Treize ans après le second opus et dix-huit après le premier, le
cinéaste Brian Yuzna, notamment auteur d'un Society
très étrange, clôturait en 2003 le cycle Re-Animator avec Beyond
Re-Animator.
Alors qu'un quatrième volet des aventures d'Herbert West, personnage
inspiré par la nouvelle de l'écrivain Howard Phillips Lovecraft,
Herbert West, réanimateur,
était prévue avant d'être simplement abandonnée, on aurait pu
craindre que cette suite tardive décoive et pourtant, au regard de
la première incartade du cinéaste dans l'univers Lovecraftien,
Bride of Re-Animator,
en 1990, Beyond Re-Animator
lui est, Ô miracle, bien supérieur. Hommage à l'auteur de la
nouvelle originale, Brian Yuzna donne au personnage accompagnant
désormais le Docteur West en lieu et place de Dan Cain, le nom
Howard Phillips. Quant au personnage de Laura Olney interprété par
la très belle actrice espagnole Elsa Pataky, son nom est directement
issu de la nouvelle The
Strange High House in the Mist
écrite en 1926 par Lovecraft et publiée dans le magasine
américain Weird
Tales
cinq ans plus tard.
Le
fameux titre de la saga étant désormais précédé d'un “Beyond”
signifiant chez nous
“au-delà”,
on pouvait supposer que le film de Brian Yuzna allait investir dans
des territoires plus lointains encore que ceux des deux premiers
longs-métrages. Mais à part le nouveau procédé utilisé par
Herbert West à base d'énergie nano-plasmique, c'est un peu la même
histoire qui recommence. En fait, la seule et véritable originalité
de ce troisième opus demeure dans le lieu carcéral où se retrouve
enfermé West après que ses expériences aient causé la mort d'une
jeune femme treize ans plus tôt. Pas particulièrement bouleversé
par ce drame dont la victime fut sa propre sœur, le docteur Howard
Phillips débarque en prison afin de continuer auprès de West
lui-même, les recherches de ce fou génial se prenant maintenant
depuis presque vingt ans pour Dieu!
Si
on sent bien que le film n'a pas obtenu de financement très
important, c'est sur la propension du cinéaste originaire des
Philippines à jouer sur le délirant propos du film que tient le
récit. Pourtant, au final, le spectateur constatera qu'en matière
de monstruosités, le film fait presque totalement table rase du
passé et ne propose que quelques échantillons de freaks
qui pourront apparaître tout d'abord un peu léger. Herbert West se
concentrant avant tout sur sa nouvelle invention, le nano-plasma,
ce simili-Dieu
cherche encore plus qu'auparavant à donner vie non plus à de
simples créatures sans cervelles mais à redonner une véritable
conscience à ses cobayes. Les tests demeureront concluant même si
une certaine agressivité demeure.
Pour les besoins du film, Brian
Yuzna déplace l'équipe technique ainsi que le casting jusqu'en
Espagne, le tournage ayant eut lieu à Barcelone ainsi qu'à Valence.
D'origine espagnole, le long-métrage est donc pour partie interprété
par des actrices et acteurs originaires du pays. Elsa pataky, donc,
que l'on retrouvera plus tard dans Snake
on a Plane
ou les les 5ème, 6ème, 7ème et 8ème volets de la navrante saga
Fast and Furious,
Bárbara Elorrieta actrice pour le cinéma (une poignée de
long-métrages dont Rottweiler
en 2004) mais surtout productrice et interprète pour la chaîne de
télévision espagnole Intereconomia
TV, ainsi
que le madrilène Santiago Segura que les fans du génial cinéaste
espagnol Alex de la Iglesia connaissent forcément puisqu'il joua
dans plusieurs de ses premiers longs-métrages. Quant à Enrique
Arce, il interprète le rôle d'un taulard ayant particulièrement
envie d'en découdre avec West et Simon Andrieu, lui, est le gros
méchant du film puisqu'il y interprète le rôle du directeur de la
prison Warden Brando. Jason Barry est quant à lui le seul interprète
irlandais. Et comme pour prouver que commencer sa carrière dans
l'horreur n'enferme pas ses interprètes dans un rôle unique, cet
acteur originaire de Dublin est surtout connu pour avoir joué six
ans auparavant dans le Titanic
de James Cameron.
Beyond
Re-Animator est
relativement sympathique. Moins délirant que les précédents volets
(en dehors d'une fin un peu dingue et survoltée durant laquelle la
prison est le théâtre d'une émeute). Le film offre de plus
quelques scènes gore plutôt réussies. On regretterait presque que
le quatrième volet, House
of Re-Animator n'ait
jamais été tourné. Mais que les fans se rassurent: un remake est
prévu pour cette année 2018. En espérant que l'esprit de la saga,
et surtout du premier film soit respecté. Cinémart
vous
tiendra au jus concernant l'évolution de ce reboot...
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