Si le nom de James Wan
vous est totalement inconnu, soit vous venez de sortir d'un très
long coma, soit vous êtes totalement hermétique au genre
horrifique. Ce qui peut se comprendre au vu des innombrables
productions de mauvaise qualité ayant émergé depuis le début des
années 2000. Le producteur, scénariste et réalisateur d'origine
sino-malaisienne a en partie redéfini certains critères en matière
de films d'horreur. Il est l'auteur de plusieurs longs-métrages
réputés pour leur efficacité, tels que Insidious,
Conjuring : Les dossiers Warren, et Dead Silence,
mais c'est avec son tout premier long-métrage qu'il s'est
véritablement rendu célèbre en 2004. Saw.
Un mot de trois lettres, premier film d'une longue saga qui n'a pas
fini de faire parler d'elle puisque la sortie du huitième volet est
prévue aux États-Unis pour le 27 octobre 2017 et chez nous (ainsi
qu'en Belgique) pour le 1er Novembre prochain. Saw
n'est pas qu'un pur produit horrifique à l'attention des plus
jeunes. Bien que l'univers décrit par son auteur soit
particulièrement glauque, accompagné de décors et d'une ambiance
assez malsains, l’œuvre de James Wan est avant tout un thriller
plutôt bien construit autour de deux hommes se retrouvant tous les
deux enchaînés dans une même pièce au milieu de laquelle trône
le cadavre d'un homme qui s'est suicidé d'une balle en pleine tête.
Des murs suintant de rouille et d'humidité. Au sol, une large marre
de sang dont la couleur laisse entendre que l'homme étendu par terre
n'est pas mort depuis très longtemps. Des chiottes gorgées
d'excréments dont on sentirait presque l'épouvantable odeur à
travers l'écran. Une baignoire remplie d'une eau trouble stagnante.
Des néons clignotant, une porte massive impossible à ouvrir de
l'intérieur et des carreaux qui ont perdus depuis longtemps leur
blancheur et recouvrant la totalité des murs. Une Morgue ? Un
tombeau ? Qui sait.
James
Wan y enferme le jeune Adam Stanheight et le Docteur Lawrence Gordon
(respectivement Leigh Whannell et Caru Elwes), attachés à des
d'énormes chaînes, chacun à l'une des extrémités de la pièce.
Le cadavre au milieu, lui, porte dans l'une de ses mains un petit
lecteur de cassettes audio et dans l'autre, une arme à feu. Ces
détails sont les premiers exemples d'une foule d'objets qui
participeront à l'intrigue. Car Saw,
non content de distiller un véritable sentiment d'angoisse (que ne
ressentiront pourtant sans doute pas les plus aguerris) peut se voir
comme un jeu de piste auquel sont rattachés divers éléments. Des
deux cités plus haut. Comme le seront les deux scies ou les cas,
les lettres ou les cassettes découvertes par les deux hommes. De ce
fait, le film renouvelle sans cesse l'intérêt du public pour son
intrigue. Et plutôt que de son contenter exclusivement des rapports
qu'entretiennent ces deux hommes, lesquels cherchent un moyen
d'échapper à leur sort, James Wan qui un temps le huis-clos lors de
flash-back fort passionnants dont certains renvoient au Seven
de David Fincher. C'est là qu'intervient l'acteur Danny Glover (La
saga L'Arme Fatale)
que l'on ne s'attendait certainement pas voir dans un tel film.
Saw
marque les esprits par son étonnante simplicité. Sorte de Cluedo
horrifique grandeur nature, il pousse les spectateurs, au même titre
que ses deux principaux personnages à se demander qui peut bien être
autour de l'horrible manège orchestré contre eux. Le final lors
duquel est enfin révélée l'identité de celui qui est l'auteur de
leur emprisonnement et des événements qui nous sont relatés autour
du personnage du détective David Tapp demeure tout à fait
stupéfiant. Impossible de deviner son identité réelle, même pour
ceux qui aiment se creuser la tête. Saw est donc une très belle
réussite. Dès l'année suivante, en 2005, une séquelle sera mise
en chantier, réalisée cette fois-ci par Darren Lynn Bousman, lequel
signera également les troisième et quatrième volets...
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