Les numéros 15, 16 et 17
de l'indispensable fanzine du tout aussi précieux David Didelot, le
bien nommé Vidéotopsie, ressortent pour ceux qui
auraient eu l'outrecuidance de les ignorer lors de leur première
parution. Ouvrages d'une indéfectible fidélité envers le cinéma
bis, Mister Didelot et ses collaborateurs reviennent avec dans leurs
bagages, des connaissances foudroyantes dont eux seuls semblent avoir
le secret. Trois rééditions, et donc, trois articles pour ne pas
faire dans le succinct et leur rendre hommage à tous (les trois
numéros et leurs auteurs). Laissez tomber le Mad Movies
du
mois de Mai, n'achetez même pas le hors-série consacré au
monumental 2001, l'Odyssée de l'Espace,
livré sans jumelles (la police de caractère est trop petite, trop
irrespectueuse envers ceux qui d'entre nous, perdent la vue au fil
des ans), et jetez-vous, pour commencer et à corps perdu, sur le
numéro 15, son affriolante couverture 'soutirée'
au long-métrage Annie ou la Fin de l'Innocence,
et sur les nombreuses pépites dont regorge son contenu. Annie Belle ?
Késako ? Une actrice française presque entièrement acquise à
la cause du cinéma bis italien, offrant sa superbe plastique a des
cinéastes dont le nom finissait généralement en I ou en O.
Remarquable écriture, comme d'habitude, certains chroniqueurs
recourant parfois à une prose très revigorante (Aristide Fouchtra
pour son intervention lors du génial paragraphe intitulé Soyons
un peu sérieux !
consacré à la Belle...).
Pour
parfaite un dossier long de vingt sept pages rempli de photos nous
faisant bénéficier des jolies courbes d'Annie Belle, David Didelot
lui-même s'attarde un long moment sur Vicieuse
et Manuelle,
dans lequel on retrouve donc l'égérie de ce quinzième numéro de
Vidéotopsie. Tout,
tout, tout, vous saurez tout sur sur la Belle Annie : le résumé,
une critique par le maître des lieux, une fiche détaillant la
production, la réalisation, le scénario et tout ce qui compose
l'aspect technique d'un film normalement constitué. De la bien bel
ouvrage par un David Didelot en grande forme. Rien que pour ces
cinquante premières pages (un peu moins puisqu'il faudra y
soustraire la très légitime autopromotion faite à l'attention du
déjà cultissime ouvrage de David, GORE,
Dissection d'une Collection),
les fans de l'actrice auront de quoi se divertir pendant un long
moment et les autres, de quoi s'instruire...
Viennent
ensuite les Reviews Bis.
Avec son lot de produits estampillés bis, cette section a de quoi
réjouir les défricheurs qui ici, trouveront matière à se lancer
dans l'aventure du net afin d'y déloger la petite quinzaine de
longs-métrages présentés. Au programme : un duel entre grosse
bête à poil et créature à écailles, Un WIP provenant directement
d'Asie (cui-là, je l'ai vu!), de la guerre sud-coréenne, du zombie
taïwanais (vu également), un soupçon de Franco, et d'autres
réjouissances encore, dont un diptyque qui ferait baver n'importe
quel amateur d'OFNI (terme usité et apparemment justifié dans cette
chronique) mais qui, malheureusement risque de demeurer invisible
dans la langue de Molière. Reste que la lecture du double article
consacré aux deux volets des Cannibal Mercenary
donne
très envie que l'on s'y attarde (d'après l'auteur Adrien Vaillant,
le premier serait d'ailleurs disponible dans un montage bordélique mais complet sur Youtube).
Petite émotion supplémentaire à la lecture de la chronique
consacrée au premier long d'Abel Ferrara. Jamais vu mais, Jérôme
Pottier éveillera sans doute la curiosité des amateurs de ce grand
cinéaste de l'underground qui depuis quelques années (beaucoup trop
à mon goût) s'est un peu trop éparpillé.
En
complément des trois volets littéraires de la trilogie Hurlements
de Gary Brandner parus dans la fabuleuse collection GORE chez Fleuve
Noir (et décortiqués dans l'anthologie de David), Thomas Roland nous gratifie ensuite d'un dossier complet et
très instructif sur la saga éponyme constituée de huit
longs-métrages dont les trois premiers eurent les honneurs d'une
sortie cinéma.
