritable intérêt demeure dans son pouvoir d'endormissement. En effet, il m'aura fallut presque une dizaine de projection pour mettre bout à bout tous les passages (je n'allais tout de même pas à chaque fois relancer le film au début) et assister à l'intégralité du film...

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