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dimanche 16 décembre 2018

Los Olvidados de Luciano et Nicolas Onetti (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



La ville d'Epecuén en Argentine est connue pour avoir été le site d'une catastrophe en 1985. En effet, cette ancienne ville touristique dont les eaux de la lagune ont un degré de salinité très élevé fut engloutie en novembre de cette même année par sept mètres de fond. La population fut évacuée et ce n'est qu'en 1993 que les eaux commencèrent à redescendre, mettant ainsi à jour une ville-fantôme dont les ruines demeurent encore aujourd'hui visible, fossilisées par l'action du sel. C'est dans cet incroyable environnement que les cinéastes argentins Luciano et Nicolas Onetti (deux frères) ont choisi de poser leur caméra afin de tourner ce survival hardcore qui au delà du cadre très original servant de décor, rappelle de fumantes pellicules. Toute ressemblance avec une œuvre datant de 1974 n'étant pas fortuite, Los Olvidados reprend les grandes lignes du classique de Tobe Hooper, Massacre à la Tronçonneuse. A tel point que le film des argentins ressemble davantage à un plagiat qu'à une œuvre simplement inspirée du film culte de l'américain. Une route de campagne déserte, un van et ses occupants, une station-service, une famille de dégénérés, une maison « décorée avec goût », si les spectateurs ne trouvent pas à Los Olvidados (Les Oubliés) le même parfum que le long-métrage de Tobe Hooper, alors leur cas est désespéré.

Luciano et Nicolas Onetti poussent le vice et la caricature jusqu'à présenter un repas de famille et un membre similaire au « Tronche de Cuir » de Massacre à la Tronçonneuse. La seule véritable différence demeurant dans le fait que la famille victime du chômage chez Tobe Hooper ait été remplacée ici par les membres d'une autre dont le ressentiment envers leur propre pays à la suite des inondations s'exprime à travers leurs méfaits. Los Olvidados démarre sous les meilleurs augures. Trois jolies bombes argentines accompagnées par autant de garçons pour un projet de film qu'il espèrent présenter au festival de Berlin. Trois belles plantes, pour une fois pas trop connes, ainsi qu'un amateur de métal plutôt bon dessinateur, un réalisateur très impliqué dans le projet, et le beau gosse du lot très porté sur le sexe mais pas très malin. Dans un premier temps, Luciano et Nicolas Onetti parviennent à instaurer une ambiance plutôt lourde malgré un sujet déjà vu mille fois. La station-service est bien glauque, avec sa propriétaire proposant des tourtes à la viande dont une famille victime de la famine ne voudrait même pas, ses chiottes malodorantes lavées une fois l'an, et ce type qui se branle dans une pièce devant une télévision diffusant un programme de gymnastique. Les argentins plantent le décor. Los Olvidados sera glauque ou ne sera pas. Finement traduit aux states sous le titre What The Waters Left Behind (Ce que les eaux laissent derrière elles), le long-métrage de Luciano et Nicolas Onetti s’essouffle malheureusement en milieu de course.

Lorsqu'il s'agit pour les deux frères de mettre en scène des homicides, le résultat est assez décevant et malgré une ambiance poisseuse délivrée par l'incroyable décor offert par la ville d'Epecuén, les meurtres sont ratés, mal filmés et finalement peu sanglants. Luciano et Nicolas Onetti semblent avant tout tenter de repousser les limites du malsain avec des visions, il faut l'avouer, assez dérangeantes. Comme cette jeune femme violée par l'un des membres de la famille alors qu'elle est solidement harnachée sur une chaise, ou lorsque cette autre est amputée des deux jambes et assiste horrifiée à leur transformation en viande hachée par le chef de famille. Glauque ! Los Olvidados instaure un vrai climat accentué par des décors qui poussent le genre dans ses derniers retranchements. S'il n'atteint pas le niveau d’exception du classique de Tobe Hooper, du remake du classique de Wes Craven The Hills Have Eyes ou de l'excellent diptyque signé de l'australien Greg McLean, Wolf Creek 1 et 2, Los Olvidados demeure cependant une excellente production horrifique argentine. Une œuvre réalisée avec un amour et un engouement certain, et qui donne très envie de redécouvrir les précédents long-métrages de son auteur Luciano (son frère Nicolas, habituellement producteur, collaborant ici pour la première fois à la réalisation). Une bonne petite surprise accompagnée, de plus, par une excellente bande-originale rock...

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