Après trois épisodes mettant en scène le Toxic Avenger, les
réalisateurs, scénaristes et producteurs Lloyd Kaufman et Michael
Herz décident de passer à autre chose. De s'inventer un nouveau
personnage. Un super-héros au moins aussi charismatique que
l'irradié Melvin. Cette fois-ci, l'intrigue se déroule à New-York
et non plus dans la petite bourgade de Tromaville. Le Sgt.
Kabukiman, qui depuis la sortie de Sgt.
Kabukiman N.Y.P.D. est
apparu dans plusieurs longs-métrages produits par la firme Troma,
La principale différence entre Toxie et Kabuliman demeure dans le
fait que ce dernier peut à loisir (dans la mesure où il ne se
transforme pas accidentellement en clown) passer de l'état de fli,
sous le nom de Harry Grisman, à celui de super-héro, sous celui de
Kabukiman. Le nom et l'apparence de ce personnage n'est pas dû au
hasard. En effet, c'est lors d'un spectacle de kabuki (forme de
théâtre épique japonais dans lequel les comédiens portent
maquillage élaboré et costumes de geishas) que le Sgt. Grisman
entre en contact avec l'un des acteurs qui l'investit des pouvoirs du
kabukiman, lui transmettant ainsi une partie de son savoir (la jeune
Lotus s'occupant plus tard de lui enseigner le reste). Sous les
traits du super-héros japonais, Grisman décide de nettoyer la ville
de New-York de la violence qui la pollue. Il choisi notamment de s'en
prendre au révérant Snipes, lequel se sert de différentes
institutions pour les jeunes défavorisés comme de couverture pour
son réseau de drogue ainsi qu'au milliardaire philanthrope Reginald
Stuart, lequel a trouvé le moyen d'accomplir une ancienne prophétie
visant à invoquer le Malin, lequel devant lui permettre de conquérir
le monde. S'ensuivent alors une successions de crimes dont le meurtre
de Connie LaRosa, la coéquipière de Grisman. Ce dernier cherchera
alors à tout pris à venger la mort de son amie.
Beaucoup
moins sanglant, un peu moins trash, mais toujours aussi délirant,
Sgt.
Kabukiman N.Y.P.D. de
Lloyd Kaufman et Michael Herz demeure dans la même veine que des
productions telles que The
Toxic Avenger ou
Class of Nuke 'Em High,
les deux plus célèbres franchises du duo. C'est débile tout en
restant plus sobre. Comme si les deux cinéastes avaient tenté alors
de se racheter une conduite en cherchant à rendre leur dernier bébé
plus moral que ce qu'ils avaient jusque là l'habitude de nous
proposer. Mais c'est sans doute ne pas connaître les deux hommes que
de penser une telle chose. L'église et l'autorité en prennent une
fois de plus pour leur compte. Quelques signes viennent très vite
rassurer sur l'état de la firme Troma.
On n'y baisse pas son pantalon. Dès les premiers instants, on
reconnaît la marque de fabrique du duo. Pour rappel, ne serait-ce
que la scène durant laquelle deux hommes d'affaire se partagent une
ligne de coke sur le capot d'une voiture de luxe.
L'inspiration,
Lloyd Kaufman et Michael Herz la trouvent lors du tournage de The
Toxic Avenger II dont une grande partie se déroule au Japon.
Approchés par Tetsu Fujimura and Masaya Nakamura, les créateurs de
la société japonaise de développement de jeux vidéo créée en
1955, ces derniers leur propose de créer un film dont le
principal personnage serait un super-héros dont l'apparence
serait celle d'un comédien du théâtre Kabuki. Si Sgt.
Kabukiman N.Y.P.D. Paraît
nanti d'un budget un peu plus important qu'à l'habitude, ça n'est
pas pour rien : la société Namco produit, et donc finance, le
film à hauteur d'un million et demi de dollars. Des divergences
naissent entre Namco, Lloyd Kaufman et Michael Herz. Ce dernier,
curieusement, se range du côté de la société de jeux vidéos qui
désire faire du film, une œuvre accessible aux enfants tandis que
Lloyd Kaufman, toujlours fidèle à ses idées, veut perpétuer le
genre qui a rendu célèbre la firme Troma.
Le résultat à l'écran peut laisser plus ou moins dubitatif.
Délirant, mais jamais choquant, Sgt.
Kabukiman N.Y.P.D. ne
demeure clairement pas le meilleur film estampillé Troma.
Un film amusant mais auquel il manque le souffle épico-trash
des œuvres citées plus haut. Si le succès d'estime du film n'a pas
donné lieu à une suite, le Sgt. Kabukiman est réapparu dans
plusieurs productions et dans diverses publicités de la firme Troma.
L'un des faits les plus marquants de ce personnages atypique est son
apparition dans l'excellent Citizen
Toxie: The Toxic Avenger IV
que Lloyd Kaufman réalisa seul en 2000. Kabukiman y est désigné
tel un ivrogne méprisé par ses concitoyens. Une manière comme une
autre de pointer du doigt un Sgt.
Kabukiman N.Y.P.D. sur
lequel Lloyd Kaufman n'aura pas eu la possibilité de travailler en
totale liberté ? Qui sait. Toujours est-il que Sgt.
Kabukiman N.Y.P.D. Se
laisse regarder. Une petite comédie qui dans la sphère Troma
et en comparaison d'autres productions paraît bien innocente...
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