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mardi 17 octobre 2017

Laisse-Moi Entrer de Matt Reeves (2010) - ★★★★★★★★★☆



Le vampirisme et le septième art, c'est une histoire presque aussi vieille que le cinéma. Chaque fois ou presque qu'une décennie a ouvert ses portes au mythe, celle-ci a été accompagnée d'un long-métrage qui n'a pas laissé que des empreintes sanglantes mais dans l'esprit des spectateurs, une marque indélébile. De sa variante allemande réalisée en 1922 par le cinéaste Friedrich Wilhelm Murnau (Nosferatu), en passant par l'un des plus grands classiques s'inspirant ouvertement de l'ouvrage littéraire de Bram Stocker réalisé par Tod Browning en 1931 (Dracula), jusqu'aux visions personnelles de certains grands auteurs (The Addiction d'Abel Ferrara). Chacun choisira son camp. Du traditionnel vampire craignant l'ail et les crucifix, jusqu'à la créature underground vivant recluse et cachée de ses contemporains. Pour avoir découvert Låt den rätte komma in du cinéaste suédois Tomas Alfredson en 2008, apprendre qu'un remake allait voir le jour deux ans plus tard sous la houlette du réalisateur, scénariste et producteur américain Matt Reeves avait de quoi me mettre mal à l'aise. Oser toucher à ce chef-d’œuvre me paraissait inconcevable. Jusqu'à ce jour d'octobre 2017 ou n'ayant rien de mieux à regarder, j'osais affronter la chose avec, tout de même, un petit pincement au cœur. Laisse-Moi Entrer, c'est son nom. Et pour une fois que le titre français sonne aussi joliment, autant mettre de côté l'original qui ne nous apprend rien de nouveau (Let me In). Matt Reeves adapte lui-même, le scénario qu'écrivit John Ajvide Lindqvist pour l'adaptation suédoise de son propre roman Låt den rätte komma in.

Laisse-Moi Entrer est peut-être, et même sans aucun doute, l'un des plus beaux, les plus bouleversants longs-métrages sur le sujet. Impossible d'en ressortir sans être littéralement ”rincé” par cette histoire, ce conte magnifiquement interprété par les deux jeunes interprètes que sont Kodi Smit-McPhee et Chloë Grace Moretz. Une histoire d'amour, d'amitié. Cruelle, sombre, mais heureusement, parfois aussi, lumineuse. L'américain rend honneur à l'oeuvre originale en lui apportant son savoir-faire. Chaque plan est minutieusement pensé. De la photographie jusqu'aux prises de vue, en passant par la sublime partition musicale de Michael Giacchino, Laisse-Moi Entrer crée un état de béatitude tel que l'objet tient du miracle.

Sans employer de changements de tons radicaux, Matt Reeves parvient avec une exceptionnelle homogénéité à passer de la tendresse de ses deux principaux protagonistes à l'horreur et l'épouvante les plus épidermiques qui soient. De la monstruosité de l'âme humaine pas plus haute que trois pommes, à cet amour interdit entre le jeune Owen et la jolie Abby qui vient tout juste de s'installer dans le même quartier avec son père. Matt Reeves parvient à faire mieux que son homologue suédois. La beauté des rapports entre les deux enfants est magnifiquement mise en lumière par l'intelligente mise en scène du réalisateur américain. Les seconds rôles participent à leur manière à l'exploit sans cesse renouvelé de ce qui participe, je le répète une nouvelle fois, au miracle.

Laisse-Moi Entrer, c'est aussi l'occasion d'aborder le mythe du vampire (presque) sous un nouveau jour. La créature est plus humaine que jamais et révèle des secrets dont l'exposition fiche un sévère coup au moral. Matt reeves traite non pas son œuvre comme un simple film d'horreur mais comme une forme d'initiation vers l'âge adulte dont les derniers instants révèlent l'aboutissement avec l'envol de ses personnages. Le cinéaste n'oublie cependant pas le spectaculaire avec quelques passages plus divertissants que réellement poétiques. La saisissante scène de la piscine demeure dans le genre particulièrement exemplaire, le cinéaste cherchant davantage à suggérer plutôt qu'à montrer ouvertement les faits et ce, en usant d'une astuce toute bête mais terriblement excitante. Laisse-Moi Entrer évoque l'affirmation de soit, relatif lui aussi, au passage à l'âge adulte. Avec toute la sensibilité due à leur jeune âge, Kodi Smit-McPhee et Chloë Grace Moretz ne vous laisseront certainement pas indifférents. L’œuvre de Matt Reeves risque de vous hanter longtemps encore après la projection. Un authentique chef-d’œuvre...

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