Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 13 novembre 2016

Raw Meat de Gary Sherman (1972)



Lorsque les étudiants américains Patricia et Alex arrivent avec le dernier métro jusqu'à la station de métro Russel Square à Londres, ils découvrent dans un escalier menant jusqu'à la surface, le corps d'un homme gisant au bas des premières marches. Persuadée que l'homme est peut-être victime d'une crise diabétique, Patricia fouille les vêtements de l'homme et découvre son identité. Il s'agit de James Manfred, un haut fonctionnaire de l'état. Mais alors qu'ils avertissent un agent situé à la surface du métro, lorsqu'ils retournent tous ensemble auprès du corps, ce dernier a disparu. Témoignant dès le lendemain auprès de l'inspecteur Calhoun, ce dernier découvre que James Manfred n'est pas le premier à disparaître dans les environs de Russel Square. En menant sa propre enquête, il va découvrir que l'individu responsable de la disparition du haut fonctionnaire est l’œuvre du descendant d'ouvriers appartenant à une entreprise chargée de construire une station de métro ayant été, quatre-vingt ans plus tôt, les victimes d'un éboulement que les autorités de l'époque ont choisi de ne pas secourir...

Raw Meat, ou Death Line, ou plus près de chez nous, Le Métro de la Mort, bien que réalisé par le cinéaste américain Gary Sherman, a été tourné à Londres, dans le métro de Piccadilly line. La courte présence de l'acteur britannique Christopher Lee ne signifiant pas que l’œuvre plonge ses protagoniste dans le style gothique cher à la célèbre firme Hammer, Raw Meat s'inscrit davantage dans un univers urbain qui nous est proche. Celui d'un métro londonien, s'il ne ressemble plus tout à fait à celui d'aujourd'hui (le film date de 1972), est plus proche de notre monde actuel que des récits situés au cour du dix-neuvième siècle.

Face à un couple d'étudiants, dont une Patricia Wilson (Sharon Gurney) beaucoup plus impliquée par cette affaire dont se désintéresse dans un premier temps son compagnon Alex Campbell (l'acteur David Ladd, lui aussi comme le cinéaste Gary Sherman, d'origine américaine), un Donald Pleasance dans le rôle d'un inspecteur Calhoun diablement cynique et ce, en toutes occasions. Si Raw Meat démarre comme un film policier relativement classique, l’œuvre va peu à peu se transformer en un cauchemar urbain et une critique féroce terriblement glauques. Le peu de cas dont fait preuve l’État après la catastrophe qui a coûté la vie à des ouvrier(e)s quatre-vingt ans plus tôt trouve un écho saisissant dans le portrait de ce survivant, rejeton d'une famille laissée pour morte et qui pour survivre n'a eu d'autre choix que de pratiquer le cannibalisme.

Les lents travellings décrivant le quotidien sordide de cette créature déshumanisée et incapable de prononcer d'autres mots que ceux répétés inlassablement par les conducteurs de rames nous plongent dans un univers morbide, fait de cadavres purulents suspendus aux murs tels les masques d'une parade grotesque et sordide. Des rats, animaux de compagnie forcés, des milliers de vers se nourrissant des restes de viande putrides, et une rouille gagnant du terrain depuis des décennies. Gary Sherman, deux années avant seulement, et loin du pays d'adoption de Tobe Hooper (le papa de Massacre à la Tronçonneuse), signe un long-métrage dont l'aspect morbide et dérangeant n'est pas encore une habitude pour le public. Tout comme les effets gore, particulièrement réussis pour l'époque, et qui nous changent des quelques centilitres de sang qui nous étaient proposés jusque là. 
 
Non seulement Raw Meat est un film d'horreur très efficace, mais également une œuvre emplie d'un humour très noir et de quelques répliques merveilleusement bien senties à l'image du duel verbal opposant un court moment les deux immenses acteurs que furent Donald Pleasance et Christopher Lee. En tout cas, un film à découvrir de toute urgence. Le chaînon manquant entre le gothique de la Hammer et la vague de shockers qui déferla quelques années plus tard sur le territoire américain...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...