Ceux qui connaissent bien
David Didelot et son œuvre maîtresse, le bien nommé fanzine
Vidéotopsie, penseront sans
doute qu'il m'aura fallut bien du temps pour pondre cet article
consacré à la célèbre saga Amityville du numéro 18 de cette
Bible dédiée au cinéma bis en constante évolution. J'aurais pu
notamment faire preuve de mythomanie sans aller aussi loin que la
famille Lutz dont il est partiellement question dans ce luxueux
volume de 116 pages en proférant un mensonge consistant a vous faire
croire à la célébration d'un anniversaire (ce numéro est sorti il
y a un an tout juste), mais non. Ç’aurait été malvenu pour un
individu tombé dans le piège d'une serial menteuse
durant neuf longs mois de janvier à septembre 2006 que d'user d'un
tel stratagème pour expliquer ce retard alors que la vérité est
beaucoup plus simple à avouer: je n'ai acquis en effet ce Spécial
Amityville qu'il y a quelques
jours. Envoyé (et accompagné d'un petit mot fort chaleureux) par
son principal auteur, David Didelot, lequel fut aidé à l'occasion
(détail signifiant que le plus gros du travail, c'est le
bonhomme, auteur de l'excellent Gore, Dissection d'une
Collection qui en fut tout
de même l'auteur) par les doigts habiles de plusieurs rédacteurs :
Christophe Gaquière, Augustin Meunier ainsi que Stéphane Prieur, la
réception du Vidéotopsie n°18
débuta par une très agréable surprise. Celle qui me permit de
constater la réelle qualité du travail de maquette, de mise en
forme, et celle non négligeable concernant le papier employé. Un
ouvrage digne des plus grandes revues fantastiques disponibles en
kiosque. David Didelot et Vidéotopsie
n'ont donc pas à rougir face à un Mad Movie
ou un Écran Fantastique.
D'autant
plus que la (bonne) surprise ne s'arrête pas là. Non seulement le
contenant est remarquable, mais le travail effectué par David et son
équipe l'est tout autant. Pour ce numéro que ce chevelu
remarquablement sympathique et ouvert nous a concocté, mais comme
dit en préambule dans l'édito, qu'il ne s'agit pas tout à fait
d'un hors-série comme on peut le sous-entendre habituellement, ce
Spécial Amityville est
un immense pavé jeté dans la mare saumâtre d'une légende urbaine
cultivée par bon nombres d'ouvrages littéraires, d'émissions de
télévision, mais surtout de longs-métrages sur lesquels David et
ses collaborateurs se sont fait le devoir de revenir, avec en point
d'orgue, une extraordinaire autopsie
du
second volet de la franchise que le maître affirme judicieusement
être le meilleur de la saga.
Avant
d'ouvrir le bal, David s'offre l'autopromotion de son ouvrage Bruno
Matteï – Itinéraire Bis.
Qui lui reprocherait ? Certainement pas moi. Une réclame qui
donne l'eau à la bouche et surtout, motive davantage à l'achat que
ces centaines de pubs qui passent chaque jours sur les chaînes de
télé et vous dégouttent par ailleurs d'allumer la votre. Puis
David nous conte une histoire personnelle. La sienne, rattachée à
son expérience du premier long-métrage qui alors passait pour la
première fois sur une chaîne de télévision française. Un événement que ceux qui au
même âge que lui (tout comme votre serviteur) s'étaient sans doute
fait un devoir de respecter en visionnant le célèbre Amityville,
la Maison du Diable.
Du moins, pour les moins frileux d'entre eux... Un article
passionnant à lire, une somptueuse mise en bouche et qui, pourtant,
ne serait rien en regard de l'article Le
Film Autopsié : Amityville
II : le Possédé.
Ce qui demeurera jusqu'à la dernière ligne de cet ouvrage presque
hors-série comme une constante demeure dans la qualité de
l'écriture de David et de ses... associés.
Mais pas seulement. Sans fard inutile, les auteurs proposent bien,
ici, une Sainte écriture du phénomène entourant cette maison
prétendument hantée et théâtre, notamment, du massacre d'une
famille toute entière. D'ailleurs, que ceux qui ne connaissent
encore des événements que le strict minimum se rassurent :
David se charge de raviver cette histoire avec un esprit qui
n'appartient qu'à lui. Une écriture fluide, passionnante, jamais (Ô
non jamais) ennuyeuse, et accessible au commun des mortels. Plus fort
encore : David convoque pour l'occasion les actrices Rutanya
Alda et Diane Franklin (respectivement mère et fille dans le second
opus de la franchise) à travers deux interviews exaltantes.
Puis
survient le dossier Amityville :
de la Cave au Grenier.
Un pavé d'une cinquantaine de pages bourrées d'anecdotes consacrées
aux suites, plagiats, émissions documentaires, etc, etc... un
travail titanesque. Impensable. On serait presque tenté de la
définir comme la pierre angulaire du sujet ici abordé tant
l'implication de ses auteurs y transpire encore davantage que dans le
déjà exceptionnel travail de documentation de David sur le dossier
Le Film
Autopsié : Amityville
II : le Possédé.
Tout demeure alors une histoire de goût. On peut ou pas être
passionné par la suite qu'ont réalisé les successeurs de Stuart
Rosenberg et Damiano Damiani à une franchise qui n'a eu de cesse de
s'effriter, et ce même jusqu'au triste remake réalisé par Andrew
Douglas en 2005 (ce numéro spécial étant sorti en décembre 2016,
David n'aura eu malheureusement pas le temps de donner son avis sur
le long-métrage du français Franck Khalfoun qui allait paraître
l'année suivante sous le titre Amityville :
the Awakening),
toujours est-il que cet immense article est passionnant à lire. A
dévorer ! Enfin, David referme la porte de l'angoissante
demeure du 112 Ocean
Avenue
à Amityville en nous promenant vers d'autres rivages, en tout cas,
beaucoup moins angoissants dont un Rayon
Fanzines qui
apprendra aux incultes (dont fait partie votre serviteur) qu'il
existe un autre univers que celui partagé par les grands noms de la
presse papier et dont deux d'entre eux sont déjà cités plus
haut... Merci à David Didelot pour le travail accompli...
En
complément, pour les manchots, pour ceux qui perdraient peu à peu
la vue, ou n'auraient pas la chance de savoir lire, ou encore,
seraient trop fatigués (les pauvres) pour tenir ce sublime objet
entre leurs maigres membres supérieurs, David Didelot revenait sur
la saga Amityville dans cet excellente vidéo que je recommande à
tous les passionnés du mythe entourant cette maison « aux
fenêtres qui rient »
(dixit David Didelot qui faisait très certainement référence au
nauséeux mais non moins remarquable La
Casa dalle Finestre che Ridono
de Pupi Avati). A noter également que vous pouvez encore vous
procurer ce numéro 18 de Vidéotopsie consacré à la saga
Amityville en vous rendant sur cette page. Du moins, s'il en reste
encore...
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