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mardi 26 septembre 2017

TROMA : Sgt. Kabukiman N.Y.P.D.de Lloyd Kaufman et Michael Herz (1990) - ★★★★★★☆☆☆☆



Après trois épisodes mettant en scène le Toxic Avenger, les réalisateurs, scénaristes et producteurs Lloyd Kaufman et Michael Herz décident de passer à autre chose. De s'inventer un nouveau personnage. Un super-héros au moins aussi charismatique que l'irradié Melvin. Cette fois-ci, l'intrigue se déroule à New-York et non plus dans la petite bourgade de Tromaville. Le Sgt. Kabukiman, qui depuis la sortie de Sgt. Kabukiman N.Y.P.D. est apparu dans plusieurs longs-métrages produits par la firme Troma, La principale différence entre Toxie et Kabuliman demeure dans le fait que ce dernier peut à loisir (dans la mesure où il ne se transforme pas accidentellement en clown) passer de l'état de fli, sous le nom de Harry Grisman, à celui de super-héro, sous celui de Kabukiman. Le nom et l'apparence de ce personnage n'est pas dû au hasard. En effet, c'est lors d'un spectacle de kabuki (forme de théâtre épique japonais dans lequel les comédiens portent maquillage élaboré et costumes de geishas) que le Sgt. Grisman entre en contact avec l'un des acteurs qui l'investit des pouvoirs du kabukiman, lui transmettant ainsi une partie de son savoir (la jeune Lotus s'occupant plus tard de lui enseigner le reste). Sous les traits du super-héros japonais, Grisman décide de nettoyer la ville de New-York de la violence qui la pollue. Il choisi notamment de s'en prendre au révérant Snipes, lequel se sert de différentes institutions pour les jeunes défavorisés comme de couverture pour son réseau de drogue ainsi qu'au milliardaire philanthrope Reginald Stuart, lequel a trouvé le moyen d'accomplir une ancienne prophétie visant à invoquer le Malin, lequel devant lui permettre de conquérir le monde. S'ensuivent alors une successions de crimes dont le meurtre de Connie LaRosa, la coéquipière de Grisman. Ce dernier cherchera alors à tout pris à venger la mort de son amie.

Beaucoup moins sanglant, un peu moins trash, mais toujours aussi délirant, Sgt. Kabukiman N.Y.P.D. de Lloyd Kaufman et Michael Herz demeure dans la même veine que des productions telles que The Toxic Avenger ou Class of Nuke 'Em High, les deux plus célèbres franchises du duo. C'est débile tout en restant plus sobre. Comme si les deux cinéastes avaient tenté alors de se racheter une conduite en cherchant à rendre leur dernier bébé plus moral que ce qu'ils avaient jusque là l'habitude de nous proposer. Mais c'est sans doute ne pas connaître les deux hommes que de penser une telle chose. L'église et l'autorité en prennent une fois de plus pour leur compte. Quelques signes viennent très vite rassurer sur l'état de la firme Troma. On n'y baisse pas son pantalon. Dès les premiers instants, on reconnaît la marque de fabrique du duo. Pour rappel, ne serait-ce que la scène durant laquelle deux hommes d'affaire se partagent une ligne de coke sur le capot d'une voiture de luxe.

L'inspiration, Lloyd Kaufman et Michael Herz la trouvent lors du tournage de The Toxic Avenger II dont une grande partie se déroule au Japon. Approchés par Tetsu Fujimura and Masaya Nakamura, les créateurs de la société japonaise de développement de jeux vidéo créée en 1955, ces derniers leur propose de créer un film dont le principal personnage serait un super-héros dont l'apparence serait celle d'un comédien du théâtre Kabuki. Si Sgt. Kabukiman N.Y.P.D. Paraît nanti d'un budget un peu plus important qu'à l'habitude, ça n'est pas pour rien : la société Namco produit, et donc finance, le film à hauteur d'un million et demi de dollars. Des divergences naissent entre Namco, Lloyd Kaufman et Michael Herz. Ce dernier, curieusement, se range du côté de la société de jeux vidéos qui désire faire du film, une œuvre accessible aux enfants tandis que Lloyd Kaufman, toujlours fidèle à ses idées, veut perpétuer le genre qui a rendu célèbre la firme Troma. Le résultat à l'écran peut laisser plus ou moins dubitatif.
Délirant, mais jamais choquant, Sgt. Kabukiman N.Y.P.D. ne demeure clairement pas le meilleur film estampillé Troma. Un film amusant mais auquel il manque le souffle épico-trash des œuvres citées plus haut. Si le succès d'estime du film n'a pas donné lieu à une suite, le Sgt. Kabukiman est réapparu dans plusieurs productions et dans diverses publicités de la firme Troma. L'un des faits les plus marquants de ce personnages atypique est son apparition dans l'excellent Citizen Toxie: The Toxic Avenger IV que Lloyd Kaufman réalisa seul en 2000. Kabukiman y est désigné tel un ivrogne méprisé par ses concitoyens. Une manière comme une autre de pointer du doigt un Sgt. Kabukiman N.Y.P.D. sur lequel Lloyd Kaufman n'aura pas eu la possibilité de travailler en totale liberté ? Qui sait. Toujours est-il que Sgt. Kabukiman N.Y.P.D. Se laisse regarder. Une petite comédie qui dans la sphère Troma et en comparaison d'autres productions paraît bien innocente...

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