Non, Le Manoir des
Fantasmes
n'est pas l'un de ces innombrables films érotiques émoustillant la
libido des noctambules rivés devant leur poste de télévision
chaque premier samedi du mois. Il ne s'agit pas non plus de
l'adaptation cinématographique du roman éponyme de Gilles
Milo-Vacéri. Non, Le Manoir des Fantasmes n'est
qu'un petit film d'horreur britannique sans prétentions. D'ailleurs,
comment aurait-il pu prétendre rivaliser avec les grands noms du
cinéma d'épouvante axés sur le thème de la maison hantée ?
Parce que ce film signé du cinéaste britannique originaire
d'Australie Don Sharp est d'un ennui abyssal. En choisissant d’œuvrer
dans une frange du fantastique plus poétique que réellement
effrayante, le cinéaste pond un long-métrage poussif, et qui s'étire au delà
du raisonnable. A trop vouloir prendre son temps, l'élastique finit
par lui péter à la gueule !
Pour
un long-métrage d'épouvante censé faire peur (n'est-ce d'ailleurs
pas le but de tout film du genre?) Le Manoir des
Fantasmes endort
plus que tout autre chose. Pourtant, l'idée n'était pas
inintéressante. En mélangeant machination et fantômes, le cinéaste
avait là de quoi insuffler à son œuvre des éléments inédits que
sa mise en scène léthargique plombe malheureusement très rapidement.
L'histoire :
Edward hérite d'une immense demeure à la mort de son propriétaire.
Mais avant que celui-ci ne meurt, il apprend à son ami que derrière
l'un des murs de l'immense demeure est cachée une très grosse somme
d'argent. Edward découvre notamment qu'il n'est pas seul dans la
maison. En effet, l'esprit de l'ancien propriétaire, dont un tableau
à son effigie révèle sa troublante ressemblance avec Edward, rôde
entre les murs de l'édifice et tente de prendre possession de ce
dernier. Ainsi donc, Edward est victime de visions relatives au passé
d'Andrew Marr, l'ancien propriétaire. C'est là qu'interviennent
trois nouveaux personnages incarnés par Christopher 'Dracula'
Lee, Joan Collins (qui s'est surtout distinguée chez nous dans le
rôle d'Alexis Morell Carrington de la série Dynastie
entre 1981 et 1989), ainsi que Herbert Lom (la saga La
Panthère Rose).
Trois escrocs qui vont tout entreprendre afin qu'Edward quitte les
lieux, et pouvoir ainsi les investir à leur tour et mettre la main sur
l'argent...
Si
Le Manoir des Fantasmes
n'est pas tout à fait inintéressant, il souffre malheureusement
d'un terrible manque de rythme. Entre les séquences se déroulant
dans le passé et les visions du personnage titre (incarné par
l'acteur Robert Hardy qui campe également le personnage d'Andrew),
on s'ennuie ferme. Le plus intéressant demeure finalement dans le
coup monté par le Docteur Mandeville, Sarah et Prescott. S'ajoutant
au générique, les spectateurs auront l'agréable surprise d'y
découvrir la chanteuse-actrice anglaise Jane Birkin qui bizarrement,
dans la version française, fut doublée par la comédienne Monique
Thierry. Plus encore que le manque de rythme, le film a plutôt mal
vieilli. La bande-musicale de Wilfred Josephs est triste à mourir.
Reste certains décors intérieurs particulièrement soignés. Pour
le reste, Le Manoir des Fantasmes est
une déception...
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