On ne peut pas dire que
la carrière du cinéaste américain David Richard Ellis brilla par
sa filmographie. Mort à seulement soixante ans à Johannesburg, en
Afrique du Sud, il se sera surtout fait remarquer pour avoir signé
deux volets de la saga Destination Finale (le
2 et le 4), Cellular,
à partir d'un scénario écrit par le cinéaste Larry Cohen (It's
Alive,
Q,
The Ambulance),
ou Shark 3D
en 2013. Sept ans auparavant, il signe Snakes on
a Plane,
traduit chez nous sous le titre Des Serpents dans
l'Avion.
Un film catastrophe mineur mais qui contre toute attente, offre
beaucoup d'action. Le long-métrage échappe en effet à l'avarice et
propose, sur les cent-dix minutes que représente sa durée, plus
d'une heure trente de combats entre les passagers d'un vol en partance
pour Los Angeles et des serpents parmi les plus dangereux de la
planète. Comme dans une grande majorité de films traitant d'attaques
animales sortis ces vingt dernières années, Des
Serpents dans l'Avion
met en scène une majorité d'interprètes inconnus dans nos contrées
mais parmi eux, on reconnaîtra l'acteur Samuel L. Jackson, illustre
interprète de plusieurs dizaines de longs-métrages depuis ses début
dans les années soixante-dix, ainsi que l'actrice Julianna
Margulies, surtout connue pour avoir endossé la blouse blanche de
Carol Hathaway de l'immense succès télévisé, Urgences
(1994-2000).
Comme
je l'écrivais ci-dessus, Snakes on a Plane
n'est
jamais avare en terme d'action. Par dizaines, les attaques de
serpents font autant de victimes humaines. Morsures au visage, au
cou, au bras ou à la jambe, l'oeuvre de David Richard Ellis est
totalement décomplexée lorsqu'il s'agit d'imaginer des morsures
originales et parfois, avouons-le, plutôt impertinentes. Un couple
baise dans les toilettes de l'avion, et voilà que la blonde pourvue
d'une belle (et naturelle) poitrine se fait mordre le téton. Un
autre, toujours aux chiottes, se fera, lui, mordre le sexe. Le
serpent prenant ainsi durant une poignée de secondes, valeur
d'appendice phallique démesuré.
Ces
quelques passages qui maintiennent un climat de débauche à la
lisière de l'inconvenant ne dureront fort heureusement, qu'une
petite demi-heure. Soit, de la présentation des passagers dont
certains montrent à l'image, une avidité pour le sexe carrément
complaisante, jusqu'à ces quelques exemples de meurtres déjà
cités. Pas vraiment le genre de scènes que l'on conseillera à des
parents d'offrir à leurs enfants un samedi soir, calés devant la
télé. Lourdingue, Snakes on a Plane ?
Ouais, carrément. Plus que de coutume d'ailleurs, les places de ce
vol pour Los Angeles semblent avoir été presque entièrement
réservées par des pouffes surexcitées, mouillant leur culotte
devant une star montante du rap US affligé d'haptophobie. Un comble
pour un type qui joue de son apparence physique et serait donc amené
à profiter de son statut de star lors de bains de foules. Mais
passons. Outre l'éternel emmerdeur de service (ici, un homme
d'affaire englué entre la propriétaire d'un roquet et la mère d'un
bébé dont la première des passions est de brailler), les représentantes
de la gente féminine sont toutes pourvues de carrosseries
avantageuses, mais de cervelles ne leurs servant à appliquer que des
préceptes de base: prendre soin de son apparence, et faire
les yeux doux aux beaux jeunes hommes qui hantent les lieux.
Mais
au fait, pourquoi Des Serpents dans l'Avion ?
Pour une raison très simple. Un jeune homme ayant assisté au
meurtre d'un procureur durant ses vacances à Hawaï est sommé de
venir témoigner contre son meurtrier. Mais ce dernier ayant décidé
qu'il en serait autrement, demande à des contacts d'installer dans
la soute à bagages du vol pour Los Angeles (à bord duquel a pris
place le témoin) des dizaines de serpents venimeux. D'où le
prodigieux bordel qui va s'en suivre, parfois plongé dans une
désagréable obscurité servant sans doute à cacher la piètre
qualité des serpents animés en images de synthèse (tandis que 450
de leurs congénères se révèlent être de véritables reptiles).
Le film de David Richard Ellis est heureusement sauvé du naufrage
grâce à l'énergie qu'y déploient la majorité des interprètes
avec à leur tête, un Samuel L. Jackson efficace. A final, Des
Serpents dans l'Avion se
révèle être une honnête petite série B...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire