L'univers entourant le
personnage de Jason Bourne compte à ce jour cinq longs-métrages
dont quatre offrent le rôle principal à l'acteur Matt Damon, le
quatrième volet se concentrant lui sur un autre membre du même
vaste projet dont font partie les programmes Treadstone et
Outcome ayant pour héros
Aaron Cross. L'acteur y est remplacé cette fois-ci par Jeremy Renner
avant que Matt Damon ne rendosse le costume de Jason Bourne pour ce
qui demeure actuellement le cinquième et dernier long-métrage à
avoir vu le jour en 2016.
La
première incartade de ce (super)héros des temps modernes débute
donc au cinéma en 2002 sous la houlette du cinéaste new-yorkais
Doug Liman auquel on doit notamment Jumper
en 2008 et Edge of Tomorrow
en 2014. Point de science-fiction en ce début de vingtième siècle
donc, mais de l'action pure et dure produite à hauteur de soixante
millions de dollars. Matt Damon est déjà un acteur reconnu pour son
immense talent et auquel firent auparavant confiance les cinéastes
Gus Van Sant (Will Hunting,
À la rencontre de Forrester),
Steven Spielberg (Il Faut Sauver le Soldat Ryan)
ou encore Steven Soderbergh (Ocean's Eleven).
Le
personnage qu'il interprète cette fois-ci débute sa carrière
cinématographique au creux des vagues d'une méditerranée
déchaînée. Sauvé in extremis de la mort par les membres d'un
chalutier italien, l'homme dont on ne connaît pour l'instant
l'identité qu'à travers le titre du film ne porte sur lui qu'une
combinaison de plongée. Le capitaine du chalutier lui retire deux
balles dans le dos, ainsi qu'une capsule implantée dans la hanche et
renfermant un numéro de compte en banque situé à Zurich. Lorsque
l'homme se réveille, il a perdu la mémoire et ne sait pas qui il
est, ni pourquoi on a voulu l'assassiner. Ce n'est qu'après deux
semaines de navigation qu'il parvient à prendre la route jusqu'à la
capitale suisse. Là-bas, il se rend à la banque et découvre dans
le coffre correspondant au numéro de compte inscrit sur la capsule
qui lui a été retirée deux semaines plus tôt, un certain nombre
de documents. Dont plusieurs passeports à son effigie. L'un d'eux
lui apprend qu'il se nomme Jason Bourne. Peu à peu, Jason se
souvient de quelques détails personnels. Il se rend compte par
exemple qu'il parle parfaitement l'allemand et qu'il est capable de
prouesses aussi bien physiques qu'intellectuelles. Après quelques
échauffourées, Jason décide de monter sur Paris, certain d'y
trouver les réponses qu'il recherche. C'est à bord du véhicule
conduit par Marie, une jeune allemande paumée à laquelle il propose
vingt-mille dollars que Jason va poursuivre sa quête de vérité...
Autant
le dire tout de suite, La Mémoire dans la Peau
est une excellente surprise. Inutile d'avoir des prédispositions
particulière pour apprécier le genre. Doug Liman cultive un sens de
la mise en scène qui permet au spectateur de passer un agréable
moment, les deux heures de film en paraissant presque moitié moins.
Les scènes d'action s'enchaînent à un rythme endiablé. Nombreux
combats au corps à corps. Fusillades. Courses-poursuites (dont une
dans les rues de Paris à contre-sens). Il y a de quoi trouver son
bonheur, d'autant plus que le cinéaste ménage un réel suspens.
Matt Damon excelle dans le rôle-titre tandis que l'actrice allemande
Franka Potente apporte la petite touche de féminité nécessaire
dans ce genre de production.
Jason
Bourne VS Josselin Beaumont
Petit
détail amusant qui au final se révèle en être un grand lorsque
l'on se penche réellement sur certaines implications du héros et du
récit auquel il participe : en effet, si à bien des égards,
l’œuvre de Doug Liman et de Georges Lautner diffèrent l'une de
l'autre, sur certains points, on peut se demander dans quelle mesure
l'une ne se serait-elle pas inspirée de l'autre. Impression qu'il
faudra creuser à partir non pas des deux métrages mais des origines
dans lesquelles elles ont respectivement puisé. Car en effet, et
même si à vrai dire, on reconnaîtra que tout ceci ne demeure
que le fruit du hasard (du moins, espérons-le), le récit de La
Mémoire dans la Peau fait
parfois furieusement penser à celui du Professionnel
interprété par notre Jean-Paul Belmondo national. Il est d'ailleurs
amusant de noter que les romans ayant respectivement inspiré les
deux longs-métrages ont connu une édition espacée de seulement
deux ans. D'un côté Mort d'une bête à
la peau fragile
de Patrick Alexander en 1978 et The
Bourne Identity de Robert
Ludlum en 1980.
Dans
les deux cas, il s'agissait pour le héros d'assassiner le dictateur
d'un pays africain. Autre point commun de Jason
Bourne et de Josselin Beaumont : un retour à la vie civile
particulièrement délicat puisque ceux-là même qui avaient
organisé l'assassinat de ces deux hommes politiques africains
décident d'éliminer leur propre agent. Pour des raisons cependant
différentes comme vous pourrez en juger en suivant ces premières et
passionnantes aventures de Jason Burne...
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