Pour son premier
long-métrage en tant que réalisateur Mark Elijah Rosenberg n'a très
clairement pas inventé le principe du huis-clos spatial. D'autres
avant lui s'y sont essayé avec plus ou moins de brio. Parmi les
meilleurs se trouvent encore Alien, le Huitième Passager de
Ridley Scott, ou le 2001, l'Odyssée de l'Espace de
Stanley Kubrick. D'autres, plus étonnant, ont fait leur petit effet
comme Moon de Duncan Jones, ou Sunshine
de Danny Boyle. Et puis, se situent au dernier rang du classement,
quelques avatars plutôt décevants. Comme Life : Origine
Inconnue de Daniel Espinosa et Pandorum de
Christian Alvart qui ne sont que deux pitoyables resucées du
classique de Scott. Principalement interprété par l'acteur
britannique Mark Strong, lequel jouait justement déjà dans l’œuvre
de Boyle, Approaching the Unknown est ce que l'on
pourrait appeler, un film de science-fiction « intérieur ».
Mais pas trop. Juste ce qu'il faut pour que l'on ne s'y ennuie pas
autant qu'un autre, dont j'ai oublié le nom, et qui était d'une
lenteur exaspérante. Celui-ci l'est également. Lent, oui. Mais pas
exaspérant. Juste parce que Mark Elijah Rosenberg, qui en est
aussi le scénariste a su y injecter suffisamment d'événements
dramatiques pour que l'intérêt du film soit maintenu jusqu'au bout.
L'histoire est on ne peut
plus simple et commence à devenir d'ailleurs assez commune puisque
nombre de cinéastes s'y penchent de plus en plus. L'un des derniers
en date étant (encore lui) Ridley Scott et son très réussi Seul
sur Mars. En choisissant d'aborder son sujet de la manière
la plus réaliste possible, du moins, de façon à la rendre crédible
aux yeux des néophytes, Mark Elijah Rosenberg signe une œuvre
intense, parfois bouleversante et ambitieuse. Une ambition qui n'est
jamais gâchée par une quelconque surenchère en terme
d'effets-spéciaux. Et pourtant, ceux-ci s'imposent à chaque plan,
ne serait-ce qu'à travers la structure de ce vaisseau, cette demeure
que l'on supposera parfois être la dernière face aux nombreux
problèmes que rencontrera le Capitaine William D. Stanaforth, unique
passager faisant route vers Mars. La planète rouge. Un voyage long
de plus de deux-cent soixante-dix jours. Un ingénieur talentueux
ayant mis au point sur Terre un appareil permettant de produire de
l'eau en comprimant des minéraux et en associant deux de leurs
éléments : l'hydrogène et l'oxygène.
Seul à bord du vaisseau,
il va donc lui falloir prendre soin de son invention afin qu'une fois
arrivé sur Mars, il soit en mesure d'y vivre. Durant de longues
années d'apprentissage, William D. Stanaforth a étudié la
botanique, l'ingénierie, la mécanique, ou encore l'électronique
afin de pallier au moindre problème qui pourrait compromettre sa
mission. Deux semaines après son départ, un second vaisseau est lui
aussi envoyé en mission sur Mars ; A son bord, le Capitaine
Emily Maddox. A eux deux, William D. Stanaforth et Emily seront
chargés de coloniser Mars. A moins que des événements inattendus
viennent se mettre en travers de leur chemin. C'est ce que propose de
nous raconter l'américain Mark Elijah Rosenberg avec Approaching
the Unknown.
Un
voyage dans l'espace et dans le temps. L'univers tel qu'on ne le
verra sans doute jamais. Une immensité sans fin où les dangers sont
multiples (la tempête magnétique demeurant l'un des plus beaux
exemples). Une carcasse de quelques dizaines de centimètres
d'épaisseur. A l'intérieur, l'astronaute Stanaforth. Mais dehors,
un froid immense, un vide vertigineux. Le regard d'un homme ne
pouvant d'abord se raccrocher qu'à la seule planète dont il a foulé
le sol jusqu'à maintenant : la Terre. Puis vient le passage
éprouvant où celle-ci disparaît. Que les derniers hommes à bord
d'une station spatiale sont loin que Stanaoforth ne peut plus compter
que sur lui-même. Ce qui aurait pu n'être qu'un long monologue
intérieur, technique, rébarbatif et surtout... très chiant, se
révèle au final une belle aventure humaine. Une vie sacrifiée au
nom de la science. Pour que l'homme avance. Une aventure suivie par
plusieurs milliards d'individus dont une partie se demande encore où
en est l'intérêt. Bien que Approaching the
Unknown puisse
être catalogué de film de Hard
Science-fiction, Mark Elijah Rosenberg nous propose cependant un
spectacle vraiment divertissant. Entre huis-clos inquiétant où l'on
s'attend à ce que tout s'emballe. Que la mécanique bien huilée
déraille, ou que l'astronaute perde pied. Jusqu'au spectacle final
éblouissant, lors de cette fameuse tempête magnétique dont on ne
pourra sans doute jamais réellement évaluer la puissance, la
beauté, mais aussi le danger. La question n'est alors plus de savoir
si William D. Stanaforth parviendra jusqu'au but de sa mission.
L'événement devient secondaire tant l'astronaute semble faire
désormais corps avec l'univers qui l'entoure. Du haut de son statut
d’œuvre indépendante, Approaching the
Unknown
est une belle réussite. Une œuvre planante. Belle et dramatique à
la fois. Un bel exemple de science-fiction new-age...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire