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mercredi 4 avril 2018

Les tueurs qui inspirent le 7ème art: Andreï Tchikatilo "Evilenko" de David Grieco (2004) - ★★★★★★★☆☆☆



Alors que Jack l’Éventreur 'nettoya' les rues de Whtichapel en ne tuant officiellement 'que' cinq prostituées, nombreux furent les longs-métrages s'inspirant de ce sordide fait-divers survenu à la fin du dix-neuvième siècle. L’ukrainien Andreï Tchikatilo tua quant à lui des dizaines d'enfants (une cinquantaine sera retenue par la justice de son pays) mais n'inspira que trois longs-métrages et une petite poignée d'ouvrages littéraires. Sur écran, on le vit d'abord incarné par Jeffrey DeMunn dans l'excellent Citizen X de Chris Gerolmo en 1995, et vingt ans plus tard dans l'adaptation cinématographique du roman éponyme de Tom Rob Smith, Child 44, ainsi réalisé par Daniel Espinosa. Entre les deux est sorti Evilenko, qui même si les personnages portent des noms différents, s'inspire fortement du fait-divers entourant cet homme que l'on appelait alors l'Ogre de Rostov. Afin d'incarner son alter ego Andrej Romanovic Evilenko, le cinéaste fait appel à l'acteur anglais Malcolm McDowell, principalement connu pour avoir interprété le rôle d'Alex DeLarge dans le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick, Orange Mécanique. David Grieco semble ici s'attacher davantage au personnage de Andrej Romanovic Evilenko qu'à l'enquête menée par l'inspecteur Vadim Timurouvic Leslev (l'acteur d'origine hongroise Marton Csokas). Persuadé d'être protégé par une hypothétique immunité que lui conférerait son appartenance au Parti, le tueur d'enfants, ancien professeur renvoyé après avoir tenté de violer l'une de ses élèves, va trouver sur son chemin un enquêteur plus zélé que les autres. Un comportement courageux dans un pays qui n'accordait généralement à l'époque que très peu d'intérêt et de reconnaissance pour aux tueurs en série, un concept, alors, inenvisageable...

Evilenko ne s'attarde pas sur l'enfance du tueur, atteint d'énurésie nocturne, et battu par sa mère chaque fois qu'il fait pipi au lit. Cependant, on en apprend beaucoup sur ce personnage de fiction ne trompant personne sur la source d'inspiration ayant aidé le cinéaste à construire son œuvre. Là encore, le tueur travaille dans l'enseignement, comme en son temps Andreï Tchikatilo. Avec le temps, Evilenko est amené à donner sa démission après qu'il ait osé pratiquer des attouchements sur l'une de ses élèves (ici, curieusement décrite comme une enfant passablement perverse). Lorsque lui est proposé un emploi par le KGB, l'homme se croit à l’abri, et c'est ainsi qu'on le découvre se livrant à toute une série de meurtres accompagnés de rituels particulièrement répugnant. Car comme Tchikatilo, Evilenko torture, viol, assassine, mais dévore également ses victimes. Tueur en série pédophile et cannibale, le portrait qu'en fait David Grieco est parfois outrageusement écœurant. Malcolm McDowell incarne à merveille ce tueur assassinant sans vergogne des dizaines d'enfants, exprimant le plaisir qu'il a d'emporter avec lui un souvenir (souvent, des vêtements tâchés du sang de ses victimes) afin de se repaître du souvenir des actes barbarie accomplis.

Le long-métrage le décrit comme un individu hypnotisant avec une étonnante facilité ses futures victimes qui le suivent alors jusque dans ces forêts où il a l'habitude de commettre ses meurtres. Contrairement aux deux autres long-métrages inspiré du fait-divers, celui-ci s'attarde beaucoup moins sur l'aspect politique du pays d'alors. Il tente d'apporter une réponse aux actes d'Evilenko sans pour autant chercher à les excuser. D'ailleurs, lorsqu'un détail anatomique laisse entendre qu'il pourrait s'agir de la raison pour laquelle le tueur s'est lancé dans cette quête irrépressible de mort, la fin ne laisse aucun doute sur la perversité de l'homme, unique raison pour laquelle il tue ses semblables. Véritable monstre humain, David Grieco lui offre pourtant l'opportunité de livrer son humanité à travers un long plan final qui clôt de la plus belle des manières, l'un des plus formidables portraits de tueur en série du septième art...

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