Le cinéaste américain
John Carpenter signe en 1978, son quatrième long-métrage et le
premier à véritablement s'inscrire dans le genre fantastique. Avec
John Carpenter's The Fog,
l'auteur signe une très belle réussite et l'un de ses meilleurs
films. Du moins, l'un des plus angoissants. Il réembauche pour
l'occasion l'actrice Jamie Lee Curtis, fille de Tony Curtis et de
Janet Leigh après l'avoir fait découvrir au grand public avec son
oeuvre précédente, le slasher Halloween.
On retrouve d'ailleurs au générique de John
Carpenter's The Fog,
sa mère, qui d'une carrière au cinéma et à la télévision, se
fit surtout connaître du plus grand nombre grâce à son
interprétation de Marion Crane, la blonde victime de Nathan Bates,
le héros du chef-d’œuvre d'Alfred Hitchcock, Psychose.
Elle donne pour la toute première fois la réplique à sa propre
fille et n'apparaîtra plus dans l'univers de John Carpenter. Tom
Atkins est quant à lui bien connu des amateurs de cinéma d'horreur
et d'épouvante puisqu'on pu le découvrir notamment dans Creepshow
de George Romero, La Nuit
des Sangsues,
ou encore dans Maniac Cop
de
William Lustig
. John Carpenter fera de nouveau appel à ses services
l'année suivant la sortie de John
Carpenter's The Fog dans
le film d'anticipation New
York 1997.
Dans le rôle du père Robert malone, on retrouve l'acteur Hal
Holbrook, qui joua notamment dans Magnum
Force,
Les Hommes du Président,
Capricorne One
et dans plusieurs dizaines d'autres longs-métrages. Quant au rôle
principale, celui de l'animatrice radio Stevie Wayne, le cinéaste
l'offre à l'actrice Adrienne Barbeau, qui comme son nom ne l'indique
pas, n'est pas française mais américain, originaire de Sacramento.
Elle aussi apparaîtra dans New
York 1997
et John Carpenter pourra compter sur elle pour assurer la voix de
l'ordinateur dans la version originale de The
Thing
en 1982.
"6 must die..."
John
Carpenter's The Fog,
c'est l'histoire d'une malédiction. Celle prononcée par un homme
riche qui, il y a un siècle jour pour jour, avait émis le désir
d'installer une colonie de lépreux sur des terres qui devinrent par
la suite la petite ville d'Antonio Bay. Possesseur d'un navire rempli
d'or, le propriétaire, Blake, et la totalité de ses hommes furent
tués et ses biens volés. Une légende veut qu'un siècle plus tard,
la ville d'Antonio Bay soit le théâtre d'une vengeance sanglante.
Puisque ceux qui tuèrent Blake et ses hommes étaient au nombre de
six, la malédiction veut que six des habitants de la petite ville
construite il y a un siècle grâce à l'or volé soient tués par
l'esprit des revenants de l'Elizabeth Dane, le navire de Blake.
L'intrigue de John
Carpenter's The Fog
s'inscrit donc de nos jours. Du moins, en 1980, année de sortie du
film.
John
Carpenter étant l'auteur du script original (aux côtés de la
productrice du film Debra Hill, qui produisit trois longs-métrages
de John Carpenter en tout) et de la partition musicale, le cinéaste
nous offre l'occasion d'un spectacle particulièrement angoissant.
Créant un climat terrifiant autour d'un brouillard épais et
lumineux, ses fantômes apparaissent sous une forme spectrale
particulièrement impressionnante, d'autant plus que leurs
agissements ne souffrent d'aucune forme d'empathie. Totalement déterminés dans leur action vengeresse, ils errent dans le but bien
précis de tuer, choisissant au hasard six victimes parmi les
habitants d'Antonio Bay.
John
Carpenter joue avec une maîtrise totale sur la lumière,
l'obscurité, et les volumes. Le fog, qui est le nom donné au
brouillard anglais, s'apparente en fait ici davantage au freezing-fog
qui lui, demeure un brouillard givrant, plus près de ce que
ressentent les personnages. Assez discret en terme d'horreur, le film
peut compter sur le talent de Richard Albain, Tommy Lee Wallace et
James F. Liles qui en matière d'effets-spéciaux parviennent à
rendre crédible l'élément climatique. L'une des plus
impressionnante scènes employant l'effet de brouillard se situant en
dernière partie, lorsque le fog envahit Antonio Bay. La peur naît
également du sentiment d'angoisse généré par la partition musicale
composée par John Carpenter, laquelle est reconnaissable entre
toutes. En mélangeant celle-ci à de vieux airs désuets, à des
jingles, et à la voix suave d'Adrienne Barbeau lorsque son
personnage anime son émission de radio, le film devient
véritablement anxiogène.
John
Carpenter's The Fog
est donc une très belle réussite dans le domaine de l'épouvante et
du fantastique. A sa manière, le cinéaste réinvente quelque peu le
mythe du zombie. En effet, ses spectres tirent autant leur apparence
des fantômes que des célèbres créatures décharnées...
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