It ou, l'antithèse de The Dark Tower aka
la grosse daube La Tour Sombre.
Ça
ou, la seconde adaptation de l'un des plus fameux romans de
l'écrivain américain Stephen King. La première, le téléfilm Il
est revenu,
est diffusée pour la première fois chez nous le 16 octobre 1993.
Signé par le cinéaste Tommy Lee Wallace, le téléfilm se révèle
assez médiocre bien qu'il connaisse une certaine popularité auprès
d'un certain public. C'est pourquoi, lorsque sort quatorze ans plus
tard une nouvelle adaptation dans les salles de cinéma, la curiosité
est de mise. Et à vrai dire, je n'étais pas vraiment chaud pour
aller le voir. Mais après le catastrophique long-métrage de Nikolaj
Arcel, j'avais besoin de croire encore que l'auteur de Simetierre,
de Misery
ou de Bazaar
pouvait encore inspirer de bonnes adaptations. Et autant le dire tout
de suite : It
est une très bonne surprise. De l'épouvante pour un public
influençable, sursautant au moindre jump scare, mais surtout une
jolie chronique qui conviendra davantage aux autres. Ceux qui
désirent un peu plus de profondeur que dans la majorité des
longs-métrages horrifiques actuels. Une sorte de Stand
by Me
(toutes proportions gardées bien entendu) d'horreur et de
fantastique. La bonne idée du cinéaste argentin Andrés
Muschietti est d'avoir scindé l’œuvre en deux. D'une durée d'un
peu plus de deux heures, ce premier chapitre se concentre donc sur la
première période, qui pour nous préparer à la seconde se situant
à notre époque, se déroule non plus durant l'été 1958 mais
durant les grandes vacances de l'année 1989. Quelques mois après la
disparition d'un gamin prénommé Georgie dans d'effrayantes
circonstances, son grand frère, Bill Denbrough demeure persuadé
qu'il est toujours en vie. Faisant partie d'un groupe de jeunes
garçons un peu différents des autres et persécutés par une bande
de voyous, ceux-ci vont bientôt accueillir parmi eux la jeune et
jolie Berverly Marsh, Benjamin Hanscom, ainsi que Michael Hanlon.
Comme
le veut souvent la tradition chez Stephen King, ses personnages sont
de très jeunes adolescents. Un peu en marge. Handicapés par de
menues différences qui pourtant en font des parias et les souffres
douleurs des plus grands. Bill bégaie. Stan est mysophobe et a donc
par conséquent peur d'entrer en contact avec la saleté. Benjamin
est le tout nouvel élève de l'école et surtout, il est gros.
Richard parle, beaucoup, et profère de nombreuses grossièretés.
Eddie est hypocondriaque (un mal qu'il partage avec sa mère qui le
force à rester enfermé chez eux), Mike est afro-américain, quant à
Beverly, la seule fille du groupe, beaucoup lui prêtent une
réputation de fille facile. Face à ce petit groupe très soudé,
quelques oiseaux de mauvais augure vont leur mener la vie dure durant
les vacances.
A
commencer bien évidemment par Ça, Pennywise, Grippe-Sou, le clown
dansant... Quel que soit le nom qu'on lui donne, c'est le Mal incarné
se nourrissant de la peur de ses victimes. Des enfants par centaines
qui ont disparus, enlevés, « dévorés » par celui qui
apparaît parfois sous d'autres formes. Le portrait d'un tableau
effrayant. Ou bien encore un lépreux. Au sujet de ce dernier, on
notera la scène de poursuite entre Stan et l'incarnation
dégoulinante de Grippe-sou qui demeure comme un désastre
esthétique un visuel de très mauvais goût qui dénote
cependant en comparaison des effets-spéciaux qui durant le reste du
long-métrage se révèlent exemplaires. Le film de Andrés
Muschietti fait mouche pour diverses raisons. Tout d'abord, il
exploite assez fréquemment la personnalité de ses personnages en
les confrontant les uns aux autres dans des situations qui cimentent
leur amitié et nous permet de nous identifier à eux. D'où cet
attachement qui manque généralement cruellement et qui ici se
ressent très fortement. Lorsque l'un des gamins est attaqué, on est
forcément inquiet à l'idée qu'il puisse lui arriver quelque chose
de mal. Inquiet mais malheureusement, pas effrayé. Car si les
différentes apparitions de Grippe-sou sont, il faut l'avouer,
particulièrement impressionnantes, elles ne sont pas, en revanche,
si effrayantes que cela. La faute à une succession d'apparition du
croquemitaine un peu trop fréquentes. On finit donc pas s'y
accoutumer.
Les
maquillages et les effets visuels sont l’œuvre des studios
Amalgamated Dynamics et Rodeo F et autant le confirmer tout de
suite, le résultat à l'écran est convaincant. En ce sens, les
apparitions de Grippe-Sou font preuve d'imagination et d'inventivité.
Même si certaines scènes prête (volontairement ou pas) à sourire,
on ne s'ennuie pas un seul instant malgré les quelques passages
durants lesquels il ne se passe pas grand chose. L'angoisse naîtra
finalement plus de certains personnages secondaires que du
croquemitaine à proprement parler. L'acteur américain Stephen
Bogaert campe le très inquiétant père de Berverly tandis que le
jeune Nicholas Hamilton incarne le jeune psychopathe Henry Bowers.
Deux éléments qui font partie integrante de l'imaginaire de Stephen
King et ici, admirablement transposés à l'écran.
Une
inquiétude demeure cependant pour l'avenir puisque la seconde
partie, qui dans le roman se situait dans les années quatre-vingt,
se déroulera finalement de nos jours. Une époque beaucoup moins...
glamour et esthétiquement moins attrayante. Un choix qui peut
s'expliquer quant à l'emprise qu'il pourrait avoir sur le jeune
public qui, à n'en point douter, se faufilera dans les salles
lorsque le second chapitre sortira (date prévue : 2019). En
attendant, profitons de cette excellente adaptation de la première
partie du roman du King. Bien qu'ayant lu l'ouvrage à l'époque, je
n'ai pas très envie d'écrire une comparaison entre le livre et le
film. D'autant plus que le film se suffit à lui seul et respecte
tout de même nettement plus l'ouvrage qui lui sert de référence,
que l'immonde Tour
Sombre
qui trahissait, elle, sa source d'inspiration...
Même impression que toi sur ce film.
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