A la suite du décès
d'Arangrude, cadre chez Rosserys & Mitchell, tous les
employés de l'entreprise siégeant à la tour Montparnasse reçoivent
des rouleaux contenant des messages qui inquiètent chaque membre de
la multinationale franco-américaine, du plus petit d'entre eux
jusqu'au plus haut cadre. Au sommet de la hiérarchie, Saint-Ramé.
L'homme envers lequel le directeur à le plus confiance est le
directeur des relations humaines. Alors qu'un message audio a été
diffusé par celui que tout le monde appelle désormais l'Imprécateur
dans les locaux de Rosserys & Mitchell,
c'est à ce dernier qu'est confié la lourde tâche d'enregistrer la
voix de chaque employé afin de découvrir qui parmi eux est le
trouble-fête.
Mais
alors même que la situation s'aggrave, et que les soupçons se
portent selon les américains sur l'homme de confiance de Saint-Ramé,
l'immeuble est semble lui-même en proie à des défaillances
techniques et des incidents au niveau des fondations de l'édifice.
En effet, construit au dessus d'un vaste réseau de galeries
souterraines, l'Imprécateur a usé de malveillances et a mis en
danger la structure même de la tour. C'est ainsi qu'une équipe est
formée autour de Saint-Ramé, du directeur des relations humaines,
des américains et d'un proche collaborateur, Roustev, afin de
découvrir le repaire de celui qui semble s'être frayé un chemin
entre les locaux de Rosserys & Mitchell et
le cimetière qui jouxte la tour...
Adapté
du roman éponyme de l'écrivain français René-Victor Pilhes,
L'Imprécateur
est un film étrange. Presque un songe, un entrelacs de vision
froides, rudes, et désenchantées d'une entreprise dont les
fondations vont faillir à cause de la seule présence d'un homme
dont on ne connaîtra l'identité qu'à la toute fin du long-métrage
signé par le réalisateur et scénariste français Jean-Louis
Bertuccelli, lequel a été assisté par le metteur en scène,
scénariste et réalisateur Jean-Claude Sussfeld. Des fondations à
prendre dans les différentes définitions du terme puisqu'au delà
même des structures bétonnées qui maintiennent debout cet immense
édifice comptant des milliers d'employés, c'est toute la mesure
d'une entreprise rompue qui est mise à mal au travers de campagnes
de dénigrement considérées injustes, le directeur espérant
pouvoir compter sur l'appui de ses collaborateurs pour inverser la
vapeur.
L'Imprécateur,
c'est aussi et surtout des interprètes de premier choix :
Michel Piccoli, Jean Yanne, Jean-Pierre Marielle, Jean-Claude Brialy,
Michael Lonsdale, ou encore Marlène Jobert, l'une des rares
représentantes féminine du métrage. Eux mais aussi quelques
interprètes internationaux tels l'acteur américain Charles Cioffi
et l'allemand Anton Diffring. Plus encore que la femme, s'il persiste
une catégorie remisée au placard et pourtant représentée dans la
réalité par le plus grand nombre : les petits salariés. Car
oui, l'intrigue repose uniquement sur ses cadres les plus importants.
Ce sont même ces derniers qui iront jusqu'à patauger dans la merde
lors d'une scène située dans les égouts assez curieuse. Un ballet
chaotique, une danse à la lumière des torches filmée en
contre-plongée assez confuse mais laissant curieusement une drôle
d'impression.
Nous
sommes à la lisière d'une œuvre fantastique cauchemardesque se
concrétisant à travers des dialogues et une interprétation qui ne
cherchent jamais vraiment à divertir les spectateurs, la musique composée par Richard Rodney Bennett participant vivement à l'ambiance générale du film. Une austérité
que se ressent de la première à la dernière minute. Réalisé en
1977, L'Imprécateur
demeure
à ce jour une curiosité. À découvrir...
merci beaucoup
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