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lundi 18 décembre 2017

La Mémoire dans la Peau de Doug Liman (2002) - ★★★★★★★☆☆☆



L'univers entourant le personnage de Jason Bourne compte à ce jour cinq longs-métrages dont quatre offrent le rôle principal à l'acteur Matt Damon, le quatrième volet se concentrant lui sur un autre membre du même vaste projet dont font partie les programmes Treadstone et Outcome ayant pour héros Aaron Cross. L'acteur y est remplacé cette fois-ci par Jeremy Renner avant que Matt Damon ne rendosse le costume de Jason Bourne pour ce qui demeure actuellement le cinquième et dernier long-métrage à avoir vu le jour en 2016.
La première incartade de ce (super)héros des temps modernes débute donc au cinéma en 2002 sous la houlette du cinéaste new-yorkais Doug Liman auquel on doit notamment Jumper en 2008 et Edge of Tomorrow en 2014. Point de science-fiction en ce début de vingtième siècle donc, mais de l'action pure et dure produite à hauteur de soixante millions de dollars. Matt Damon est déjà un acteur reconnu pour son immense talent et auquel firent auparavant confiance les cinéastes Gus Van Sant (Will Hunting, À la rencontre de Forrester), Steven Spielberg (Il Faut Sauver le Soldat Ryan) ou encore Steven Soderbergh (Ocean's Eleven).
Le personnage qu'il interprète cette fois-ci débute sa carrière cinématographique au creux des vagues d'une méditerranée déchaînée. Sauvé in extremis de la mort par les membres d'un chalutier italien, l'homme dont on ne connaît pour l'instant l'identité qu'à travers le titre du film ne porte sur lui qu'une combinaison de plongée. Le capitaine du chalutier lui retire deux balles dans le dos, ainsi qu'une capsule implantée dans la hanche et renfermant un numéro de compte en banque situé à Zurich. Lorsque l'homme se réveille, il a perdu la mémoire et ne sait pas qui il est, ni pourquoi on a voulu l'assassiner. Ce n'est qu'après deux semaines de navigation qu'il parvient à prendre la route jusqu'à la capitale suisse. Là-bas, il se rend à la banque et découvre dans le coffre correspondant au numéro de compte inscrit sur la capsule qui lui a été retirée deux semaines plus tôt, un certain nombre de documents. Dont plusieurs passeports à son effigie. L'un d'eux lui apprend qu'il se nomme Jason Bourne. Peu à peu, Jason se souvient de quelques détails personnels. Il se rend compte par exemple qu'il parle parfaitement l'allemand et qu'il est capable de prouesses aussi bien physiques qu'intellectuelles. Après quelques échauffourées, Jason décide de monter sur Paris, certain d'y trouver les réponses qu'il recherche. C'est à bord du véhicule conduit par Marie, une jeune allemande paumée à laquelle il propose vingt-mille dollars que Jason va poursuivre sa quête de vérité...

Autant le dire tout de suite, La Mémoire dans la Peau est une excellente surprise. Inutile d'avoir des prédispositions particulière pour apprécier le genre. Doug Liman cultive un sens de la mise en scène qui permet au spectateur de passer un agréable moment, les deux heures de film en paraissant presque moitié moins. Les scènes d'action s'enchaînent à un rythme endiablé. Nombreux combats au corps à corps. Fusillades. Courses-poursuites (dont une dans les rues de Paris à contre-sens). Il y a de quoi trouver son bonheur, d'autant plus que le cinéaste ménage un réel suspens. Matt Damon excelle dans le rôle-titre tandis que l'actrice allemande Franka Potente apporte la petite touche de féminité nécessaire dans ce genre de production.


Jason Bourne VS Josselin Beaumont

Petit détail amusant qui au final se révèle en être un grand lorsque l'on se penche réellement sur certaines implications du héros et du récit auquel il participe : en effet, si à bien des égards, l’œuvre de Doug Liman et de Georges Lautner diffèrent l'une de l'autre, sur certains points, on peut se demander dans quelle mesure l'une ne se serait-elle pas inspirée de l'autre. Impression qu'il faudra creuser à partir non pas des deux métrages mais des origines dans lesquelles elles ont respectivement puisé. Car en effet, et même si à vrai dire, on reconnaîtra que tout ceci ne demeure que le fruit du hasard (du moins, espérons-le), le récit de La Mémoire dans la Peau fait parfois furieusement penser à celui du Professionnel interprété par notre Jean-Paul Belmondo national. Il est d'ailleurs amusant de noter que les romans ayant respectivement inspiré les deux longs-métrages ont connu une édition espacée de seulement deux ans. D'un côté Mort d'une bête à la peau fragile de Patrick Alexander en 1978 et The Bourne Identity de Robert Ludlum en 1980.
Dans les deux cas, il s'agissait pour le héros d'assassiner le dictateur d'un pays africain. Autre point commun de Jason Bourne et de Josselin Beaumont : un retour à la vie civile particulièrement délicat puisque ceux-là même qui avaient organisé l'assassinat de ces deux hommes politiques africains décident d'éliminer leur propre agent. Pour des raisons cependant différentes comme vous pourrez en juger en suivant ces premières et passionnantes aventures de Jason Burne...

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