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mercredi 29 novembre 2017

La Nuit des Vers Géants de Jeff Lieberman (1976) - ★★★★★★★☆☆☆



Excellente surprise que cette Nuit des Vers Géants qu'il ne faudra surtout pas confondre ni nous amuser à comparer avec l'ouvrage de John Halkin connue chez nous sous le titre La Nuit des Vers Voraces que l'on eu le plaisir de découvrir dans la cultissime collection GORE des éditions Fleuve Noir. La Nuit des Vers Géants, malgré sa trompeuse apparence n'est pas l’œuvre d'un débutant puisque le cinéaste nous avais déjà diverti la même année d'un intriguant Rayon Bleu, petite production horrifique assez originale pour ne pas tout à fait passer inaperçue (du moins chez les curieux de tous poils). Jeff Lieberman, l'auteur en question, et une fois encore scénariste de son propre projet, demeurera peut-être comme l'auteur de Just Before Dawn en 1981, survival, sous-produit né du rapport incestueux entre La Colline a des Yeux de Wes Craven et Délivrance de John Boorman, alors que son fait le plus honorable reste ce Squirm disons-le, efficace. Pas de requins donc, ni de piranhas. Pas d'oiseaux non plus, ni de serpents ou d'araignées, mais des petites créatures gluantes et rampantes dont on a pourtant l'habitude de prendre soin puisqu'elles demeurent d'une grande utilité dans nos jardins. Sauf que l'espèce concernée ici ne nous concerne pas personnellement mais se situe dans les zones intertidales (zones de marées) et bathyales (zones de profondeurs océaniques comprises entre 200 et 2000 mètres) de la côte est de l'Amérique du Nord et du golfe du Mexique.
L'un des aspects les plus inattendus demeure dans le fait que cette espèce de ver américain connu sous le nom de Glycera dibranchiata possède quatre crochets particulièrement efficaces puisque capables de provoquer de douloureuses morsures. Un détail qui est écarté de la bouche même de Geri Sanders (l'actrice Patricia Pearcy), héroïne de ce Squirm alors que plusieurs plans de l'ordre du documentaire (comprendre des Stock-shots) laissent envisager des blessures importantes pouvant être occasionnées par les milliers de créatures qui vont assiéger une petite ville américaine de Géorgie.

Outre l'aspect horrifique et invasif de ces Lumbricina hors du commun, La Nuit des Vers Géants nous conte l'arrivée d'un jeune homme tout droit venu de New-York et confronté à une certaine idée de l'Amérique profonde. Des rednecks comme l'on se plaît à les nommer là-bas, et que l'on pourrait encore moins élogieusement nommer chez nous sous le peu enviable sobriquet de bouseux ! Du shérif à l'éleveur de vers de terre, tout le monde en prend pour son grade.

Jeff Lieberman ne demeurant pas très tendre avec ces congénères retranchés dans une campagne entourée d'étangs et de forêts inquiétantes dont les coutumes et les loisirs semblent principalement tourner autour de la consommation d'alcool, l'autorité locale ne fait pas exception à la règle. Le shérif, incarné ici par l'acteur Peter Maclean dont le visage ne nous est pas inconnu puisqu'il apparu notamment dans les séries Drôles de Dames, Starsky et Hutch, Pour l'Amour du Risque ou encore MacGyver, a beau arborer une chemise dont la blancheur immaculée forcerait le respect de n'importe quelle femme d'intérieur, il n'en demeure pas moins l'un des plus nonchalants. Un individu dont on a tôt fait de se méfier, et même d'avoir peur. Pas grand monde à sauver dans cette ménagerie gravitant autour d'un bar dans lequel se fréquentent adolescents et adultes pendant que nos deux héros, Geri et Mick (Don Scardino) tentent d'avertir la population du danger inhérent à la subite apparition de milliers (millions) de vers capables d'engloutir une proie en un rien de temps. Et cela par quel effet de manche ? A la suite d'une tempête pardi. Des pylônes électriques s'étant effondrés, l'électricité fera le reste en balayant le sol humide de la région.
En fait, de vers géants, le film expose surtout les créatures rampantes en grand nombre. Ce qui n'amenuise à aucun moment l'effet désiré. Une avalanche de lombrics dont les effets spéciaux plutôt sympathiques (sans être transcendants) sont l’œuvre de Bill Milling, Don Farnsworth et Lee Howard. Jeff Lieberman signe une petite production horrifique qui n'a pas trop à rougir face à une concurrence moins inspirée (combien de requins mangeurs d'hommes ?) et plutôt bien interprétée dans l'ensemble. En tout cas, une bonne surprise...

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