L'une des familles les
plus dégénérée de l'histoire du cinéma est de retour dans ce
second volet de la saga Wrong Turn. Ceux qui comme votre
humble serviteur ressentent un profond dégoût pour tout ce qui
touche à la télé-réalité peuvent désormais se réjouir et
remercier le cinéaste américain Joe Lynch dont il s'agissait en
cette année 2007 du premier long-métrage. Détour Mortel 2
conserve la même ligne éditoriale et propose donc de retrouver les
membres d'une famille dont l'une des principales caractéristiques
est d'arborer des visages atrocement défigurés par l'action de
produits toxiques issus d'une ancienne fabrique désaffectée. Se
reproduisant entre eux, ils ont de plus donné naissance à des cas
de consanguinité dont la force physique demeure assez étonnante. Il
n'est par conséquent par rare de les voir se relever après avoir
pourtant subit de gros dégâts corporels.
Cette suite s'articule
tout d'abord autour de huit personnages venus participer à une
nouvelle émission de télé-réalité se déroulant dans un forêt.
Apocalypse met en
effet en scène trois binômes constitués d'hommes et de femmes
aussi séduisants et stupides les uns que les autres. De quoi donc
ravir les anti télé-poubelle qui se réjouiront de les voir tomber
les uns après les autres sous les assauts répétés des membres
d'une famille qui a pour coutume de chasser l'homme comme l'on traque
le cerf, le lapin ou le sanglier.
Parmi les conviés, un
ancien footballeur gravement blessé à l'épaule et condamné à
abandonner sa carrière, une jeune salope exclusivement attirée par
le sexe, un abruti dont la principale préoccupation est de profiter
de l'occasion qui lui est offerte pour pécho l'une des filles
participant à l'émission, une autre peu sûr d'elle et contrainte
de remplacer l'une des participantes manquantes, encore une ,
militaire de carrière, assumant tout à fait son homosexualité et
bien décidée à en découdre, et enfin, la blonde de service, qui
pour une fois (je m'excuse par avance auprès des représentantes du
genre) n'est pas la plus idiote du lot et même la seule dont la
personnalité se révèle (relativement) intéressante. Et pas
simplement parce que jusque là elle en a chié dans la vie (au point
de tenter de se suicider), mais parce qu'elle se révélera
finalement beaucoup moins agaçante que les autres.
Wrong Turn 2,
c'est un peu Koh
Lanta
chez les rednecks. Une heure trente durant, les membres techniques et
les candidats au pactole se montant à deux-cent mille dollars vont
passer à la moulinette de leur agresseurs. Haches, flèches, couteaux, les armes sont
nombreuses et leur emploi particulièrement efficace. Le film s'ouvre
sur une scène plutôt sympathique mettant en scène le personnage
qui, justement, sera porté manquant lors du tournage de l'émission.
Une belle blonde avec tout ce que cette précision peut comporter de
caricatural : une belle voiture décapotable. Un visage
impeccable. Une belle chevelure dorée, un caractère de chieuse, et une grande gueule
que l'on aimerait immédiatement voir s'effacer au profit du chant
des oiseaux qui manquent pourtant dans cette curieuse forêt, du
moins, vers cet embranchement que décide de prendre la jeune femme
en question. Première victime de la famille de timbrés et premier
effet gore. Particulièrement réussi, la donzelle est littéralement
coupée en deux dans le sens vertical. Un effet plus qu'efficace qui
laisse présager de jouissives scènes d'horreur à venir mais
laisse planer un doute quant au sérieux du propos.
D'une
manière générale, on s'éloigne ici du propos sordide de Massacre
à la Tronçonneuse qui,
quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense, sert forcément de
référence. Les dégénérés de la saga Wrong
Turn repoussent
les limites de la folie et leur apparence physique est telle qu'on
les imaginerait sans mal arpenter les rues nocturnes des petites
villes américaines lors de la célébration de Halloween.
Wrong Turn 2 est
vraiment crade. Les scènes gore se révèlent tantôt ludiques,
tantôt réellement vomitives (la broyeuse). Pour ne pas déroger à la règle qui
veut que tout film de ce genre (ou presque) se termine par une scène
de repas fortement inspirée par le classique de Tobe Hooper, les
rares survivants, ainsi que les spectateurs que nous sommes,
assistent donc au repas d'une famille qui a définitivement abandonné
toute humanité en dehors du cercle familial.
Le
film de Joe Lynch est bas du front, le scénario on ne peut plus
simple, mais le résultat est là. On ne s'ennuie pas. On se régale
même de voir ces personnages trop parfaits être réduits à l'état
de viande hachée et terminer autour d'une broche cuisant au dessus
d'un feu nourri. La fin laissait déjà présager à l'époque d'un
troisième épisode sans que nous puissions imaginer qu'un quatrième,
un cinquième et même un sixième verraient le jour. Un septième
serait d'ailleurs, paraît-il, actuellement en préparation...
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