J'ai bien cru un instant que ce remake de A L'intérieur
d'Alexandre Bustillo et Julien Maury était américain. Mais non,
ouf ! Il nous vient d'Espagne et a été réalisé par Miguel
Angel Vivas. Un espagnol, donc. Enfin, Inside n'est pas
ce que l'on pourrait appeler un produit totalement ibérique puisque
le casting, lui, est en revanche principalement constitué
d'interprètes américains. Dans les rangs des acteurs, on rencontre
même le français Stany Coppet. Au sommaire, pour ceux qui
connaissent déjà l’œuvre originale, et tant pis pour les autres,
deux femmes, dont l'une est enceinte et l'autre cherche à
s'approprier le bébé avant qu'il n'ait été accouché. Et ce pour
une raison bien précise. La première a involontairement provoqué
un accident de voiture qui a coûté la vie de son mari, mais
également de la conductrice d'un second véhicule, laquelle était
enceinte. La première arrive à terme lorsqu'en pleine nuit, le soir
du réveillon de noël, elle reçoit la visite d'une femme qui va,
durant toute la nuit, tenter d'extraire de son ventre, son futur
bébé. Bien que Inside soit un remake, il se détache en partie de
l’œuvre originale grâce à quelques idées nouvelles apportées
par le scénariste (et réalisateur) Jaume
Balagueró, plus connu pour avoir réalisé, entre autres, [REC],
Malveillance
et La Secte sans Nom.
L'une des bonnes idées de ce remake, est d'avoir
fait de son héroïne, une jeune femme partiellement sourde,
permettant ainsi de jouer sur son handicap et de mâtiner quelques
effets plutôt sympathiques. Dans le rôle de Sarah, la future maman,
Rachel Nichols, actrice et mannequin qui en dix-sept ans de carrière
au cinéma et à la télévision a jusqu'à maintenant cumulé plus
d'une trentaine de rôles. A ses côtés, sous ses faux airs de
Catherine Zeta-Jones, l'actrice Laura Harring qui campe ici le rôle
d'une femme sans identité. Du moins, peut-on la décrire ainsi
puisque ni le réalisateur, ni le scénariste ne semblent s'être
préoccupés de lui donner un nom. Aucune importance puisque ce que
l'on attend de ce personnage, c'est d'avoir autant de « cojones »
que
l'actrice dont elle a la lourde tâche de prendre la relève. Et ça
n'est pas gagné. Parce qu'à côté de notre Béatrice Dalle
nationale, Laura Harring fait... comment dire... un peu pâle figure.
Trop jolie peut-être pour être convaincante, l'actrice américaine
manque un tout petit peu du visage carnassier et du mordant de
Béatrice Dalle. C'est d'ailleurs très curieux puisqu'en même
temps, elle semble en faire davantage. Alors que Béatrice Dalle
semblait parfois dans l'attente, son personnage demeurait beaucoup
plus inquiétant.
L'un
des aspects cruciaux et attendus de ce remake demeure évidemment
dans les actes perpétrés et qui dans l’œuvre originale demeurent
encore aujourd'hui parmi ce que le cinéma d'horreur français à
produit de plus significatif. Que les amateurs du genre se rassurent,
Inside
propose de jolis effets gore. Le matricide involontaire de l'héroïne
demeure toujours aussi grotesquement improbable mais l'intérêt d'un
tel produit est que l'on y accepte toutes les formes d'incohérences
à partir du moment où les auteurs nourrissent le public de cet
hémoglobine dont il est friand. Hélas, ou pas d'ailleurs puisque
cela dépend de plusieurs critères, Miguel Angel Vivas nous épargne
l'atroce final de A
L'intérieur.
Détail amusant puisque il crée pour l'occasion une fin bien
différente de l'originale en extrayant ses deux personnages féminins
du cadre étouffant de la demeure pour les plonger dans une piscine
une nuit d'orage.
Scénariste
et réalisateur optent ainsi pour une fin beaucoup moins radicale que
ne l'était celle de A
L'intérieur.
On pourra ou pas critiquer ce subterfuge, toujours est-il qu'elle
évite ainsi toute forme de redondance et permet de découvrir une
alternative à laquelle nous avions échappé dix ans auparavant.
Difficile d'être véritablement objectif si l'on n'a pas vu l'un ou
l'autre des longs-métrages. Pour se faire une idée précise des
qualités de Inside,
encore faut-il connaître le film dont il s'inspire. Sans vouloir
faire preuve de chauvinisme, et sans vouloir davantage froisser tous
ceux qui hurlent à l'infamie lorsque l'on évoque le cinéma
français (et malheureusement il en demeure beaucoup), Inside arrive
trop tard. Le genre de produit qui conviendra à un public plus
jeune. Une œuvre qui au delà de l'aspect graphique de certaines
scènes, demeure plus lisse que l'originale qui elle paraissait
plus... immédiate. Spontanée. Il ne vous reste plus qu'à choisir
votre camp...
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