Excellente surprise que cette Nuit des Vers Géants
qu'il ne faudra surtout pas confondre ni nous amuser à comparer avec
l'ouvrage de John Halkin connue chez nous sous le titre La Nuit
des Vers Voraces que l'on eu le plaisir de découvrir dans la
cultissime collection GORE des éditions Fleuve Noir. La
Nuit des Vers Géants,
malgré sa trompeuse apparence n'est pas l’œuvre d'un débutant
puisque le cinéaste nous avais déjà diverti la même année d'un
intriguant Rayon Bleu,
petite production horrifique assez originale pour ne pas tout à fait
passer inaperçue (du moins chez les curieux de tous poils). Jeff
Lieberman, l'auteur en question, et une fois encore scénariste de
son propre projet, demeurera peut-être comme l'auteur de Just
Before Dawn en
1981, survival, sous-produit né du rapport incestueux entre
La Colline a des Yeux
de Wes Craven et Délivrance
de John Boorman, alors que son fait le plus honorable reste ce Squirm
disons-le, efficace. Pas de requins donc, ni de piranhas. Pas
d'oiseaux non plus, ni de serpents ou d'araignées, mais des petites
créatures gluantes et rampantes dont on a pourtant l'habitude de
prendre soin puisqu'elles demeurent d'une grande utilité dans nos
jardins. Sauf que l'espèce concernée ici ne nous concerne pas
personnellement mais se situe dans les zones intertidales (zones de
marées) et bathyales (zones de profondeurs océaniques comprises
entre 200 et 2000 mètres) de la côte est de l'Amérique du Nord et
du golfe du Mexique.
L'un
des aspects les plus inattendus demeure dans le fait que cette espèce
de ver américain connu sous le nom de Glycera dibranchiata possède
quatre crochets particulièrement efficaces puisque capables de
provoquer de douloureuses morsures. Un détail qui est écarté de la
bouche même de Geri Sanders (l'actrice Patricia Pearcy), héroïne
de ce Squirm
alors que plusieurs plans de l'ordre du documentaire (comprendre des
Stock-shots)
laissent envisager des blessures importantes pouvant être
occasionnées par les milliers de créatures qui vont assiéger une
petite ville américaine de Géorgie.
Outre
l'aspect horrifique et invasif de ces Lumbricina
hors du commun, La
Nuit des Vers Géants
nous conte l'arrivée d'un jeune homme tout droit venu de New-York et
confronté à une certaine idée de l'Amérique profonde. Des
rednecks
comme l'on se plaît à les nommer là-bas, et que l'on pourrait
encore moins élogieusement nommer chez nous sous le peu enviable
sobriquet de bouseux !
Du shérif à l'éleveur de vers de terre, tout le monde en prend
pour son grade.
Jeff
Lieberman ne demeurant pas très tendre avec ces congénères
retranchés dans une campagne entourée d'étangs et de forêts
inquiétantes dont les coutumes et les loisirs semblent
principalement tourner autour de la consommation d'alcool, l'autorité
locale ne fait pas exception à la règle. Le shérif, incarné ici
par l'acteur Peter Maclean dont le visage ne nous est pas inconnu
puisqu'il apparu notamment dans les séries Drôles
de Dames,
Starsky
et Hutch,
Pour
l'Amour du Risque
ou encore MacGyver,
a beau arborer une chemise dont la blancheur immaculée forcerait le
respect de n'importe quelle femme d'intérieur, il n'en demeure pas
moins l'un des plus nonchalants. Un individu dont on a tôt fait de
se méfier, et même d'avoir peur. Pas grand monde à sauver dans
cette ménagerie gravitant autour d'un bar dans lequel se fréquentent
adolescents et adultes pendant que nos deux héros, Geri et Mick (Don
Scardino) tentent d'avertir la population du danger inhérent à la
subite apparition de milliers (millions) de vers capables d'engloutir
une proie en un rien de temps. Et cela par quel effet de manche ?
A la suite d'une tempête pardi. Des pylônes électriques s'étant
effondrés, l'électricité fera le reste en balayant le sol humide
de la région.
En
fait, de vers géants, le film expose surtout les créatures
rampantes en grand nombre. Ce qui n'amenuise à aucun moment l'effet
désiré. Une avalanche de lombrics dont les effets spéciaux plutôt
sympathiques (sans être transcendants) sont l’œuvre de Bill
Milling, Don Farnsworth et Lee Howard. Jeff Lieberman signe une
petite production horrifique qui n'a pas trop à rougir face à une
concurrence moins inspirée (combien de requins mangeurs d'hommes ?)
et plutôt bien interprétée dans l'ensemble. En tout cas, une bonne
surprise...
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