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lundi 11 septembre 2017

Problemos de Eric Judor (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆



Qu'il est dur de vivre en communauté. Victor, son épouse Jeanne et leur gamine vont très vite s'en rendre compte. Sur le chemin du retour des vacances, ils s'arrêtent en bord de route pour rendre visite à jean-Paul, ancien professeur de yoga et vieil ami de Jeanne. En compagnie de Gaya, Philippine, Patrice, François et bien d'autres, celui-ci a créé une communauté dont la principale cause est de manifester contre le projet de construction d'un parc aquatique en pleine nature. Bien que Victor aie du mal à se faire aux habitudes érigées par Jean-Paul, et surtout Gaya qui malgré ses principes, se comporte parfois en véritable despote ne souffrant d'aucune forme d'opposition, il accepte de rester quelques jours sur demande de Jeanne. Alors que la communauté reçoit régulièrement la visite d'une compagnie de CRS chargée de les chasser, un événement dont la portée est mondiale va venir bousculer l'ordre établi. La jeune Maéva, fille de Jean-Paul, reçoit l'une des toutes dernières informations reléguées par les réseaux sociaux : le monde vit un véritable fléau : Une pandémie a décimé la totalité de l'humanité, et les membres de la communauté semblent être les derniers survivants. De ce fait tragique vont naître au sein de cette dernière, des conflits qui peut-être, vont la mener à sa fin...

Problemos, c'est un peu la version moderne des Babas-Cool que François Leterrier réalisa trente-six ans auparavant. Après Seuls Two et La Tour de Contrôle Infernale, c'est le troisième long-métrage que l'acteur-réalisateur Eric Judor interprète et met en scène lui-même. Une communauté paisible, avec des valeurs prônant le retour à la nature, évacuant ainsi toute forme de technologie (tablettes, ordinateurs et téléphones portables sont proscrits à l'intérieur même de la communauté). Douches froides, culture de fruits et légumes, séances de discussion et résistance face à l'oppression des autorités. Mais pas seulement. Car en un peu moins d'une heure trente, Eric Judor dresse une liste (non exhaustive) de critiques. Une vision du communautarisme périmée où les valeurs ne tiennent pas longtemps face à certains manques. De la dualité entre le choix du retour à la nature et le confort que certains entretiennent naît des tensions que le cinéaste et acteur s'amuse à confronter. A ce titre, l'actrice Blanche Gardin campe une Gaya admirable. Elle signe ici une composition digne de celle qu'elle interprétait six ans en arrière dans Low Cost de Maurice Barthélémy.

Bien que le film s'ouvre sur un certains nombre d'ellipses, offrant ainsi de curieux raccourcis, le film, peu à peu prend son rythme de croisière. Les vannes fusent, toutes proportions gardées,  comme au bon vieux temps des Bronzés. La communauté que nous détaille Eric Judor ressemble à une cocotte minute prête à exploser. Youssef Hadji campe le rôle d'un ingénieur inventif, capable de miracles en fouillant la décharge avoisinante. Un génie dans sa catégorie mais, malheureusement, source de problèmes. Bun Hay Mean est le chaman du groupe. Un type zen dont nous découvrirons bientôt les véritables origines. Dorothée Pousséo est à l'image de Michel Nabokoff. Ils portent à eux seuls les véritables intentions de la communauté sans jamais défaillir un seul instant. L'humoriste Marc Fraize nous fait le plaisir de sa présence en incarnant un Patrice dépressif, impuissant mais déterminé. Eddy Leduc, est un ancien jihadiste reconverti en punk (sans chien). Quant à Claire Chust, dans le rôle de Maéva, elle incarne tout ce que représente la jeunesse actuelle. Tellement aveuglée par les télés-réalités qu'elle a choisi de s'y évader pour échapper à la dure réalité du monde qui l'entoure. Au milieu de tout cas, Eric Judor se fait plaisir en écharpant chaque procédé, participant ainsi à une véritable partie de ping-pong avec Blanche Gardin dont le personnage possède également des ressources.
Les fans du duo Eric et Ramzy seront très certainement comblés même si le second est aux abonnés absents. Le film contient suffisamment de gags pour que certains, au moins, fassent mouche. L’œuvre est plaisante à suivre même si l'on est loin d'atteindre les cimes du genre. On aurait peut-être aimé une vision un peu plus étendue du cataclysme qui a renversé l'humanité mais Eric Judor a préféré jusqu'au bout s'en tenir à sa communauté. D'où cette question : y-aura-t-il une suite ?

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