A sa sortie, Bad
taste est
immédiatement devenu culte alors que les parents de son auteur lui
avait conseillé de ne pas trop attendre de son passage à Cannes.
Très jeune, Peter Jackson se passionne pour le cinéma, et notamment
pour la caméra 8mm de ses parents qu'il s'appropriera le temps de
pouvoir s'offrir la sienne. Une caméra d'occasion permettant
d'obtenir des résultats professionnels. Avant cela, le jeune Peter
n'avait pu tourner que de petits courts-métrages non sonorisés. Onze,
jusqu'à l'obtention d'une Bolex.
Dès lors, il se lance dans la conception d'un court-métrage de dix
minutes qui deviendra par la suite son tout premier long connu dans
le monde entier sous le titre Bad
Taste.
Un tournage qui durera quatre ans et qui obligera Peter Jackson et
ses amis à faire des sacrifices et surtout, à faire preuve d'une
débordante imagination. Comme le reconnaîtront ceux qui
participèrent patiemment et courageusement au film, Bad
taste
est d'abord le film d'un seul homme : Peter Jackson. Car c'est
bien grâce à son imagination fertile qu'est arrivé à terme ce projet fou, et sans le sou.
Ceux
que l'on a pu découvrir dans le rôle des héros sauvant la petite
localité de Kaihoro d'une invasion extraterrestres ne sont
aucunement des acteurs, mais des amis bénévoles qui sacrifièrent
pratiquement tous leurs week-ends durant quatre années afin que se
concrétise le futur film culte de Peter Jackson. Des collègues et
amis du futur réalisateur du Seigneur
des Anneaux
et du Hobbit :
L'employé du ministère de l'intérieur néo-zélandais Craig Smith,
le jardinier municipal de Wellington Dean Lawrie, ou encore Pete
O'Herne, archiviste au ministère des transports, eux et d'autres
encore acceptèrent de jouer le jeu, certains comme le consultant
publicitaire Ken Hammon endossant plusieurs rôles dans le film.
Mais
ce que permet de constater également l'excellent documentaire d'une
durée de vingt-trois minutes réalisé par Tony Hiles, c'est
l'ingéniosité dont fit preuve Peter Jackson pour créer l'ensemble
des maquillages, des décors et des différents objets présents dans
le film. Plastique, carton, aluminium, mais également alginate
serviront de support afin de créer différents objets, dont les maquettes de la
maison dont ont pris possession les envahisseurs. Une demeure
coloniale classée monument historique dont a pu se servir Peter
Jackson grâce à l'intervention de son père auprès des gardiens,
leur promettant que rien de fâcheux ne lui arriverait...
Good
Taste made Bad Taste
démontre déjà à l'époque tout le génie et le savoir-faire de ce
touche à tout de Peter Jackson qui veut lui-même, s'occuper des
différentes étapes et des différents domaines rattachés à la
conception d'un long-métrage. Accompagné de nombreuses images
d'archives, et d'extraits de films (Bad
Taste
ainsi que les premiers essais en 8mm), l'acteur (il y incarne un
double-rôle) et le réalisateur Peter Jackson témoigne de son
expérience avec une réjouissante simplicité. Les fans de Bad
Taste
se doivent impérativement de découvrir cet excellent documentaire
très bien fourni en images d'archives et en entretiens. Un
complément idéal à l'un des plus cultes et plus fameux
long-métrage gore de l'histoire du cinéma. Un document amené à
devenir culte lui aussi...
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