Grabuge ! ?
un film de Mocky. Pas le meilleur, pas le pire non plus. Juste dans
la moyenne. Une comédie policière qui furète davantage dans la
seconde catégorie que dans la première. Les gags, eux ? Rares,
lourds. Des blagues Carambar que l'on se raconte au détour
d'un verre. Une interprétation tout juste acceptable. De quoi saisir
distinctement l'intrigue construite autour du scénario écrit par le
réalisateur français lui-même ainsi que par André Ruellan, mais
certainement pas au point de tomber en admiration devant des actrices
et acteurs qui rament terriblement. Jean-Pierre Mocky n' a pas l'air
d'être le genre de cinéaste à tourner de trop nombreuses fois la
même scène. D'ailleurs, qui lui en voudrait ? Ses fans ?
Certainement pas. Vu le score pitoyable qu'atteignent la majorité de
ses film depuis un certain nombre d'années au box-office, pourquoi
le bonhomme irait, en plus du sang et de la sueur, dépenser
davantage de pognon pour un résultat qui serait malgré tout ses
efforts, à peu de chose près identique à celui qu'il obtient
habituellement. Même si Jean-Pierre Mocky engueule ses interprètes,
il doit bien les aimer. Un amour qu'ils doivent partager sinon
comment expliquer qu'ils reviennent toujours vers lui ? Ce petit
cercle de fidèles collaborateurs serait-il masochiste ?
L'intrigue de
Grabuge ! agirait
presque comme un somnifère. Le cinéaste autoproclamé
« underground »
depuis
le naufrage d'Une Nuit à l'Assemblée Nationale
en 1988 s'imagine seize ans plus tard tourner une comédie policière
sur fond de drame social en abordant le pourtant difficile sujet de
l'immigration de masse, des clandestins, et des filières mafieuses
qui en découlent en négociant à prix fort la vente de cartes de
séjour et de travail.
D'où
le personnage interprété par Charles Berling, ici dans la peau de
Maurice, employé au service des étrangers à la préfecture de
police de Paris. Témoin d'un meurtre dont à été victime un ami
danseur à lui, il n'est pas au bout de ses surprises lorsque meurt à
son tour, l'épouse de la première dépouille. Ainsi débarque par
la suite, le commissaire Lancret, incarné par le fidèle Michel
Serrault qui n'en est alors pas à sa première collaboration avec le
cinéaste. Les deux hommes vont s'unir de découvrir pourquoi il y a
eu meurtres. C'est ainsi qu'ils trouvent une piste les menant sur un
trafiques de cartes de séjours de grande ampleur à laquelle
seraient directement mêler les supérieurs hiérarchiques de
Maurice...
Vu
comme cela, on se dit que Grabuge ! aurait
pu faire un sacré bon film. Un scénario solide, un sujet brûlant
(qui a dit opportuniste?), mais, car il y a un mais (et même
plusieurs), jean-Pierre Mocky abandonne toute forme d'ambition en
dirigeant ses interprètes à la truelle. Comme à son habitude, il
peut compter sur son cercle de fidèles interprètes dont les gueules
sont la ma rque de fabrique du cinéaste. Outre Dominique Zardi, qui
demeure encore dans le lot comme le meilleur de sa catégorie, on
retrouve l'ancien Deschiens
François Toumarkine qui jusqu'à maintenant à tourné à quatorze
reprises aux côtés de Jean-Pierre Mocky, Christian
Chauvaud (dix-neuf fois), ou encore Jean Abeillé qui détient le
record de participation et de longévité avec quarante-huit
apparitions !
Même
Charles Berling et Michel Serrault sont sous-exploités. Avant tout
humains, ils sont capables comme n'importe quel acteur de faire des
erreurs de prononciation. Mais de cela, Jean-Pierrre Mocky n'en a
cure. Avec lui, Grabuge !
A
l'air de ne reposer que sur trois termes : « Moteur ! »,
« action ! », « coupez ! ».
Tout
le reste de demeurant alors que du superflu dont l'auteur semble se
ficher royalement.
Au
final, Grabuge ! (merde, avec un tel titre on aurait pu s'attendre à justement, plus de grabuge) se
révèle éreintant d'ennui. Et pourtant, on n'arrive jamais à
reprocher ses piètres qualités de cinéaste à Jean-Pierre Mocky
qui, parfois, possède l'éclair de génie qui sort l'une des ses
œuvres du lot. Et puis, il ne faut pas oublier qu'il demeure encore
aujourd'hui, LE meilleur représentant français en matière de
nanars. Et ça n'est pas rien...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire