Cela paraît à peine
croyable mais Lamberto Bava, fils du célèbre cinéaste italien
Mario Bava, auteur du morbide Baiser Macabre en 1980,
assistant-réalisateur de son géniteur sur plusieurs longs-métrages
(dont Une Hache pour la Lune de Miel et La Maison
de l'Exorcisme), co-scénariste sur le film Sanctuaire
de Michele Soavi (rendant ainsi la pareille à celui qui co-scénarisa
le premier Démons) revient avec un Démons
affublé d'un « 2 »
signifiant de prime abord qu'il s'agit d'une suite. Ce
qui, contrairement à ce qui est très souvent avancé, n'est pas le
cas puisque Lamberto bava, ce cinéaste produisant des œuvres
manifestement indignes de celles que réalisa son père, semble avoir
pris l'option de reprendre son histoire dès le début en changeant
simplement de cadre.
La fin de Démons,
d'ailleurs, ne laissait aucun doute sur le sort accordé à
l'humanité (à moins que j'eusse rêvé?) tandis que dès
l'introduction des personnages de sa suite, on comprend que l'auteur
de la saga La Caverne de la Rose d'Or a choisi, non pas
de réaliser une suite, mais plutôt un remake. Lamberto Bava paraît
avoir revu ses ambitions à la baisse. Du cadre fort intéressant de
l'écran de cinéma, il choisi désormais celui, beaucoup plus
étriqué, de l'écran de télévision. Connaissant le peu de goût
de l'italien en matière d'esthétique (il faut voir son goût
immodéré pour les décors minimalistes, ringards, et la musique pop
de très mauvaise qualité) ses choix en matière d'interprètes
(dont le trophée de la plus mauvaise actrice revient très, très,
très largement à Coralina Cataldi-Tassoni), et surtout sa pitoyable
direction d'acteurs, on peut alors tout à fait imaginer de ne pas
lui imputer cette idée pourtant fort réjouissante d'avoir écrit
une allégorie sur la force attractive des médias à travers ce
démon qui s'extrait de petit poste de télévision de l'une des
héroïnes pour en prendre possession et s'attaquer ensuite aux
résidents d'un immeuble ultra-moderne.
Cette fois-ci, Michaele
Soavi (auteur de l'excellent giallo Bloody Bird) n'est
plus de la partie. Le scénario est une fois de plus l’œuvre du
quatuor formé par Dardano Sacchetti, Lamberto Bava, Franco Ferrini
et Dario Argento, la production étant assumée par ce dernier ainsi
que par Ferdinando Caputo. L'histoire, elle, ne change pas vraiment.
Encore un film dans le film, mais cette fois-ci, plus question
d'évoquer un masque diabolique, le maléfice étant désormais la
propriété du petit écran puisque c'est à travers ce dernier que
s'introduit le mal.
Comparativement au
premier Démons, cette suite ne déroge pas à la règle
selon laquelle les acteurs doivent jouer comme des pieds, et le récit
devant être ponctué d'innombrables incohérences. On se demande en
effet par quel miracle certains « envoûtés » le
deviennent. Parmi eux, il en demeure plusieurs qui se retrouvent
ainsi possédés sans que l'on ait été les témoins de leur
agression par les créatures les pourchassant. Une ellipse qui sans
doute, permit à Lamberto Bava de tourner son film à moindres coûts
et ainsi économiser sur les effets-spéciaux. Ces derniers,
relativement moins nombreux que dans le premier opus, l'italien les
a, semble-t-il, exploité au maximum. D'une assez bonne qualité en
comparaison du niveau général du film, le cinéaste s'amuse à
filmer en très gros plans ses créatures, et notamment l'actrice
Coralina Cataldi-Tassoni, épouvantablement mauvaise, et gesticulant
de manière si ridicule que l'on finit par désespérer de voir
mourir dans les pires conditions son personnage.
A tout moment, il
arrive que les interprètes ne soient pas à l'abri du ridicule.
Heureusement pour eux, on ne se demande plus depuis longtemps si la
responsabilité leur en incombe ou si Lamberto Bava en est le
responsable. Ce dernier est prompt à tourner des scènes accumulant
involontairement les gags. A propos des invraisemblances évoquées
plus haut, l'une des plus fameuses d'entre elles demeure au moment où
un groupe de bodybuildeurs (ceci expliquant sans doute cela) décident
de bloquer une porte donnant sur le parking souterrain où ils se
sont réfugiés. La porte s'ouvrant sur l'extérieur, ils placent
devant l'entrée une voiture afin d'empêcher à celle-ci de
s'ouvrir. Pour mieux comprendre, je vous conseille de revoir ce
passage qui, à juste titre, peut être considéré comme
anthologique d'un point de vue grotesque !
Vous l'aurez compris,
Lamberto Bava poursuivait ici sa longue et vertigineuse chute. Une
suite qui ne dépareillera pas. Autant dire que ceux qui apprécièrent
le premier Démons et ceux qui le détestèrent ne changeront très
certainement pas de camp...Nous noterons la présence cette fois-ci de la seconde fille de Dario Argento, l'adorable Asia...
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