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samedi 31 mars 2018

Sélection de 3 films à voir, à revoir... ou à éviter (10)

Il y eut en 2006, un remake au classique de George Romero, La Nuit des Morts-Vivants, Night of the Living Dead 3D. En fait, il s'agissait du second remake puisque seize ans auparavant, le maquilleur de génie Tom Savini en avait déjà proposé une version colorisée d'excellente facture. L’œuvre signée Jeff Broadstreet se révélait donc ainsi aussi inutile qu'opportuniste. En 2013, le cinéaste américain réitère l'expérience en ne réalisant plus cette fois-ci un remake, mais une préquelle à son propre long-métrage. Naît ainsi Night of the Living Dead 3D : Re-Animation. En fouillant même sur la toile, le fan complétiste découvrira qu'il existe un projet assez curieux mais ô combien original intitulé Night of the Living Dead: Reanimated, lequel reprend le scénario de George A. Romero et John A. Russo en lui appliquant le style de plusieurs artistes spécialisés dans le cinéma d'animation (j'y reviendrai dans un prochain article). On pourra également évoquer le projet Rise of the Living Dead qui n'est autre qu'une préquelle au classique de George Romero, réalisée par... George Cameron Romero, le fils de l'illustre cinéaste. Mais pour l'instant, il s'agit donc de parler de Night of the Living Dead 3D : Re-Animation, cet espèce d'étron cinématographique dont l'unique intérêt est de respecter l'amorphe allure de créatures décharnées. Ici, donc, pas d'infectés sprintant à la recherche de viande fraîche. Les macchabées déambulent lentement. A l'image d'une intrigue qui pourrait aisément suffire à un court-métrage d'une dizaine de minutes. Car l'un des principaux problèmes du film de Jeff Broadstreet demeure dans son incapacité à garder le spectateur éveillé, concentré, ou même simplement intéressé devant ce que l'on pourrait considérer comme un véritable monument d'ennui. On aura en effet rarement ressenti ailleurs l'impression d'assister à la projection d'un long-métrage mis en position 'arrêt sur image'. Le récit se traîne sur des dizaines de minutes lors desquelles il ne se passe absolument rien de bien excitant. Et la présence de Jeffrey 'Re-Animator Combs, malheureusement, n'y change rien.
Jeff Broadstreet s'autorise quelques références à George Romero et à son œuvre mais rien ne peut sauver son projet du naufrage. A part quelques morts-vivants apparaissant furtivement, le film se contente de nous proposer d'interminables conversations. D'un côté, celle opposant les frères Gerald et Harold Tovar (respectivement Andrew Divoff et Jeffrey Combs), et de l'autre, les trois employés de la morgue des Tovar, DyeAnne, la gothique, Russel, l'assistant de Gerald, et Cristie, la nouvelle recrue. Si Night of the Living Dead 3D : Re-Animation vous plombe une soirée, ça n'est certainement pas grâce aux scènes d'horreur qui se compteraient presque sur les doigts d'un manchot si l'on voulait être plus sévère envers le film qu'il ne le mérite. Non, si le film de Jeff Broadstreet est assommant, c'est parce qu'il est aussi mal interprété que dirigé. Les dialogues sont aussi ineptes que ceux d'un soap opera. La photographie et la lumière sont immondes. Quant à l'interprétation, que voulez-vous : lorsqu'un cinéaste a décidé de laisser s'exprimer ses interprètes sans véritablement les diriger, le résultat ne peut être, comme ici, que catastrophique. Night of the Living Dead 3D : Re-Animation mérite de trôner parmi les trois ou quatre plus mauvais films consacrés aux morts-vivants. C'est dire s'il est mauvais...❤❤💔💔💔💔💔💔💔💔

