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dimanche 12 novembre 2017

Grégoire Moulin contre l'Humanité de Artus de Penguern (2000) - ★★★★★★★☆☆☆



Allez, on respire un grand coup et on se prépare pour les aventures de Grégoire Moulin. Né un vendredi 13, dans la clinique Franz Kafka, là où quelques heures après sa naissance, ses parents se sont entre-tués pour un simple désaccord : Papa voulait faire de son fils un footballeur tandis que maman espérait le voir devenir chirurgien. Depuis, Grégoire n'a pas vraiment été gâté par la vie. Élevé en Bretagne par sa grand-mère et par un oncle alcoolique, il décide un jour de monter à Paris. Seul. Là-bas, il trouve un emploi dans une compagnie d'assurance dont les bureaux donnent juste en face d'un cours de danse. C'est là qu'exerce ses talents la belle Odile Bonheur sous le charme de laquelle Grégoire tombe immédiatement. C'est le coup de foudre. Chaque midi, il déjeune dans le même restaurant qu'Odile, à quelques mètres de sa table, mais n'ose pas l'aborder. Les jours passent. Une semaine, puis deux, et enfin, Grégoire trouve la force de surmonter sa peur. Mais alors qu'il s'approche de la table d'Odile, la jeune femme se lève et part aux toilettes. Grégoire en profite pour lui subtiliser son portefeuille. De retour au travail, il récupère les coordonnées téléphoniques d'Odile dans les affaires qu'il lui a volé et lui passe un coup de fil en lui faisant croire qu'il a trouvé parterre, son portefeuille. Ils conviennent alors d'un rendez-vous en fin de journée afin de lui rendre ses affaires. Mais rien ne va se dérouler comme prévu et Grégoire va vivre la soirée la plus longue et incroyable de son existence...

Grégoire Moulin, c'est l'acteur et réalisateur Artus de Penguern qui à l'occasion de Grégoire Moulin contre l'Humanité réalisait en 2001 son tout premier long-métrage. Plus connu comme acteur que comme cinéaste (sa carrière d'interprète, Artus de Penguern va la démarrer au tout début des années quatre-vingt), il se met donc lui-même en scène dans une comédie fonçant à toute allure. L'affiche elle-même donne une idée assez précise du contenu. Le personnage que crée pour l'occasion Artus de Penguern est la preuve vivante que l'on peut aller très loin par amour. Se mettre dans des situations périlleuses, et braver mille dangers. Mais comme ici, il s'agit ni plus ni moins que d'une comédie, Grégoire Moulin contre l'Humanité est donc l'occasion de rire et de sourire devant une série vertigineuse de situations rocambolesques d'Artus de Penguern lui-même ainsi que de celui de Jérôme L'Hotsky.

Le personnage principal tombe amoureux d'Odile, donc, que la charmante Pascale Arbillot L'Extraterrestre, Espace Détente, Une Pure Affaire, etc...) interprète avec justesse. Un joli professeur de danse classique, un peu gauche et qui n'y voit pas à plus d'un mètre sans ses lunettes. Artus de Penguern dresse une galerie de portraits incroyables partageant pour beaucoup, une même passion : le football. De quoi accentuer tous les stéréotypes qui y sont rattachés car qu'il s'agisse de flics, de voyous ou des supporters concentrés en un amas ds testostérones dans le restaurant où doivent se rejoindre nos deux principaux interprètes, tous révèlent leur côté primaire. Autour de Artus de Penguern et de Pascale Arbillot orbitent les excellents Antoine Duléry (en collègue de travail, supporter de l'équipe de foot parisienne l'O.P), Didier Bénureau en médecin bisexuel traquant Grégoire pendant une bonne partie du film.
Clovis Cornillac en fiancé nerveux quitté par sa petite amie Hélène (Élisabeth Vitali), ou encore le génial Serge Riaboukine en chauffeur de taxi. Minuscule exemples d'une liste de personnages hauts en couleur longue comme le bras. Des flics, des supporters, des garçons-bouchers, un patron de bar (le Penalty), plusieurs collègues de travail, des dizaines de participants à une soirée costumée (où l'on y retrouve un Charles de Gaulle s'en prendre vivement à Adolf Hitler)... enfin, bref, on ne s'ennuie pas un seul instant. C'est con mais, tellement bon. Seize ans auparavant, le cinéaste Martin Scorsese nous proposait son vertigineux et kafkaien After Hours, en 2001, Artus de Penguern nous en proposait une involontaire relecture avec Grégoire Moulin contre l'Humanité. De la belle ouvrage...

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