On connaît surtout la réalisatrice Kathryn
Bigelow pour avoir réalisé son plus grand succès en 1991
avec Point Break. Celle qui épousa le cinéaste James Cameron en
1989 avant que le couple ne divorce deux ans plus tard confiera
plusieurs des rôles principaux de Near Dark à des
acteurs que l'on aura d'abord croisé dans certains longs-métrages
de son compagnon d'alors. Lance Henriksen joua
effectivement dans Piranha 2 : Les
Tueurs volants, le premier
Terminator
ainsi que dans Aliens, le Retour.
Bill Paxton lui également fait une apparition dans Terminator.
Mais pas seulement puisqu'entre autre, on le vit dans True
Lies et Titanic.
Quant à l'actrice Jenette Goldstein, elle débuta sa carrière grâce
à James Cameron qui l'embaucha sur le tournage de
Aliens, le Retour. Une histoire de
famille donc, puisque chacun d'entre eux interprétera l'un des
vampires modernes de Near Dark.
Une œuvre qui se démarque très nettement de
l'approche habituelle du genre puisque le film de Kathryn Bigelow
emprunte autant au western qu'à la mythologie du vampirisme. Finis
les gousses d'ail, les crucifix et la Transylvanie. Tout ce qui
perdure du mythe tient dans la nécessité de boire du sang et de
s'abriter du soleil, les conséquences d'un contact avec l'étoile de
notre système solaire se révélant alors très surprenantes. Si
Kathryn Bigelow a su redorer le blason d'un genre qui s'était
longtemps contenté d'adapter l'ouvrage de Bram Stocker Dracula,
le film ne rencontrera malheureusement pas le succès escompté
puisque d'un budget initial de cinq millions de dollars, il ne
rapportera à ses producteurs que la somme de 3 369 000 de dollars.
Bien en dessous donc des frais embarqués à l'origine.
Near Dark
aurait dû être un pur western selon la volonté de Kathryn Bigelow.
Mais le genre étant depuis tombé en désuétude, elle mélangea
cette approche à l'horreur qui, elle, était déjà très prisée à
l'époque. Bien qu'à aucun moment le terme de vampire ne soit
évoqué, il est évident que le mythe est au cœur de l'intrigue.
Mais en choisissant de ne pas donner de nom précis à l'étrange mal
qui dévore le personnage de Caleb Colton (l'acteur Adrian Pasdar)
lorsqu'il est mordu au cou par Mae (Jenny Wright), l'ombre des
maladies sexuellement transmissibles et plus précisément du SIDA
plane sur l’œuvre de la réalisatrice comme cela sera le cas
également huit ans plus tard avec The
Addiction
d'Abel ferrara.
Near
Dark sortira avec un an de retard
dans notre pays, ce qui ne l'empêchera par de remporter la même
année la Licorne d'or au Festival international de Paris du film
fantastique et de science-fiction en 1988. Il remportera d'ailleurs,
et ce, malgré le peu de succès rencontré dans les salles
américaines, plusieurs récompenses et nominations aux États-Unis
et en Belgique. L’envoûtement ressenti à la vision de l’œuvre
de Kathryn Bigelow n'est pas uniquement dû la réalisation et à
l'interprétation, mais également grâce au score du groupe allemand
Tangerine Dream qui signe ici, une bande originale véritablement
angoissante. Une œuvre romantico-gore très pessimiste. On peut
alors comprendre que le public soit resté réfractaire. Pourtant,
Near Dark,
trente ans plus tard, demeure comme l'un des meilleurs représentants
du genre...
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