Trois ans après
l'excellent film norvégien Bølgen (The
Wave)
du cinéaste Roar Uthaug, une suite sort directement au format
E-Cinéma
le 3 janvier dernier. Désormais, c'est le cinéaste John Andreas
Andersen, lui-même d'origine norvégienne qui s’attelle à ce
projet de film catastrophe, toujours incarné par Kristoffer Joner,
Ane Dahl Torp, Jonas Hoff Oftebro et Edith Haagenrud-Sande qui
formaient déjà tous les quatre les membres de la famille Eikjord.
Cette suite, c'est Skjelvet (The
Quake),
et elle s'inscrit dans la continuité du film de 2015 même si
beaucoup de choses ont changées depuis la catastrophe qui a fait
beaucoup de victimes.
Torturé
par le souvenir du drame provoqué par un immense tsunami auquel
certains de ses amis n'ont pu échapper, Kristian vit désormais seul
et accueille de temps en temps sa fille Julia qui vit désormais avec
son frère et leur mère à Oslo. Le géologue vit désormais au pied
des fjords et n'arrive pas à se remettre de la catastrophe et a
tapissé les murs de son appartement de documents afin de comprendre
depuis tout ce temps, ce qui a pu lui échapper. Lorsqu'il apprend la
mort récente de l'un de ses collègues et amis géologues, c'est en
rendant visite à la fille de ce dernier qu'il tombe sur une série
de documents faisant références à des micro-séismes réunis par
son ami avant sa mort que Kristian est alerté par ce qui semble
inéluctable : une catastrophe semble en effet en préparation,
et Kristian a beau avertir son entourage ainsi que certains
spécialistes, tous mettent cet avertissement sur le compte du
traumatisme. C'est aidé de Marit Lindblom (l'actrice Kathrine
Thorborg Johansen ), la fille de son ami géologue décédé que
Kristian tentera de sauver les siens ainsi que les employés de l'une
des plus grandes tours de la ville d'Oslo...
L'expérience
The Wave ayant
été plus que concluante, c'est avec une certaine confiance que le
spectateur se lance dans l'aventure The Quake,
et même si Roar Uthaug ne fait plus partie du projet et que le
long-métrage de John Andreas Andersen n'est que son second en tant
que réalisateur. Il est amusant de lire les commentaires des
internautes qui dans une grande majorité d'entre eux reprochent au
film du norvégien de traîner en longueur et de le faire patienter
durant une bonne heure avant que la catastrophe (ici, un tremblement
de terre) ne vienne nourrir leur passion pour les « mouvements
géologique de grande ampleur ».
Car ce que cette séquelle tire d'avantageux de la situation à venir
demeure justement dans cette première partie qui ne fait au final
pas défaut au premier film puisqu'en 2015, déjà, Roar Uthaug avait
pris son temps pour installer son intrigue.
Plus
que la catastrophe en elle-même et ses conséquences sur cette
chipie de Julia, qui au passage mériterait une bonne paire de
gifles, c'est peut-être finalement la caractérisation du héros
incarné en profondeur par Kristoffer Joner qui se révèle
l'aspect le plus intéressant de cette suite. Totalement anéanti par
le tsunami qui a ravagé la petite localité où il vivait en
compagnie des siens (une catastrophe inspirée par un fait divers
authentique), le personnage de Kristian y est décrit comme déchiré,
incapable de subvenir aux siens et obsédé par un éventuel nouveau
cataclysme. L'acteur y est une fois encore plus que convaincant.
Contrairement à ce que certains pourraient prétendre, le film n'est
jamais ennuyeux, à moins que l'on ne s'intéresse exclusivement qu'à
l'aspect catastrophique de ce type de projet, bien entendu. Ce qui
réduit fortement la possibilité d'aimer ou de simplement apprécier
The Quake pour
ses qualités humaines
Concernant
la catastrophe à proprement parler, les effets-spéciaux sont
remarquables mais un brin outranciers dans la conception de
l'effondrement de la ville d'Oslo. Courte mais certainement pas aussi
invraisemblable qu'une œuvre telle que le San
Andreas
de Brad Peyton, la séquence se termine, on le devine, par la
tentative de sauvetage de Julia par son père. Bien moins convaincant
que The Wave,
le film John Andreas Andersen est une honnête production
norvégienne qui ne parvient malheureusement pas à donner un second
souffle au genre. Reste l'incarnation habitée du toujours excellent
Kristoffer Joner...
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