Certains n'ont vraiment
peur de rien... Troma, par exemple. C'est en compulsant les
rares archives Internet consacrées à cet obscure objet
cinématographique réalisé par le cinéaste américain Ray
Hirschman que je suis tombé sur la page officielle du film en
question. Officielle puisque provenant du site Troma.com.
Plutonium Baby, c'est son titre. Et avec un nom pareil, je
devine que certains, comme moi, ont dû frétiller d'excitation à
l'idée de découvrir un projet similaire à The Toxic Avenger.
Surtout que la sortie du prochain épisodes ou du remake annoncé des
aventures de Toxie commence à se faire pressente. Une femme ayant
bossé dans une entreprise de traitement des déchets radioactifs a
donné naissance à Danny. Morte durant l'accouchement, c'est le
grand-père de l'enfant qui a fait son éducation, perdus dans la
forêt, loin de la civilisation. Devenu adolescent, Danny et son
grand-père coulent des jours heureux en allant pécher dans la
rivière avoisinante. Du moins jusqu'au jour où ils reçoivent la
visites d'individus mal intentionnés qui ont... l'intention,
justement, de s'en prendre à eux. En effet, le grand-père possède
des documents qui devraient lui permettre de prouver que sa fille est
morte irradiée à cause de l'entreprise qui l'employait. Les quatre
hommes qui débarquent alors ont pour objectif de récupérer ces
documents et de se débarrasser du vieil homme et de son petit-fils.
Alors que le grand-père meurt, Danny, lui, réussit à s'échapper
et trouve refuge auprès de quatre campeurs. Après une série
d'événements causant une terrible et curieuse infection de l'un des
campeurs et la morts des hommes venus tuer le grand-père et Danny,
ce dernier est pris en charge par les trois autres campeurs. Puis
vient le moment où dix ans ont passés. Danny a bien grandit et
depuis s'est trouvé une petite amie. Mais le bonheur est de courte
durée car celui qui fut victime de l'infection réapparaît alors
qu'il avait été laissé pour mort et d'autres hommes de main de
l'entreprise qui employait la mère de Danny débarquent pour
l'éliminer une bonne fois pour toute...
Dans les grandes lignes,
voici à quoi ressemble l'histoire de ce Plutonium Baby qui
durant un peu moins d'une heure trente se cherche tant et si bien que
l'on s'y ennuie très fermement. Impossible de comparer cette
engeance avec les différents opus du Toxic
Avenger.
L’œuvre de Ray Hirschman sent trop le film amateur. Ce qui apporte
une touche d'originalité à d'autres termine d'enterrer celui-ci.
Cinématographiquement parlant, Plutonium Baby
est
une catastrophe. Et pas qu'écologique, non. Bourré
d’invraisemblances (il faut voir ces deux péquenots tenter de
rafraîchir leur pack de bières en les plongeant dans un fut de
produits radioactifs). Chiant au possible, mal interprété,
lymphatique, doublé à l'arrache (celui de l'un des personnages
féminins, dont j'ai oublié le prénom est aussi exaspérant que le
bruit produit par une crécelle), les quatre-vingt minutes que dure
le long-métrage aurait pu aisément être ramené à une demi-heure,
pas davantage. Les interprètes restent plantés dans le décor.
Certaines scènes sont affreusement longues (voir la jeune femme
déballer ses courses en plan fixe durant de longues, trop longues
minutes est presque un calvaire) et les effets-spéciaux vraiment
foireux et minimalistes...
Finalement,
le plus amusant dans toute cette histoire, puisqu'il demeure un fait
qui relativise un peu l'aspect médiocre de Plutonium
Baby,
c'est l'interactivité involontaire (enfin, je suppose) qui débouche
sur une forme d'humour chère à Troma.
En effet, il est absolument nécessaire d'avoir vu l’œuvre de Ray
Hirschman pour saisir toute la nuance humoristique chère à la
célèbre maison de production indépendante. En effet, si l'on se
rend sur la page (en anglais) consacrée à Plutonium
Baby,
on peut y découvrir un article incroyablement élogieux faisant de
l’œuvre, je cite : « un
film réalisé par le maître de la terreur Ray Hirschman ».
Selon l'auteur, Plutonium Baby
est
plus effrayant, plus morbide, plus macabre que tout ce qui fut
réalisé avant ou après sa sortie ! Des effets-spéciaux
rivalisant avec ceux de Army of Darkness
(qui n'est autre que le troisième volet
Evil Dead,
L'Armée des Ténèbres)...
Une réaction amusante que l'on ne peut évidemment prendre qu'au
second degré. Et même au premier, la lecture d'un avis aussi
positif sur un film aussi mauvais demeure fort drôle. Toujours
est-il que Plutonium Baby est
à éviter sous peine de s'assoupir...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire