Ghosts of Mars
demeure à ce jour l'avant-dernier long-métrage de John Carpenter et
celui que beaucoup s'accordent à affirmer qu'il s'agit du moins bon.
Peut-être ont-ils raison, peut-être ont-il tort. Toujours est-il
qu'en le comparant aux autres films du cinéaste américain, il est
vrai que celui-ci à beaucoup de mal à peser dans la balance.
J'avais moi-même tenté d'appuyer cette hypothèse que semble
confirmer le scénario, la mise en scène, l'interprétation et les
décors. Un western situé au beau milieu de la planète rouge. Des
couleurs rouges et criardes. Des décors obsolètes ressemblant à
ceux croisés dans d'innombrables nanars et rip-offs. Outre la
participation du cinéaste lui-même à la composition de la
bande-son, participent au projet l'artiste Buckethead et le groupe
Anthrax. Résultat : une musique métal qui colle parfaitement à
l'histoire et donne leur équilibre aux créatures imaginées par
John Carpenter et Larry Sulkis.
A ne surtout pas comparer
avec les chefs-d’œuvre que sont Mad Max, pour son
côté guerrier post-apocalyptique et The Thing du même
John Carpenter auquel semble parfois se revendiquer Ghosts of
Mars.
Le cinéaste transpose en effet l'idée d'un environnement hostile, à
l'écart de toute civilisation, et dont les seuls occupants sont
agressés par une entité d'origine inconnue. Remplacez la station de
recherche en Antarctique et la créature extraterrestre extraite d'un
bloc de glace par une base sur Mars dont tous les occupants ont
disparu et par des créatures fantomatiques libérées par
inadvertance lors de fouilles archéologiques et vous tenez entre les
mains un remake inavoué du classique que John Carpenter signa il y a
trente-deux ans.
Nous
sommes en 2176 (le cinéaste se décidant enfin à transposer son
intrigue dans un futur beaucoup moins proche que ceux avoisinant de
trop près l'époque à laquelle ils furent tournés. New
York 1997
ayant été tourné en 1981 et Los Angeles 2013,
en 1996). Cette fois-ci, l'intrigue se déroule pas dans l'une des
deux ou trois décennies à venir mais dans un peu plus d'un siècle
et demi. La planète Mars est depuis colonisée par des
terra-formeurs mais alors qu'une équipe de flics constituée autour
du commandant Helena Braddock (l'actrice Pam Grier que le cinéaste
employa déjà cinq ans auparavant sur le tournage de Los
Angeles 2013)
arrive dans une cité minière à bord d'un train afin de prendre en
charge un individu accusé d'un sextuple meurtre, celle-ci constate
avec étonnement qu'il n'y a pas âme qui vive. En fait, il serait
plus judicieux de dire qu'il en demeure encore en vie mais que
ceux-ci semblent possédés. Parmi les quelques survivants à avoir
encore toute leur tête se trouve James "désolations" Williams.
Celui que Braddock et son équipe sont chargés de ramener sur
Terre. Enfermé avec les autres, il garde le silence tandis que dans
une autre cellule, l'un des prisonniers est agité. Le pauvre semble
être atteint d'un mal étrange. Braddock et les siens apprennent
très vite que la ville n'est pas si déserte que cela et que dans la
région, un groupe formé d'anciens mineurs sèment la mort. Il
s'avère qu'ils sont possédés par l'esprit de créatures originaire
de la planète et que leur but est d'effacer toute trace d'humanité
sur Mars. Le combat s'engage alors entre le commando et les mineurs
possédés.
Contre
toute attente, Pam Grier n'est pas la principale interprète de
Ghosts of Mars.
John Carpenter élimine assez rapidement son personnage pour offrir à
l'actrice canadienne Natasha Henstridge le rôle principal. L'actrice
qui s'était jusque là faite remarquer pour son interprétation dans
les deux premiers volets de La Mutante est
accompagnée de l'acteur et rappeur californien Ice Cube, de Jason
Statham, et de l'actrice Clea
DuVall. Le rôle de l'inquisiteur est quant à lui incarné par
l'actrice Rosemary Forsyth. Les amateurs de nanars à gros budgets
(le film a tout de même coûté 28 millions de dollars) y trouveront
très certainement leur compte. Les dialogues sont insipides,
l'action bourrine, et les flash-back, dont le procédé aurait pu
être travaillé davantage, sont assez sommaires. Un film mineur dans
la carrière du cinéaste...
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