Haute Tension, c'est la seconde réalisation d'Alexandre Aja, fils d'Alexandre Arcady, qui réalisait là son tout premier film d'horreur avant de s'envoler aux États-Unis pour y aller tourner le remake de La Colline a des Yeux. Avec Haute Tension, Alexandre Aja nous offre enfin un film gore français digne d'intérêt. Le premier d'une vague qui déferlera bientôt sur le territoire hexagonal. En effet, si l'on ne tient pas compte du Baby Blood déjà âgé de dix-sept ans lorsque sort le film d'Alexandre Aja, les Frontière(s) et autre Martyrs ne sont que les descendants de ce petit film qui peine à atteindre l'heure et demi. Un format relativement court qui à la décharge du film lui procure un rythme soutenu. Le cinéaste n'y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu'il s'agit d'abattre ses cartes en matière de scènes d'horreur. Sans distinction aucune, il charge l'imposant Philippe Nahon (sorti quatre ans plus tôt d'un Carne réaliste et sordide) d'exécuter sans la moindre morale une famille toute entière. Un couple de quinquagénaire et leur gamin d'à peine neuf ou dix ans. Seules survivront à cette première partie en forme de 'home-invasion', deux amies. La fille du couple et sa copine venue pour une nuit, dormir à la campagne. Pas de chance pour la pauvre Cécile de France qui du coup, va vivre un calvaire aussi long que dure le film. Pourchassant le tueur avant qu'il ne tue sa copine Alex. Le spectateur pourra apprécier l'aspect bricolé du long-métrage. Son image granuleuse, ses éclairages vifs et saignants, ses cadrages bancals et son montage nerveux. L'horreur y est graphique. Le sang gicle, au sol, sur les murs, et même jusqu'au plafond. Nahon y est filmé tel un prédateur sans morale, que la caméra tarde à filmer dans les yeux et auquel le scénario n'offre pas la parole durant la première moitié du film. Un tueur pervers, à l'imagination débordante lorsqu'il s'agit de perpétrer des meurtres. On retiendra l'égorgement de la mère de famille filmé en vue subjective à travers les fines ouvertures d'un placards, ou mieux encore, l'originale décapitation de son époux.
D'aspect bricolé, Haute Tension emporte tout sur son passage. C'est crade, parfois hystérique, mais ça fait du bien de voir qu'en France, on en capable de rivaliser avec le cinéma 'redneck' en provenance des États-Unis. Le film d'Alexandre Aja transpire la même sueur malodorante que celle de la famille frappadingue imaginée longtemps auparavant par le regretté Tobe Hooper. Certains reprochèrent au cinéaste d'avoir pompé son histoire sur celle de Intensity que le cinéaste Yves Simoneau réalisa cinq ans auparavant. Il est vrai qu'à la lecture du synopsis de ce dernier, on peut douter que le scénario de Aja et de Grégory Levasseur soit purement le fruit de leur imagination. Autre fait marquant dans Haute Tension, la scène située dans les chiottes pour le moins dégueulasses de la station-service. Tout rappelle en cet instant dramatique la scène culte se déroulant dans le métro new-yorkais du chef-d’œuvre de William Lustig, Maniac. Le film pousse à ce point la ressemblance que son héroïne arbore elle-même un large sourire lorsqu'elle se rend compte que le tueur a quitté les lieux sans découvrir sa présence. Alors que ce détail avait un sens dans Maniac (la victime pouvant penser que tout n'était que le fruit de son imagination), le sourire de Cécile de France demeure, lui, tout à fait déplacé. A part quelques petits défauts de cet acabit, Haute Tension est un film d'horreur efficace qui comblera les fans du genre...❤❤❤❤❤💔💔💔

Pour terminer, un autre film d'horreur français mais qui lui, par contre, se révèle relativement médiocre. La Traque d'Antoine Blossier (à ne pas confondre avec l'excellent long-métrage de Serge Leroy datant de 1975 ou le téléfilm de Laurent Jaoui de 2008) tente en 2011 de renouer avec le genre survival en mixant vaguement le Razorback de Russell Mulcahy à Isolation de Billy O'Brien. Malheureusement, son film n'offre ni les stupéfiants décors et la sublime photographie du premier, ni l'ambiance véritablement oppressante du second. C'est d'autant plus dommage qu'Antoine Blossier fait preuve d'une véritable énergie dans sa mise en scène. Après un premier quart-d'heure ne servant qu'à situer ses personnages, La Traque jette quatre individus en plein cœur d'une forêt dans laquelle se déroulent de bien curieux événements. L'occasion pour le cinéaste d'évoquer succinctement le thème de l'environnement à travers le personnage incarné par l'excellent François Levantal.
Il est d'autant plus dommage de constater que le résultat demeure puéril quand sur le papier, l'intrigue se révélait pleine de promesses. En effet, le mystère entourant le 'suicide' de cerfs s'étant jetés contre une clôture électrifiée puis la découverte par les quatre principaux personnages que des prédateurs tuent tout ce qui se présente dans la forêt avait de quoi aiguiser l'appétit des amateurs de frissons. Si La Traque déborde d'énergie durant l'heure suivante (le film ne dure en effet que quatre-vingt minutes), on pourra trouver agaçant les mouvements de caméra épileptiques qui rendent pénible la visibilité de certains passages. Dès lors que la scène est plongée dans l'obscurité, les attaques des prédateurs qui seront très rapidement identifiés comme étant des sangliers victimes de pollution pétrochimique, deviennent brouillonnes. Antoine Blossier économise ses moyens en filmant ses créatures planquées derrières des buissons secoués énergiquement par ses assistants, ce qui en terme d'effets sanglants risque de décevoir les spectateurs qui se repaîtront avant tout de cadavres d'animaux pourrissant que de victimes humaines d'abord attirées au cœurs d'herbes hautes avant d'être malheureusement tuées en toute discrétion. Autre point qui demeure négatif : la caractérisation des personnages. En faisant de ses héros des individus particulièrement antipathiques, Antoine Blossier laisse les spectateurs indifférents au sort tragique que la nature revancharde leur accorde. A part cela, La Traque se suit sans réel déplaisir mais sans jamais se démarquer d'une concurrence qui lui est éminemment supérieure...❤❤❤❤❤💔💔💔💔💔

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