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mardi 2 janvier 2018

L'Homme Orchestre de Serge Korber (1970) - ★★★★★★☆☆☆☆



L'Homme Orchestre de Serge Korber est intéressant à plus d'un titre. Comme cela sera également le cas deux ans plus tard, le réalisateur offre à notre Louis de Funès de camper un personnage dans un long-métrage relativement déroutant (Sur un Arbre Perché poussera l'expérimentation jusqu'à proposer une sorte de huis-clos à ciel ouvert (qui a dit que cela était incompatible?) très particulier), Tandis que L'Homme Orchestre navigue entre comédie et spectacle musical. Le cinéaste offre à Louis de Funès un rôle qui lui va à ravir. De ces individus rigides, autoritaires et incorruptibles. Directeur d'une compagnie de danse contemporaine, Evan Evans prépare son nouveau spectacle lorsque l'une de ses danseuses lui fait faux bond. A la recherche d'une remplaçante, il engage la jolie Endrika sous certaines conditions : interdit d'avoir un petit ami, de se marier, de tomber enceinte, etc. Endrika obtient le rôle au sein de la troupe mais bientôt, lors d'une tournée en Italie, il est clair que la jeune femme n'a pas rempli toutes les conditions puisqu'y vit son enfant. Un bébé qu'elle a jusqu'à maintenant confié à une famille italienne mais qu'elle est en devoir de récupérer. Et comme elle n'a jamais partagé son secret avec quiconque, elle décide sur les conseils de Françoise, une autre danseuse qui elle aussi a dérapé en ne respectant pas les règles d'or mises en place par Evan Evans, de faire croire que l'enfant est de Philippe, le neveu du directeur...

Je disais donc que L'Homme Orchestre était intéressant à plus d'un titre : car outre le fait d'y retrouver l'insurpassable Louis de Funès (tous les acteurs comiques d'aujourd'hui faisant, avouons-le pâle figure à ses côtés), le long-métrage de Serge Korber a l'immense privilège d'avoir pu s'accorder la participation de l'immense compositeur François de Roubaix qui à l'époque débarquait avec un son nouveau. L'Homme Orchestre est une œuvre psychédélique qui ne tient pas uniquement dans ses décors ou ses costumes mais bien dans les remarquables compositions du musicien malheureusement décédé à l'âge de trente-six ans le 21 novembre 1975 dans un bête accident de plongée.

Si la plupart des personnages qu'aura interprété Louis de Funès durant sa carrière semblaient suivre une ligne directrice comportementale relativement commune, L'Homme Orchestre paraît rassembler des éléments du passé de l'acteur et des futurs rôles qu'il allait endosser. On ne reviendra pas sur les aspects quelque peu ignobles du personnage de Evan Evans et qui furent le fond de commerce de Louis de Funès qui les rendit pourtant terriblement attachants. Un miracle si j'ose dire !

Dans L'Homme Orchestre, il y a un peu du Oscar d’Édouard Molinaro dans les liens de parenté tronqués entre le bébé et Philippe. Un peu des Aventures de Rabbi Jacob dans ces danses auxquelles participait déjà avec plaisir l'acteur. Une propension à se livrer corps et âme même lorsque le producteur de la Gaumont Alain Poiré refuse de lui octroyer un cachet plus élevé que prévu tandis que d'autres producteurs lui en proposaient de plus importants. Soyons chauvins et poussons plus loin le bouchon en affirmant que le producteur et réalisateur Robert S. Baker aura su retenir la leçon pour l'ouverture de sa mythique série Amicalement Votre (le film de Serge Korber s'ouvre en effet sur une scène de course-poursuite dans les environs de Nice) ou que Jean Yanne aura trouvé là, matière à écrire ses propres comédies musicales pop et psychédéliques. Paranoïa ? Peut-être... L'Homme Orchestre demeure de toute manière une expérience toute particulière avec ses bons et ses mauvais côtés, que tout fans de Louis de Funès se doit d'avoir vu au moins une fois dans son existence. A noter la présence d'Oliver de Funès, fils du grand Louis, lequel jouera à six reprises aux côtés de son père...

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