Alors que la Paramount
envisage le retour de l'acteur Eddie Murphy dans une suite de Un
Prince à New-York vingt ans après la sortie du premier
volet des aventures de Akeem, retour sur l'un des grands succès de
l'un des acteurs noirs les plus célèbres des années quatre-vingt.
Dès 1982, la star enchaîne en effet les longs-métrages avec une
régularité exemplaire et connaît un immense succès grâce
notamment à 48 Heures de Walter Hill, Un
Fauteuil pour Deux de John Landis en 1983, et surtout Le
Flic de Beverly Hills de Martin Brest en 1984. Quatre ans
plus tard, Eddie Murphy retrouve le cinéaste John Landis, lequel
enchaîne les succès avec quelques excellents longs-métrages (The
Blues Brothers, Le Loup-Garou de Londres ou
encore le clip Thriller qu'il réalise pour le chanteur
Michael Jackson). Un Prince à New-York met
donc en scène la star noire dans une œuvre que l'on pourrait
presque considérée comme un nouvel épisode dans l'aventure de la
Blaxploitation née dans les années soixante-dix et valorisant le
public afro-américain en le mettant en avant dans de très nombreux
films à l'attention d'un public presque exclusivement noir.
Le
film de John Landis nous conte l'histoire du prince Akeem de Zamunda,
pays fictif d'Afrique, lequel, à l'âge de vingt et un ans doit
penser à se marier à celle qui lui a été choisie depuis
longtemps. Mais plutôt que d'accepter d'épouser une femme qu'il n'a
jamais vu et de rompre avec les traditions de son, pays, Akeem
demande à ses parents l'autorisation de se rendre aux États-Unis
afin d'y prendre quelques vacances. Mais alors que ceux-ci
l'ignorent, Akeem a en réalité l'intention d'y dénicher celle
qu'il épousera. Cet ainsi qu'accompagné de son fidèle servant et
ami Semmi il se rend à New-York. Et pour être certain que celle
qu'il choisira n'est pas intéressé par sa seule fortune, il décide
de se faire passer pour un homme pauvre habitant dans une chambre
d'hôtel miteuse. Là-bas, il y fait la connaissance de Lisa
Mcdowell, fille de Cleo McDowell, propriétaire d'un restaurant et
dans le quartier, principal concurrent d'un certain McDonald. Akeem
tombe sous le charme de la jeune femme qui malheureusement est déjà
la proie de Darryl Jenks, un homme fortuné que le père de Lisa a
déjà pris sous son aile. Afin de se rapprocher de la jeune femme,
Akeem réussit à se faire embaucher comme homme d'entretien dans le
restaurant de Cleo McDowell...
En
plein engouement pour l'acteur, la presse et le public encensent
l’œuvre de John Landis dans laquelle Eddie Murphy laisse s'exprimer
sa gouaille légendaire. En fait de gouaille, l'homme s'y révèle
charmeur, mais sans jamais faire preuve d'une once de vulgarité.
Cela, il le laisse au principal rival de son personnage que campe
avec malice l'acteur Eric La Salle dont tout le monde se souvient
pour avoir interprété le rôle du Docteur Peter Benton dans la
série à succès Urgence
de 1994 à 2002. Aux côtés d'Eddie Murphy, une belle brochette
d'interprètes : la belle Shari Headley dans le rôle de Lisa
McDowell, James Earl Jones (impressionnant dans le rôle de Thulsa
Doom dans le Conan le Barbare
de John Millius) dans celui du père de la jeune femme, Arsenio Hall
en sympathique serviteur, ou encore, Don Ameche et Ralph Bellamy dans
deux rôles qui rappelleront d'excellents souvenirs aux fans de Un
Fauteuil pour Deux puisqu'ils
reprennent pour un court instant leur rôle : celui de Mortimer
et Randolph Duke, propriétaires d'une puissante banque qui ont connu
un terrible revers et son désormais à la rue.
Sans
jamais en faire trop, Eddie Murphy distille une bonne humeur à cette
comédie jamais grotesque, pleine de beaux sentiments mais jamais
larmoyante. Une star un peu moins volubile que dans ses précédents
rôles mais toujours terriblement attachante. Parsemé de nombreuses
scènes cultes, on découvre dans Un Prince à
New-York un
Samuel L. Jackson qui a l'époque n'a même pas encore dix films au
compteurs. On y croise également la route de la chanteuse Donna
Summer ou encore celle de l'acteur Cuba
Gooding Jr. L'un
des aspects les plus amusants se situe au niveau des multiples rôles
que vont interpréter Eddie Murphy et Arsenio Hall. Grâce au talent
incroyable du maquilleur Rick Baker (lequel travailla notamment sur
Hurlements,
Le Loup-Garou de Londres,
Vidéodrome,
ou encore Greystoke, la Légende de Tarzan)
les deux acteurs interprètent en effet plusieurs rôles, camouflés
sous des tonnes de latex du plus bel effet. Eddie Murphy campe ainsi
les rôles secondaires de Clarence, Randy Watson et Saul tandis que
Arsenio Hall, lui, joue en plus de celui de Semmi, ceux de Morris, du
révérend Brown et du transsexuel du bar. Un
Prince à New-York est
donc une comédie familiale brillante, qui depuis n'a pratiquement
pas pris une ride. Le genre de film que l'on prend toujours un
immense plaisir à revoir...
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