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mardi 18 décembre 2018

They Remain de Philip Gelatt (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



Réalisateur, producteur, éditeur et scénariste (il a notamment participé à l'écriture du scénario du jeu vidéo Rise of the Tomb Raider), le cinéaste Philip Gelatt a jusqu'à maintenant tourné deux long-métrages pour son propre compte. The Bleeding en 2011, ainsi que They Remain cette année. Pour son second film, il tente une approche très particulière de l'épouvante puisqu'il situe l'intrigue de They Remain entre une forêt, théâtre d'un massacre orchestré par les membres d'une secte, et un complexe scientifique implanté dans une clairière où vont évoluer ses deux principaux interprètes (le film n'en comptant qu'un troisième qui ne fera qu'une très courte apparition) incarnés par William Jackson Harper et Rebecca Henderson. Philip Gelatt met tout en œuvre afin d'instaurer un climat étrange. Suspect. Anxiogène. L'isolement de Keith et Jessica, les héros en question, participe à l'angoisse, au même titre que le récit lui-même qui ne se contente pas d'être claustrophobique malgré le cadre, mais tente également de distiller au compte-goutte les éléments d'un événement passé qui nous échappe quoi qu'il arrive. Bien décidé à perpétuer le mystère qui entoure ce que l'un des personnages évoquera comme étant une légende urbaine, le cinéaste y intègre des visions mystiques parfois effroyables convoquant une certaine idée du sectarisme auquel s'adonnaient déjà dans les années soixante-soixante dix des allumés de la trempe d'un Charles Manson ou d'un Jim Jones.

Non comptant de nous offrir une œuvre épurée, cadrant ses personnages de manière tellement étrange et inhabituelle qu'il n'est pas rare d'y voir la volonté de Philip Gelatt de créer un climat agoraphobique (contrairement à l'ambiance claustrophobique qui se dégage des plans tournés dans le complexe scientifique) particulièrement étouffant, l'auteur installe une relation ambiguë entre deux individus dont le comportement laisse présager tout ce qui va suivre. Ambiance particulière, entre l'ultra modernisme des tentes disposées dans la clairière et la nature ambiante, They Remain tourne autour de l'étude de l'environnement, lequel semble avoir été le théâtre d'importantes modifications. Des transformations dont semble avoir été « victime », non seulement la végétation, mais les animaux eux-mêmes.

Le résultat à l'écran sort du cadre habituel. Ici, tout n'est qu'attente. Entre une Jessica analysant des prélèvements et un Keith passant le plus clair de son temps à l'extérieur armé d'un fusil, They Remain balance quelques visions passéistes. Comme de vieux démons remontant à la surface, lesquels vont avoir bizarrement des conséquences sur l'état mental de nos deux héros. Dans une ambiance post-The Thing, Philip Gelatt instaure un climat de paranoïa se développant à partir d'éléments plutôt minces. Tout commence par des caméras qui tombent en panne, ou qui transmettent des images parasitées que seul Keith sembler percevoir. Puis c'est au tour de Jessica de s'inquiéter des bruits de coups frappés sur la toile de tente, persuadée que Keith en est à l'origine alors que ce dernier nie toute implication. Philip Gelatt insinue de cette manière la lente dégradation psychologique de ses personnages quant d'autres événements laissent supposer la présence d'une entité maléfique. Sans jamais essayer d'apporter la moindre explication confirmant de manière définitive une hypothèse plutôt qu'une autre, le cinéaste explore les rapports entre un homme et une femme isolés sur des terres fertiles en mystères : en effet, quel sens peut-on offrir à ce chien errant, à ces fourmilières ou encore à cet étrange trophée d'où semble tout à voir démarré ? Que les voix ou que les silhouettes qui apparaissent soient réelles ou non, Philip Gelatt préfère laisser le spectateur avec ses questions. Sur un rythme léthargique qui ne conviendra pas à tout le monde, le cinéaste nous offre un film d'épouvante moderne, mais parfois aussi, psychédélique et mystique, laissant posées d'innombrables questions... Bonne interprétation de William Jackson Harper et Rebecca Henderson. Une curiosité...

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