Il
y eut en 2006, un remake au classique de George Romero, La
Nuit des Morts-Vivants,
Night of the Living Dead 3D.
En fait, il s'agissait du second remake puisque seize ans auparavant,
le maquilleur de génie Tom Savini en avait déjà proposé une
version colorisée d'excellente facture. L’œuvre signée Jeff
Broadstreet se révélait donc ainsi aussi inutile qu'opportuniste.
En 2013, le cinéaste américain réitère l'expérience en ne
réalisant plus cette fois-ci un remake, mais une préquelle à son
propre long-métrage. Naît ainsi Night of the
Living Dead 3D : Re-Animation.
En fouillant même sur la toile, le fan complétiste
découvrira qu'il existe un projet assez curieux mais ô combien
original intitulé Night of the Living Dead: Reanimated,
lequel reprend le scénario de George A. Romero et John A. Russo en
lui appliquant le style de plusieurs artistes spécialisés dans le
cinéma d'animation (j'y reviendrai dans un prochain article). On
pourra également évoquer le projet Rise of the Living Dead
qui n'est autre qu'une préquelle au classique de
George Romero, réalisée par... George Cameron Romero, le fils de
l'illustre cinéaste. Mais pour l'instant, il s'agit donc de parler
de Night of the Living Dead 3D : Re-Animation,
cet espèce d'étron cinématographique dont l'unique intérêt est
de respecter l'amorphe allure de créatures décharnées. Ici, donc,
pas d'infectés sprintant à la recherche de viande fraîche. Les
macchabées déambulent lentement. A l'image d'une intrigue qui
pourrait aisément suffire à un court-métrage d'une dizaine de
minutes. Car l'un des principaux problèmes du film de Jeff
Broadstreet demeure dans son incapacité à garder le spectateur
éveillé, concentré, ou même simplement intéressé devant ce que
l'on pourrait considérer comme un véritable monument d'ennui. On
aura en effet rarement ressenti ailleurs l'impression d'assister à
la projection d'un long-métrage mis en position 'arrêt
sur image'.
Le récit se traîne sur des dizaines de minutes lors desquelles il
ne se passe absolument rien de bien excitant. Et la présence de
Jeffrey 'Re-Animator
Combs, malheureusement, n'y change rien.
Jeff
Broadstreet s'autorise quelques références à George Romero et à
son œuvre mais rien ne peut sauver son projet du naufrage. A part
quelques morts-vivants apparaissant furtivement, le film se contente
de nous proposer d'interminables conversations. D'un côté, celle
opposant les frères Gerald et Harold Tovar (respectivement Andrew
Divoff et Jeffrey Combs), et de l'autre, les trois employés de la
morgue des Tovar, DyeAnne, la gothique, Russel, l'assistant de
Gerald, et Cristie, la nouvelle recrue. Si Night
of the Living Dead 3D : Re-Animation vous
plombe une soirée, ça n'est certainement pas grâce aux scènes
d'horreur qui se compteraient presque sur les doigts d'un manchot si
l'on voulait être plus sévère envers le film qu'il ne le mérite.
Non, si le film de Jeff Broadstreet est assommant, c'est parce qu'il
est aussi mal interprété que dirigé. Les dialogues sont aussi
ineptes que ceux d'un soap opera. La photographie et la lumière sont
immondes. Quant à l'interprétation, que voulez-vous :
lorsqu'un cinéaste a décidé de laisser s'exprimer ses interprètes
sans véritablement les diriger, le résultat ne peut être, comme
ici, que catastrophique. Night of the Living
Dead 3D : Re-Animation mérite
de trôner parmi les trois ou quatre plus mauvais films consacrés
aux morts-vivants. C'est dire s'il est mauvais...❤❤💔💔💔💔💔💔💔💔
Haute Tension,
c'est la seconde réalisation d'Alexandre Aja, fils d'Alexandre
Arcady, qui réalisait là son tout premier film d'horreur avant de
s'envoler aux États-Unis pour y aller tourner le remake de La
Colline a des Yeux.
Avec Haute Tension,
Alexandre Aja nous offre enfin un film gore français digne
d'intérêt. Le premier d'une vague qui déferlera bientôt sur le
territoire hexagonal. En effet, si l'on ne tient pas compte du Baby
Blood
déjà âgé de dix-sept ans lorsque sort le film d'Alexandre Aja,
les Frontière(s) et
autre Martyrs
ne sont que les descendants de ce petit film qui peine à atteindre
l'heure et demi. Un format relativement court qui à la décharge du
film lui procure un rythme soutenu. Le cinéaste n'y va pas avec le
dos de la cuillère lorsqu'il s'agit d'abattre ses cartes en matière
de scènes d'horreur. Sans distinction aucune, il charge l'imposant
Philippe Nahon (sorti quatre ans plus tôt d'un Carne
réaliste
et sordide) d'exécuter sans la moindre morale une famille toute
entière. Un couple de quinquagénaire et leur gamin d'à peine neuf
ou dix ans. Seules survivront à cette première partie en forme de
'home-invasion',
deux amies. La fille du couple et sa copine venue pour une nuit,
dormir à la campagne. Pas de chance pour la pauvre Cécile de France
qui du coup, va vivre un calvaire aussi long que dure le film.