N'ayant
pas pour principe de faire comme les autres (Mad
Movies et
consorts), les rédacteur de Vidéotopsie
continuent
au fil de dizaines et de dizaines de pages, de proposer du contenu
inédit, qui même s'il aborde des sujets d'un temps plus ou moins
reculé, apporte en même temps une réelle fraîcheur. Celle de
l'inédit évoqué, justement. Patrick Callonnec, car il s'agit bien
de lui, nous propose un entretien avec le 'Dark
Prince of Cult',
le réalisateur Leon-Paul de Bruyn, lequel revient sur son parcourt
ainsi que sur la genèse de son film Maniac
Nurses.
Un programme qui nous transporte en partie dans le légendaire
univers de Lloyd Kaufman et Michael Herz, les deux fondateurs de la
cultissime boite de production Troma (The Toxic
Avenger
pour leur plus célèbre bobine, jusqu'au traumatisant Combat
Shock, réponse
gore au Taxi Driver de
Scorcese). Une interview passionnante qui, une fois encore, permet à
son auteur de mettre à jour un artiste peu (ou pas) connu du grand
public.
Arrive
ensuite la rubrique 'Cinéma
Amateur (et à Mater)'
dont les quelques critiques (au nombre de trois) mettront l'estomac
des amateurs de sensations en appétit. Pour commencer, Lust
Murders de
David Marchand, un court-métrage en forme de mise en bouche pour un
long-métrage à venir paraît-il, notamment visible sur la
plate-forme Vimeo
pour ceux qui aimeraient se faire une idée sur ce tout petit film
lorgnant du côté d'un grand 'Shocker'
texan
des années soixante-dix, et plus ouvertement d'un certain Henry,
de triste mémoire (évocation du tueur en série Henry Lee Lucas et
de ses 250 meurtres avoués). Puis Thrash Girls
de
Patrice Herr Sang, anthologie de cinq court-métrages dont le titre
promet déjà à lui seul tout un programme. Pour terminer, et
demeurant sans doute parmi ces trois propositions comme la plus
intéressante, les dix-sept minutes de La
Quatrième Nuit des
frères Stéphane et Vincent Leroux feront sans doute vibrer de désir
les ufologues curieux de découvrir un produit estampillé 'Rencontre
du 3ème Type'
apparemment bien trippant (visible sur Youtube en très bonne qualité vidéo)...
S'ensuit
une interview de Patrick Viguier, fan de Kiss absolu et fondateur à
lui seul du 'KISS
Private Museum'.
Pour les non-fans (comme moi), ça pourrait passer pour une mauvaise
plaisanterie mais, non, le bonhomme est sérieux et au fil de
l'interview on ressent la grande cohérence de l’œuvre de cet
amateur de métal et d'horreur qui, comble du bon goût, possède
l'intégralité des 120 volumes (118 + le hors-série grand format +
Le Bel Effet Gore)
de l'indétrônable référence en matière de GORE, la fameuse
collection éponyme sortie chez Fleuve Noir. Merci à David pour
avoir eu l'idée de s'entretenir avec Patrick Viguier, un Geek dans
le bon sens du terme...
On
termine ensuite avec deux rubriques courantes et non moins
passionnantes. 'Et
Pour Quelques Infos de Plus' et
'Le Rayon Fanzine'
histoire
de rappeler à celles et ceux qui ne le sauraient pas encore que le
monde du fanzinat est une toile d'araignée qui ne s'arrête pas au
seul Vidéotopsie mais
que d'autres érudits partagent également depuis bien des années,
leur passion pour le cinéma, la musique, et l'art sous toutes ses
formes...
Au
final, on tient avec ce quinzième numéro de Vidéotopsie,
l'un des chapitres essentiels de l'histoire de l'un des plus
importants fanzines consacrés au cinéma bis. Comme à leur
habitude, les douze rédacteurs ont effectué un boulot remarquable,
digne des plus grands journalistes, apportant une somme d'information
considérable pour tout amateur de bisseries qui se respecte (ou pas
d'ailleurs). Un numéro à se procurer d'urgence tant qu'il en reste
des exemplaires...
à
suivre, Vidéotopsie
numéro 16 (Réédition)
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