Second film présenté
ici à avoir Patrick Dewaere comme principal acteur, "Un Mauvais
Fils" dresse le portrait d'un homme qui, même s'il n'a aucun
rapport avec celui du film d'Alain Corneau, pourrait être un Franck
Poupart plus jeune et dont la difficile expérience vécue dans ce
film trouverait sa tragique conclusion dans "série noire".

Avant même que son père,
René (Yves Robert), reproche la mort de sa mère à Bruno, la
tension monte entre les deux hommes de façon insidieuse. Un fils
d'abord considéré comme un 'cancer", un "pourrisseur",
remarques difficiles à accepter pour un Bruno aux allures de rebelle
qui va chercher le plaisir charnel auprès d'une prostituée avant de
faire la connaissance dans son nouvel emploi de Catherine, la
libraire, ancienne toxicomane aux pulsions destructrices.

Leurs rapports, à l'origine difficiles, vont tendre vers plus d'intimité et ce avec l'appui du formidable Adrien Dussart (Jacques Dufilho). Son emploi semble satisfaire Bruno et le charme tout relatif de Catherine verra naître entre eux une relation intime, tout d'abord heureuse mais au final dangereuse. . .
Claude Sautet, avec énormément de talent, fait se confronter deux hommes, un père et son fils, aux tempéraments diamétralement opposés. Le premier reproche au second la mort de sa mère et le second essaie de retrouver une existence normale malgré un environnement pas toujours évident à subir. Robert et Dewaere sont formidables dans leur rôle d'êtres déchirés par la vie, essayant de se reconstruire sans jamais vraiment y parvenir. Le rôle campé par Fossey est lui aussi saisissant, surtout lors des séances de fix entre elle et Bruno, des moments très fort et surtout très loin de ce auquel le cinéma français nous avait habitué.
On imagine alors l'état
d'esprit dans lequel il leur a fallut se plonger pour interpréter
leur rôle, des personnages qui les habitent de bout en bout pour une
expérience cinématographique chargée en émotions inhérentes à
ce genre de sujet. . .
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