Le clonage humain est depuis longtemps la matière à diverses
entreprises. Si en 2008, la firme californienne Stemagen
réussit à cloner deux individus sur cinq sujets, la destruction des
embryons ne laisse jusqu'à ce jour, pas entrevoir une quelconque
évolution en matière de science et de législation, la pratique
étant absolument interdite. C'est pourtant dans ce registre que bon
nombre de romanciers et de cinéastes ont puisé leur inspiration. Un
fantasme sur lequel même certains des plus illustres farfelus se
sont empressés de mettre la main. C'est ainsi que le jeudi 26
décembre 2002, la scientifique (et mythomane) française Brigitte
Boisselier, protégée du fondateur et chef du mouvement raëlien,
Raël, affirmait la mise au monde d'un bébé obtenu par clonage. Un
événement qui fit beaucoup parler de lui mais qui ne fut jamais
prouvé. Le cinéma ne s'étant jamais fait l'écho de ce mensonge
éhonté, certains ont pourtant évoqué le sujet. Steven Spielberg
l'investissant à travers le clonage des dinosaures, ou comme ici, le
cinéaste britanico-canadien Roger Spottiswoode
avec À l'Aube du 6e Jour.
À l'époque, l'acteur américain d'origine autrichienne Arnold
Schwarzenegger a beau être l'une des plus grandes stars du cinéma
aux États-Unis, on sent bien que le film ne sera pas d'une finesse
exemplaire. Bien que le scénario écrit à quatre mains par Cormac
et Marianne Wibberley ne soit pas des plus désagréable, À l'Aube du 6e Jour est
avant un film d'action dans un contexte d'anticipation.
Les
auteurs du scénario imaginent donc un futur dans lequel la
technologie à pris une place considérable dans le quotidien des
habitants des grandes métropoles. Un atout majeur dont savent
profiter bon nombre de concitoyens, dont Adam Gibson qui vit avec son
épouse Natalie, leur fille Clara, ainsi que leur chien Oliver. Alors
que le clonage humain demeure interdit, celui pratiqué sur les
animaux reste quant à lui, tout à fait légal. La société
Re-pet
se charge en effet de cloner des animaux de compagnie en préservant
l'intégrité des données mémorielles de l'animal concerné. C'est
ainsi qu'Adam en fera les frais à ses dépends.
Le
jour même de son anniversaire, alors qu'il s'apprête à transporter
des skieurs à bord d'un hélicoptère, Natalie lui téléphone pour
lui annoncer que Oliver est mort. Forcé de se rendre dans les locaux
de Re-pet,
Adam étudie la possibilité de faire cloner Oliver malgré les
contraintes morales que cela lui impose. Sachant que les siens
préparent pour le soir-même une fête en son honneur et que son
meilleur ami et collège Hank Morgan a accepté de le remplacer au
pied lever pour un transport de la plus haute importance, Adam décide
cependant de ne pas faire cloner Oliver et retourne à la maison avec
entre les mains, un cadeau pour Clara. Mais alors qu'il arrive chez
lui, il constate que leur chien est bien vivant. Pire, il entend à
l'intérieur son épouse, sa fille et leurs invités entonner un
chant d'anniversaire. Passant le visage devant la fenêtre du salon,
Adam constate avec effroi qu'un clone a pris sa place. Dès lors, il
est traqué par les hommes de Michael Drucker, PDG d'une entreprise
spécialisée dans le clonage. Adam est maintenant un fugitif. Mais
en cours de route, il apprend que plusieurs personnalités ne sont en
fait que des clones. L'existence même de deux Adam Gibson risque de
mettre en péril l'existence de l'industriel Michael Drucker ainsi
que celle de ses collaborateurs. Adam doit donc mourir. Mais ce
dernier fera tout pour rester en vie et surtout protéger les siens
des hommes de mains de Michael Drucker...
À l'Aube du 6e Jour de
Roger
Spottiswoode n'est clairement pas le meilleur film de son auteur,
mais vu la manière dont le cinéaste a décidé d'aborder le
problème, le film s'en sort malgré tout avec les honneurs. Arnold
Schwarzenegger est dans son élément et fait preuve d'une belle
énergie dans sa tentative de découvrir la vérité sur les
expériences menées par l'industriel. Si certains effets-spéciaux
ont bien mal vieilli, on se réjouit d'un spectacle qui pour une fois
ne surcharge pas l’œuvre en matière d'effets numériques. Les
véritables amateurs de science-fiction et de technologie
remarqueront cependant, et ce malgré les évidentes qualités des
interprètes et de la mise en scène, qu'un tel sujet, pour atteindre
les cimes du genre, ne pouvait être confié qu'à de grands, très
grands spécialistes dans le domaine. Ici, c'est du pur spectacle,
sans presque aucun véritable réflexion en la matière. Un petit
blockbuster des familles qui réjouira un public peu aguerri à la
question du clonage et peu habitué à la hard science-fiction. Une
honnête série B.
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