Pourchassant le tueur avant qu'il ne tue sa copine Alex. Le
spectateur pourra apprécier l'aspect bricolé du long-métrage. Son
image granuleuse, ses éclairages vifs et saignants, ses cadrages
bancals et son montage nerveux. L'horreur y est graphique. Le sang
gicle, au sol, sur les murs, et même jusqu'au plafond. Nahon y est
filmé tel un prédateur sans morale, que la caméra tarde à filmer
dans les yeux et auquel le scénario n'offre pas la parole durant la
première moitié du film. Un tueur pervers, à l'imagination
débordante lorsqu'il s'agit de perpétrer des meurtres. On retiendra
l'égorgement de la mère de famille filmé en vue subjective à
travers les fines ouvertures d'un placards, ou mieux encore,
l'originale décapitation de son époux.
D'aspect
bricolé, Haute Tension emporte
tout sur son passage. C'est crade, parfois hystérique, mais ça fait
du bien de voir qu'en France, on en capable de rivaliser avec le
cinéma 'redneck'
en provenance des États-Unis. Le film d'Alexandre Aja transpire la
même sueur malodorante que celle de la famille frappadingue imaginée
longtemps auparavant par le regretté Tobe Hooper. Certains
reprochèrent au cinéaste d'avoir pompé son histoire sur celle de
Intensity
que le cinéaste Yves Simoneau réalisa cinq ans auparavant. Il est
vrai qu'à la lecture du synopsis de ce dernier, on peut douter que
le scénario de Aja et de Grégory Levasseur soit purement le fruit
de leur imagination. Autre fait marquant dans Haute
Tension,
la scène située dans les chiottes pour le moins dégueulasses de la
station-service. Tout rappelle en cet instant dramatique la scène
culte se déroulant dans le métro new-yorkais du chef-d’œuvre de
William Lustig, Maniac.
Le film pousse à ce point la ressemblance que son héroïne arbore
elle-même un large sourire lorsqu'elle se rend compte que le tueur a
quitté les lieux sans découvrir sa présence. Alors que ce détail
avait un sens dans Maniac
(la victime pouvant penser que tout n'était que le fruit de son
imagination), le sourire de Cécile de France demeure, lui, tout à
fait déplacé. A part quelques petits défauts de cet acabit, Haute
Tension est
un film d'horreur efficace qui comblera les fans du genre...❤❤❤❤❤❤❤💔💔💔
Pour terminer, un autre film d'horreur français mais qui lui, par
contre, se révèle relativement médiocre. La Traque
d'Antoine Blossier (à ne pas confondre avec l'excellent long-métrage
de Serge Leroy datant de 1975 ou le téléfilm de Laurent Jaoui de
2008) tente en 2011 de renouer avec le genre survival en mixant
vaguement le Razorback de Russell Mulcahy à Isolation
de Billy O'Brien. Malheureusement, son film n'offre ni les
stupéfiants décors et la sublime photographie du premier, ni
l'ambiance véritablement oppressante du second. C'est d'autant plus
dommage qu'Antoine Blossier fait preuve d'une véritable énergie
dans sa mise en scène. Après un premier quart-d'heure ne servant
qu'à situer ses personnages, La Traque jette quatre
individus en plein cœur d'une forêt dans laquelle se déroulent de
bien curieux événements. L'occasion pour le cinéaste d'évoquer
succinctement le thème de l'environnement à travers le personnage
incarné par l'excellent François Levantal.
Il est d'autant plus dommage de constater que le résultat demeure
puéril quand sur le papier, l'intrigue se révélait pleine de
promesses. En effet, le mystère entourant le 'suicide' de
cerfs s'étant jetés contre une clôture électrifiée puis la
découverte par les quatre principaux personnages que des prédateurs
tuent tout ce qui se présente dans la forêt avait de quoi aiguiser
l'appétit des amateurs de frissons. Si La Traque
déborde d'énergie durant l'heure suivante (le film ne dure en effet
que quatre-vingt minutes), on pourra trouver agaçant les mouvements
de caméra épileptiques qui rendent pénible la visibilité de
certains passages. Dès lors que la scène est plongée dans
l'obscurité, les attaques des prédateurs qui seront très
rapidement identifiés comme étant des sangliers victimes de
pollution pétrochimique, deviennent brouillonnes. Antoine Blossier
économise ses moyens en filmant ses créatures planquées derrières
des buissons secoués énergiquement par ses assistants, ce qui en
terme d'effets sanglants risque de décevoir les spectateurs qui se
repaîtront avant tout de cadavres d'animaux pourrissant que de
victimes humaines d'abord attirées au cœurs d'herbes hautes avant
d'être malheureusement tuées en toute discrétion. Autre point qui
demeure négatif : la caractérisation des personnages. En
faisant de ses héros des individus particulièrement antipathiques,
Antoine Blossier laisse les spectateurs indifférents au sort
tragique que la nature revancharde leur accorde. A part cela, La
Traque se suit sans réel déplaisir mais sans jamais se
démarquer d'une concurrence qui lui est éminemment supérieure...❤❤❤❤❤💔💔💔💔💔
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