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samedi 12 novembre 2016

Messiah of Evil de Willard Huyck (1973)



Il n'en a peut-être pas l'apparence, mais réjouissez-vous chers fidèles lecteurs, de pouvoir découvrir cet article consacré à un obscure long-métrage signé par un réalisateur originaire de Los Angeles qui n'en signa durant sa carrière de cinéaste que quatre, et pas un de plus. Surtout connu pour avoir signé le très indigeste Howard... une Nouvelle Race de Héros, Willard Huyck fut aussi et surtout le géniteur d'un Messiah of Evil proprement hallucinant. Que ce soit au sens propre comme au figuré puisque son œuvre n'a toujours pas trouvé d'équivalent réel depuis sa sortie. Tout au plus pourrions-nous remonter dix ans en arrière, c'est à dire le 26 septembre 1962, date de sortie de l’œuvre culte de Herk Harvey, Carnival of Souls.
Messiah of Evil n'est ni un film de fantômes, ni un film de zombies à proprement parler, et pourtant, quelques éléments viennent étayer ce dernier aspect : en effet, les âmes tourmentées qui traînent leur silhouettes dans les rues abandonnées de la ville côtière de Point Dune ont ceci en commun avec les morts-vivants de George Romero qu'ils demeurent presque impossibles à « détruire » et se nourrissent de chair humaine.

Mais contrairement au message écologique véhiculé par La Nuit des Morts-Vivants qui veut que l'utilisation de produits hautement radioactifs aient des conséquences terribles sur l'intégrité physique de nos morts, ceux de Messiah of Evil sont les victimes d'une légende remontant un siècle en arrière et dont l'un des signaux refait surface de nos jours, et ce, justement dans cette petite ville de Point Dune où la belle Arletty espère retrouver son père dont certaines lettres au contenu inquiétant ont rendue anxieuse la jeune femme. Très vite, nos repères sont bousculés à travers des rencontres parfois furtives (le clochard qui conseille à Arletty de tuer son père lorsqu'elle l'aura retrouvé) et parfois permanente comme le personnage de Tom qui ne cessera de lui coller aux basques. Tandis qu'il nous laissait au départ une bien curieuse impression, on souffle, rassurés désormais de le voir s'enquérir de la santé d'une jeune femme laissées seule dans une ville aux allures inquiétante.

La ville côtière n'est peut-être pas le décor le plus angoissant de Messiah of Evil (quoique le cinéma et le supermarché apportent une valeur ajoutée à l'effroi que l'on ressent lors de la visite nocturne des deux copines de Tom), mais il demeure le théâtre d'événements qui n'ont nullement besoin d'en faire des tonnes pour semer un sentiment d'angoisse bien réel. L'un des environnements les plus singulièrement effrayants du film demeure dans la galerie recouverte de peintures « arty » anxiogènes. Il aura suffit de quelques trompes l’œil et surtout d'une galerie de portraits semblables aux « fantômes » dispersés puis regroupés la nuit dans les rues de Point Dune pour nous filer une trouille bleue. Des peintures hyper-réalistes si bien agencées que l'on a en permanence l'impression d'être défiés du regard par tel ou tel visage blafard.

D'ailleurs, comme pour appuyer le propos, Willard Huyck filme justement l'une de ses héroïne ne sachant plus comment s'endormir puisque quel que soit sa manière de reposer son visage sur l'oreiller, elle est systématiquement « agressée » par le regard mort de l'un des personnages peints sur les murs de la galerie. Messiah of Evi diffuse lentement son nauséeux propos comme le ferait un cauchemar dont nous ne parviendrions pas à nous extraire. Ce film de 1972 s'insinue immédiatement dans notre esprit et laisse une trace indélébile, de celles qui s'inscrivent face à des œuvre conquérant des terres encore inexplorées. Messiah of Evi n'est rien de moins qu'un chef-d’œuvre halluciné. Un cauchemar fait les yeux totalement écarquillés. Et si l'interprétation est perfectible, la mise en scène de son auteur est si bien construite qu'elle parvient à faire oublier les menus défauts qui pourraient l'émailler. A voir absolument...

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