Ce qu'il y a d'absolument
génial avec le scénariste, compositeur et réalisateur néerlandais
Dick Maas, c'est qu'il a toujours tourné à moindres frais, grattant
jusqu'au dernier sou pour économiser sur le budget de ses films,
quitte à faire appel à une équipe néerlandaise lorsqu'il s'agit
de produire des effets-spéciaux numériques qui coûteraient
beaucoup trop chers s'il avait passé commande auprès d'une boite
américaine (Prooi et le lion de son dernier
long-métrage). C'est la raison pour laquelle il a également
l'habitude de composer lui-même la plupart des bandes originales de
ses œuvres. L'Ascenseur (niveau 2), on l'aura compris,
est la suite tardive de L'Ascenseur, petite série B
horrifique qui remporta tout de même le Grand Prix au Festival
International du Film Fantastique d'Avoriaz en 1984.
Dix-huit ans plus tard,
le cinéaste revient donc en 2001 avec le thème qui l'a fait
connaître au monde entier. Un ascenseur mu d'une vie et propre à
décimer des dizaines de touristes peu enclins à prendre l'escalier
d'une tour constituée de plus de quatre-vingt dix étages. Nous
n'aurons malheureusement pas le plaisir d'y retrouver le duo
réparateur-journaliste respectivement campés par Huub Stapel et
Willeke van Ammelrooy, mais, coproduction américano-néerlandaise,
on y découvre un autre couple formé par James Marshall (Twin
Peaks : Fire Walk with Me) et Naomi Watts (Les Promesses
de l'Ombre, Le Cercle 1&2).
Si une partie du film
continue à être tournée à Almere et Amsterdam aux Pays-Bas, le
reste du tournage a lieu à New-York ainsi qu'à Washington, la
capitale des États-Unis. L'Ascenseur (niveau 2 est
en fait plus proche du remake que de la véritable suite . On y
retrouve la majeure partie des éléments qui constituaient l'idée
du premier volet avec quelques astuces supplémentaires en matière
de meurtres perpétrés par l'un des ascenseur d'un somptueux
complexe immobilier. L'aveugle s'écrasant au bas de la cage
d'escalier en l'absence d'ascenseur, on connaissait déjà. Cette
fois-ci, l'homme est accompagné d'un chien, et bien évidemment,
pauvre bête, l'animal de compagnie accompagne son maître dans la
mort. On retrouve la scène de la gamine jouant avec la porte du trio
d'ascenseurs ainsi que les passagers étouffant dans une cabine dont
la climatisation ne fonctionne plus. Le petit
'plus'
de
ce second volet demeurant dans le fait que les victimes sont toutes
de futures mamans. L'une des scènes emblématiques (et sans doute la
plus atroce) de L'Ascenseur
premier du nom est également au rendez-vous. Les années passant,
elle se révèle d'ailleurs beaucoup plus efficace que par le passé.
Mais je vous laisse la surprise de la (re)découverte.
Ce
qu'il y a de fort appréciable avec L'Ascenseur
(niveau 2,
c'est que son auteur ne se prend jamais véritablement au sérieux.
Et c'est sans doute cet aspect qui séduit d'abord le public. Une
pure série B qui ne se prend jamais la tête avec un quelconque
réalisme. James Marshall et Naomi Watts forment un couple amusant
et séduisant dans une œuvre qui ne souffre d'aucun véritable
temps-mort. On ne s'ennuie donc pas une seule seconde. Pourtant, on y
décèle l'aspect américain à travers une intervention des médias
et des autorités beaucoup moins subtile que dans l’œuvre
originale. Le charme néerlandais en moins donc. Quitte aux
spectateurs de se faire leur propre opinion entre les deux version.
On notera les présences amusantes de Ron Perlman et Michael Ironside
dans le rôle des méchants de service...
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