A la fin de A Nightmare On Elm Street, la jeune Nancy
Thompson, héroïne du premier opus (que l'on retrouvera notamment
dans le troisième épisode) est parvenue à contrôler sa peur et a
pris le dessus sur le tueur Freddy Krueger, le renvoyant ainsi d'où
il venait. Cependant, et alors qu'une nouvelle et radieuse journée
se profilait, les tout derniers instant laissaient présager une
suite aux aventures du croquemitaine à la main affublée d'un gant
parcouru de quatre lames terriblement aiguisées. Pourtant, lorsque
débute ce nouveau chapitre réalisé non plus par Wes Craven, mais
par Jack Sholder, lequel réalisera deux ans plus
tard en 1987 le petit chef-d’œuvre de science-fiction Hidden,
et alors que tout semblait avoir été dit, le cinéaste américain
et le scénariste David Chaskin imaginent une suite qui demeurera
fort originale en comparaison des autres épisodes à venir puisqu'il
intégrera le personnage de Freddy Krueger dans le monde réel,
tandis qu'à l'avenir, ce monstre au visage brûlé lors d'une
exécution orchestrée par des parents décidés à se débarrasser
d'un tueur d'enfants s'en prendra à leur progéniture à travers les
rêves.
Toujours
interprété par l'acteur californien Robert Englund, le gentil
extraterrestre de la Série V
originale, lequel fit une courte apparition dans Le
Crocodile de la Mort de Tobe Hooper
et dans de nombreux films d'horreur plus ou moins réussis, Freddy
Krueger demeure pourtant relativement rare dans ce second chapitre.
Car pour pouvoir se venger, cette créature que l'on identifiera de
surnaturelle puisque se mouvant au cœur des cauchemars des
adolescents du fameux quartier de Elm Street, devra pour cela prendre
possession du corps de Jesse Walsh, le nouveau personnage principal.
Désormais,
c'est le talentueux maquilleur Kevin Yagher qui prend la relève et
s'occupe du terrifiant maquillage de Freddy. Jack Sholder fera
d'ailleurs à nouveau appel à lui pour son prochain film, le récit
d'une créature extraterrestre malfaisante descendue sur Terre,
voyageant d'un corps humain à l'autre et traquée par l'un de ses
semblables (l'excellent Kyle MacLachlan qui débuta sa carrière
auprès de David Lynch dans le médiocre Dune).
Démarrant sur les chapeaux de roue (c'est le cas de le dire), les
première minutes laissent une sensation mitigée. Couleurs criardes,
décors de carton-pâte et visuel atroce, ça commence assez mal.
Ensuite, on a droit à la sempiternelle université américaine avec
ses beaux gosses, ses belles blondes, et surtout son prof de sport
ultra stéréotypé (au point que le cinéaste en fera un grand
amateur d'actes sadomasochistes traînant tout de cuir vêtu dans des
boites de nuit très louches). La suite est on ne peut plus
classique. Une famille américaine qui demeurerait tout à fait
idéale (dont un père de famille parfois quelque peu rigide et
interprété par le Clu Galager du
Retour des Morts-Vivants de Dan
O'Bannon et de l'improbable Uninvited
de Greydon Clark) si le fils n'était pas la victime d'horribles
cauchemars.
Mais
plutôt que d'en rester là et de nous resservir le même plat que
Wes Craven, Jack Sholder extrait le croquemitaine du monde des rêves
et lui permet de se venger à travers Jesse Walsh, la victime de
cauchemars en question. D'où des scènes pour la plupart ancrées
dans la réalité. Des décors à moindre frais donc mais quelques
scènes d'horreur plutôt sympathiques.
Bien
que le film tienne sur un scénario apparemment original, quelques
doutes peuvent cependant être émis : pour le moindre d'entre
eux, les deux chiens à visage humain que l'on rencontre à un moment
donné semblent tout droit provenir du paranoïaque Invasion
of the Body Snatchers de Philip
Kaufman. Mais plus gênant, le scénariste semble s'être surtout
beaucoup inspiré du second chapitre de la longue, très longue saga
Amityville
(Amityville 2 : Le Possédé
de
Damiano Damiani sorti trois ans auparavant) pour les plans nocturnes
durant lesquels le jeune héros se promène dans la demeure
familiale. Même lorsque Freddy Krueger s'empare de lui, il est
difficile de ne pas reconnaître une certaine ressemblance entre les
deux films. D'ailleurs, si certains mouvements de caméra passent de
la cave des Walsh à la maison à proprement parler, ça n'est sans
doute pas le fruit du hasard. Relativement peu apprécié en son
temps, cette suite se laisse pourtant regarder et demeure une
alternative originale au contexte habituel rencontré dans l'univers
du croquemitaine. Au regard de l'original, A
Nightmare On Elm Street Part 2: Freddy's Revenge
lui demeure cependant inférieur...
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