On abandonne cette
fois-ci les insectes et les reptiles pour nous attarder sur les
zombies. Ou plus exactement sur les infectés pour une histoire se
déroulant une fois encore à bord d'un avion. Lieu prétendument
anxiogène du fait que les dimensions réduites du cadre et
l’impossibilité de s'en échapper forcent les personnages à
affronter leurs ennemis. Mais le pire avec cet ersatz de film de
zombies, pour les spectateurs, restera l'ennui. Car dans le genre,
Plane of the Dead
en repousse les limites. Mon dieu que le film de Scott Thomas est
mauvais. Peut-être pas aussi navrant que le Raiders
of the Living Dead de
Samuel M. Sherman mais tout de même sacrément mal fichu.
Il
n'y a, dans Plane of the Dead,
pratiquement rien à sauver. Quitte à opposer nos semblables dans
l'un des nombreux moyens de transport mis à leur disposition, autant
préférer l'excellent Dernier Train pour Busan
de sang-Ho Yeon que cette infâme bande horrifique, plus drôle que
réellement terrifiante. L'un des nombreux soucis que rencontre
l’œuvre de Scott Thomas se situe au niveau de l'écriture,
confondante de banalité. Les points négatifs à mettre à l'actif
de Plane of the Dead
sont si nombreux que l'on peut se demander dans quelle mesure
l'équipe technique au complet n'aurait-elle pas choisi cette année
2006 pour suivre un mouvement de grève générale. Pas de scénario
(ou si peu), des effets-spéciaux à la ramasse, et une
interprétation désastreuse finissent de ternir le tableau d'une
œuvre demeurant tout à fait insignifiante parmi les dizaines, les
centaines de longs-métrages proposant à peu de chose près le même
contenu.
Pas
un seul de la petite dizaine d'interprètes ayant un rôle
d'importance égale ne possède le charisme nécessaire pour que le
spectateur s'y identifie. À tel point qu'on déprime et que les
minutes s'égrainent au ralenti jusqu'au fatidique et libérateur
générique de fin. Les plus courageux, ceux qui auront la force
mentale d'aller au bout des quatre-vingt huit minutes que dure le
long-métrage auront de quoi se taper sur la cuisse en arborant un
sourire moqueur. Tout ce que les films catastrophes situés dans des
avions nous ont appris jusqu'à maintenant est ici, bafoué avec un
luxe de complaisance. Alors qu'on ne cesse de nous répéter qu'une
seule balle trouant le fuselage pourrait mettre en péril l'existence
des passagers, ici, on tire à la mitraillette. Mieux (ou pire!), on
fait sauter les infectés à l'aide d'une bombe artisanale et ceci,
sans qu'aucun dommage collatéral ne soit visible.
Pauvre
George Romero qui du fond de sa tombe, doit se retourner au vu des
rejetons bâtards que pondent sans vergogne des cinéastes sans
talent, ni moyens techniques et financiers. A force de produire des
merdes de cet acabit, le résultat à l'écran ressemble de plus en
plus à un spectacle orchestré entre potes, le week-end, après un
déjeuner barbecue bien arrosé. Plane of the
Dead
ne transpire à aucun moment la passion pour le septième art et
encore moins pour le genre qu'il exploite. Tout juste ressemble-t-il
à un sous-produit tendant à faire tomber la cagnotte. Ce qui ne
risque pas de lui arriver. Énorme nanar s'il en est, le film de
Scott Thomas possède certaines des tares de ses illustres ancêtre
dans le domaine du Z puisqu'en notre pays, les doublages eux-mêmes
sont d'une effarante médiocrité. Troisième long-métrage de suite
à aborder en ces pages des intrigues situées à bord d'avions de
ligne, Plane of the Dead
demeure sans conteste le plus faible. Mais même en exploitant des
acteurs (arf, laissez-moi rire) médiocres, même en proposant des
effets-spéciaux d'un autre âge, même en produisant une œuvre dont
le scénario et la mise en scène se sont fait la malle, on aurait pu
espérer que l'ensemble soit enrobé d'une ambiance suffisamment
convaincante pour retenir un brin d'attention de la part du
spectateur, mais même à ce sujet, c'est le désert artistique.
L'ambiance y est si malencontreusement absente, que l'on a
l'impression que le film a récupéré les boites noires d'un vol
sans histoire. Un film à ne surtout pas mettre entre toutes les
mains, donc. Uniquement réservé aux seuls fans de séries Z...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire