Ne pouvant supporter le
décès de son épouse survenu au cours d'une opération
chirurgicale, le docteur Anton Phibes décide de venger sa mort en
invoquant les dix plaies d’Égypte. Lorsque le corps de deux
chirurgiens sont retrouvés morts dans des circonstances étranges,
l'enquête est confiée au détective de Scotland Yard, l'inspecteur
principal Trout. La première victime est morte de nombreuses piqûres
de guêpes et la deuxième est retrouvée exsangue, vidée de son
sang par plusieurs vampires (on parle bien entendu ici de l'animal de
la sous-famille des Desmodontinae qui se nourrissent en général de
sang animal). Lorsqu'une troisième victime est retrouvée morte
étranglée par le masque qu'elle portait lors d'un bal masqué,
Trout fait le rapprochement entre les victimes et les Dix plaies
d’Égypte (la première mort évoquant Les furoncles. La
seconde, probablement la mort des troupeaux. Et la troisième,
les Grenouilles). En enquêtant sur les trois hommes, Trout
constate qu'en plus de travailler tous les trois dans le domaine
médical, ils ont tous travaillé aux côtés d'un certain Docteur
Vesalius, lui-même chirurgien.
Les trois mort, Vesalius, ainsi que
cinq autres spécialistes ont tous en commun d'avoir participé à
l'opération de Victoria Phibes qui s'est terminée tragiquement.
Alors que Trout évoque l'idée d'une vengeance orchestrée par le
docteur Phibes, Vesalius lui annonce que la chose est impossible :
en effet, Anton Phibes est mort quatre années auparavant dans un
accident de voiture. Afin de s'assurer que la chose est acquise,
Trout, le sergent Tom Schenley ainsi qur le Docteur Vesalius se
rendent dans la crypte où sont censés reposer Phibes et sa femme. A
l'ouverture des tombes, les cendres de Phibes sont bien présentes
tandis que le corps de Victoria, lui, a disparu. Convaincu que les
cendres ne sont peut-être pas celles de Phibes, Trout décide
d'investir la demeure du docteur prétendument mort. Pendant ce temps
là, les morts se multiplient, les victimes connaissant toutes un
sort horrible...
Lorsqu'il interprète le
rôle-titre en cette année 1971, l'acteur Vincent Price a déjà une
solide carrière derrière lui et s'apprête à tourner pour une
bonne vingtaine d'années supplémentaires. L'Abominable
Docteur Phibes n'est
peut-être pas le meilleur film de ce géant du cinéma d'épouvante
mais il demeure une excellente alternative au renouveau du cinéma de
genre qui commence à faire des petits depuis la toute fin des années
soixante. Le genre vient en effet de connaître un grand
bouleversement avec la sortie de La
Nuit des morts-vivants
de George Romero et s'apprête à recevoir de plein fouet
l'électrochoc L'Exorciste
de William Friedkin. Contrairement à ce que l'on pourrait supposer,
le film de Robert Fuest n'est pas une œuvre produite par la Hammer
Film Productions à
laquelle on pourrait fort logiquement rapprocher l'acteur Vincent
Price. Robert Fuest n'est pas un inconnu en matière de cinéma
d'épouvante puisqu(après avoir réalisé le classique Les Hauts de
Hurlevent en 1970, il s'est ensuite spécialisé dans l'épouvante
(puis dans la science-fiction en réalisant Les
Décimales du Futur)
et a notamment tourné La Pluie du Diable en 1975, mais aussi, trois
ans auparavant, la suite du film dont on parle ici, Le
Retour de l'abominable Docteur Phibes.
Les premières aventures du Docteur Phibes, en comparaison de la
tendance que prenait le cinéma d'épouvante en ce début des années
soixante-dix, demeure tout de même assez plaisant à découvrir.
Bien qu'en ayant immédiatement pris un coup de vieux de part son
ambiance et son approche 'à l'ancienne', l’œuvre de Fuest demeure
tout à fait appréciable même si, force est de constater que le
film tourne autour de deux principes relativement simples : d'un
côté, l'enquête de l'inspecteur Trout (l'acteur Peter Jeffrey), et
de l'autre, la série de meurtres commis par le Docteur Anton Phibes.
Peu de sang au programme, mais des meurtres originaux dont celui
perpétré à l'aide de sauterelles et devenu, depuis, un classique
incontournable lorsqu'il s'agit d'évoquer le film. Quarante-six ans
après sa création, L'Abominable
Docteur Phibes demeure
un très bon film d'épouvante avec ce soupçon de baroque cher au
cinéma britannique de l'époque. A voir ou.. à revoir...
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