Si Pierre Richard n'a pas
joué dans beaucoup d’œuvres réalisées par l'acteur et
réalisateur Yves Robert, il a cependant participé à quelques-une
des plus populaires, et a même véritablement débuté une vraie carrière
d'acteur chez lui en incarnant le personnage de Colibert aux côtés
de Philippe Noiret dans Alexandre le Bienheureux
en 1968. 1970 marque un tournant déterminant pour Pierre Richard qui
en ce début des seventies réalise son tout premier long-métrage,
Le Distrait,
dont le personnage de Pierre Malaquet qu'il incarne à l'écran
façonnera la personnalité d'une partie de ceux qu'il incarnera chez
les autres ainsi que dans ses propres films. Deux ans plus tard, il
incarnera pour la première fois à l'écran le personnage de Francis
Perrin (qu'il reprendra à l'occasion de la suite, Le
Retour...,
ainsi que dans On Aura Tout Vu de
Georges Lautner, Le Jouet de
Francis Veber et La Chèvre du
même réalisateur. Deux ans après le premier volet, gros succès
commercial dépassant le millions d'entrées à sa sortie, Yves
Robert met en chantier Le Retour du Grand Blond,
toujours scénarisé par ses soins ainsi que par Francis Veber, et
toujours incarné par Pierre Richard, la sublime Mireille Darc, Jean
Rochefort, Jean Carmet et Paul le Person, lesquels sont désormais
accompagnés de Michel Duchaussoy dans le rôle du Capitaine Gaston
Cambrai, de Jean Bouise dans celui du ministre de la défense et le
duo qui à l'occasion de ce second volet remplacera les interprètes
qui incarnaient le binôme Chaperon et Poucet, Maurice Barrier et
Jean Saudray, les acteurs Henri Guybet et Hervé Sand qui eux,
incarnent Charmant et Prince.
Pour
cette seconde aventure du grand blond Francis Perrin, le personnage
interprété par Michel Duchaussoy tente de faire tomber le Colonel
Toulouse en cherchant à prouver qu'il est responsable de la mort du
Colonel Milan, savoureusement interprété par Bernard Blier dans le
premier volet. Plus court d'une dizaine de minutes, Le
Retour du Grand Blond
est également légèrement en deçà du Grand
Blond avec une Chaussure Noire en
terme de qualité. Ce qui ne l'empêche pas d'être une très bonne
suite, remplie d'excellents gags, à commencer par le héros
lui-même, Francis Perrin, contraint d'obéir aux ordres de Toulouse
s'il veut revoir la toujours aussi sensuelle Christine que le colonel
a fait enlever.
Citer les nombreuses situations prêtant à rire et sourire prendrait
une pleine page. Mais comment oublier les nombreuses scènes de
Perrin échappant à la mort, à ce faux enterrement, cette fausse
famille qu'on lui fait endosser et ce prêtre efféminé. Le grand
blond débarquant à l'aéroport dans son costume d'agent secret
(occasion pour le toujours impeccable Paul Le Person de surnommer Perrin, le grand
blond avec une chaussure rouge), la rencontre avec le ministre, Jean
Carmet ne sachant plus à qui se fier, ou encore l'anthologique scène
de la fusillade montée de toutes pièces...
Lors
du final, Yves Robert fait acte de présence dans le rôle du
chef-d'orchestre. Bien que le film ait été tourné deux ans après
le premier volet, les aventures de cette séquelles se situent deux
mois seulement après la fin du Grand Blond avec une
Chaussure Noire. Des trois
diptyques que réalisera Yves Robert durant sa carrière, c'est le
seul dont les deux volets n'auront pas été réalisés
consécutivement puisque entre les deux, il réalisera un hommage aux
seconds couteaux du septième art à travers Salut
l'Artiste. Si l'on tend
bien l'oreille, et que les rires n'étouffent pas le son du film (le
cercueil insuffisamment rempli de cailloux), on entend très
clairement les cloches de l'église sonner le thème principal du
film composé par Vladimir Cosma. Bien que son personnage soit mort à
la fin du premier volet, Bernard Blier fit part à Yve Robert de son
désir de ré-endosser le costume de Milan pour cette suite, demande
à laquelle il obtint le refus catégorique de la part du cinéaste
qui lui répliqua cette phrase imparable : 'Impossible,
tu es mort !'
Le
Retour du Grand Blond,
quarante-six ans après sa sortie, a conservé toutes ses qualités.
Un film que l'on prend toujours autant de plaisir à (re)découvrrir,
la meilleure approche étant de regarder les deux volets à la
suite...
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