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jeudi 12 octobre 2017

Assault on Precinct 13 de John Carpenter (1976) - ★★★★★★★☆☆☆



Lorsqu'en 1976, le cinéaste américain John Carpenter se voit offrir l'opportunité de tourner son second long-métrage, il n'a malheureusement pas les moyens de ses ambitions. Alors qu'il s'imaginait déjà consacrer un biopic à Mikel « El Lobo » Lejarza, un membre du service de renseignement espagnol infiltré au cœur du groupe armé ETA (Euskadi Ta Askatasuna, pour Pays Basque et Liberté), il pense ensuite à la réalisation d'une œuvre dans l'esprit de El Dorado que Howard Hawks tourna en 1966. S'il en abandonne l'idée, il s'inspirera cependant d'un autre western du réalisateur, producteur et scénariste américain : Rio Bravo avec John Wayne et Dean Martin. John Carpenter remplace le shérif John T. Chance, l'adjoint alcoolique Dude, le vieil homme boiteux Stumpy, la fille aux plumes et le jeune Colorado Ryan par le lieutenant Bishop, la secrétaire Leigh, et les truands Wells et Napoleon Wilson. Quant au récit, si beaucoup d'éléments ont été supprimés de l’œuvre originale, l'auteur de Halloween préserve l'état de siège dans lequel tombent ses personnages. Exit le Far West, bonjour le quartier d'Anderson de Los Angeles. 
Y fait régner la terreur le gang Street Thunder qui vient justement de voler un stock d'armes à feu. Alors que plusieurs membres du gang sont morts durant le vol, les autres promettent de mettre la ville à feu et à sang. C'est ainsi qu'une gamine est tuée alors que le gang s'en prenait à un marchand de glace. Le père de la petite s'empare d'un pistolet que le marchand planquait sous le tableau de bord de son véhicule et prend en chasse les voyous. Après de longues heures de course-poursuite, il parvient à tuer celui qui tiré sur sa fille mais devient désormais la proie des autres. Se réfugiant dans le commissariat du Central 13, il se retrouve piégé entre les quatre murs de l'édifice en compagnie du lieutenant Bishop auquel a été confiée la charge de surveiller le commissariat jusqu'à son transfert dans un autre quartier. S'engage alors un combat entre les forces de police et les membres du gang qui réclament justice après la mort de l'un d'entre eux...

John Carpenter n'y va pas par quatre chemins : pour assurer la survie des membres de l'autorité coincés dans le commissariat, il choisi une étonnante option : faire de deux criminels, ses alliés. Avec les cent-mille dollars alloués à Assault on Precinct 13, pour son second long-métrage, John Carpenter s'en sort brillamment. Si la source d'inspiration principale se fait ressentir, le cinéaste parvient à se démarquer très nettement de l’œuvre de Howard Hawks grâce à l'univers qu'il impose. Le sien. Déjà, tout ce qui fait le charme du cinéma Carpenterien est là : une ambiance lourde, sombre, dans laquelle joue un rôle prépondérant, l'obscurité. Le cinéaste a le don d'employer les décors à bon escient. Pour preuve, le déplacement furtif du gang se déplaçant de nuit entre les arbres jouxtant le trottoir faisant face au commissariat. A travers ce simple plan, John Carpenter crée un climat effrayant. L'impression d'encerclement. Comme un rapace refermant ses griffes autour de sa proie. Et puis, il y a cette musique, lancinante, anxiogène, marque de fabrique de l'auteur de Prince des Ténèbres et de Christine. Car c'est déjà le réalisateur lui-même qui met les mains dans le cambouis. Réalisateur, compositeur, scénariste, mais également monteur (sous le pseudonyme de John T. Chance qui n'est autre que le nom du personnage campé par l'acteur John Wayne dans Rio Bravo).

Un touche à tout qui nous offre ici un bel exemple de thriller où la tension veille à ne jamais baisser la garde. Même les instants où il ne se passe rien est l'occasion de mettre nos nerfs à rude épreuve. Dans le genre, Assault on Precinct 13 fait figure d’œuvre d'épouvante urbaine. Ici, pas question de créer un climat de suspicion envers quelle que race que ce soit. Que l'on soit du côté du Bien ou du Mal, les visages pâles, les blacks et les chicanos font tous partie du spectacle. Assault on Precinct 13 a le bon goût de ne dénigrer personne en la matière et ne se fait jamais le témoin d'un quelconque moralisme. Tout au plus le film arbore-t-il le visage de la rédemption à travers le personnage de Napoleon Wilson, campé par l'acteur Darwin Joston. Le rôle du lieutenant Etahn Bishop, John Carpenter l'offre à l'acteur noir Austin Stoker, quant à celui de la secrétaire Leigh, c'est l'actrice Laurie Zimmer qui l'incarne. A sa sortie en 1976 aux États-Unis, le film ne rencontre pas le succès escompté. Il est cependant très apprécié du public anglais. Le film marche très bien en Italie et ne sortira que deux ans plus tard chez nous, en France. Assault on Precinct 13 faillit être classé X par la Motion Picture Association of America qui considéra la scène où la jeune fille meurt inappropriée. Grâce à une savante entourloupe du cinéaste, le film sortit finalement dans la version pensée par son auteur, incluant donc la scène en question.

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